Acteurs de l'économie-La Tribune. Aimez-vous les vacances ?

Valérie Thérond. Je dois dire que je les aime, d'autant plus que j'en reviens pleine d'énergie pour la rentrée.

Que signifient-elles pour vous ?

Au-delà des concepts traditionnels de repos, de détente, de déconnexion ou de partage avec la famille ou entre amis, les vacances doivent être pour moi l'occasion de découvertes ou redécouvertes. Cela peut se faire lors d'un voyage ou dans des lieux nouveaux. Mais la surprise et l'éveil que m'apportent les nouveautés ne viennent pas seulement d'un lieu. Cela peut être inspiré par un livre, un nouveau morceau de musique ou le fait de vivre une nouvelle expérience... Cela peut aussi être aussi l'occasion de redécouvrir autrement ce que l'on pensait déjà connu.

Je vais vous donner un exemple : chaque année, je passe une partie de mes vacances en Provence, ma région d'origine, près d'Avignon. J'y redécouvre à chaque fois la collection Lambert, une fondation d'art contemporain. Je profite des nouvelles expositions de l'année, toujours de très grande qualité, ou de sa collection permanente. Je vais toujours y revoir l'installation d'un artiste français, Claude Lévêque, dans les combles de ce superbe bâtiment. C'est une œuvre onirique un peu mystérieuse qui s'appelle : "J'ai rêvé d'un autre monde".

En termes d'organisation, j'aime avoir des journées qui mélangent impromptu et habitudes. Retrouver ceux et celles qui me sont chers. Je garde toujours un œil sur les affaires en suivant les e-mails, en traitant les plus importants et en appelant régulièrement ceux qui font mon intérim. Je reste disponible pour mes collaborateurs directs si cela est nécessaire.

Les périodes de vacances sont aussi l'occasion de réfléchir de manière informelle et calme sur quelques sujets professionnels que nous aurons à traiter dans l'année qui vient.

Faut-il supprimer, changer, faire évoluer les vacances ?

Les vacances sont un bel acquis, c'est l'une de nos chances. Un vrai changement serait de pouvoir faire en sorte que toujours plus de personnes puissent avoir accès à des vacances. D'où l'importance du travail des associations sur le terrain et des groupes de bénévoles, qu'il faut continuer à soutenir. Un sujet sur lequel nous ne sommes pas forcément sensibilisés dans l'entreprise, car nous travaillons sur d'autres formes d'apport dans le cadre de la responsabilité sociétale d'entreprise, mais cela pourrait l'être.

De manière plus pragmatique, il faudrait pouvoir prendre nos vacances de façon échelonnée, afin de ne pas être tous absents à la même période, notamment au mois d'août. De pouvoir les prendre plus librement dans l'année, ce qui est rendu difficile quand on a des responsabilités importantes.