Villes moyennes : le pari de la différenciation

Les villes moyennes doivent avant tout chercher à se différencier en s'appuyant sur leur histoire et leur savoir-faire en s'inspirant des réussites, mais sans chercher à les reproduire à l'identique avance Pascal Gustin, le président d'Algoé.

« Cœur de ville » : ce plan s'inscrit dans le discours gouvernemental visant au rééquilibrage économique entre les métropoles et les villes dites moyennes.

Le contraste est en effet devenu frappant entre des agglomérations qui se développent et celles qui décrochent de manière accélérée, avec une envolée du taux de chômage et une paupérisation territoriale marquée.

La concentration métropolitaine qui se poursuit structure la dynamique économique et crée des zones de pauvreté dans les territoires ruraux et dans les villes moyennes.

Nouvelles fractures territoriales

En laissant ainsi des agglomérations glisser vers la stagnation et le recul, l'État a créé de nouvelles fractures territoriales. Cette prise de conscience n'est pas récente, mais les actions tardent à venir.

En effet, une politique nationale en la matière est difficile à définir, car les réponses à apporter sont multiples et de natures différentes. Une analyse plus poussée montre effectivement la disparité des situations.

Les atouts et les potentialités des villes sont très variables et dépendent de leur localisation, de leur histoire industrielle et de leur l'attractivité globale. Plusieurs actions sont donc entreprises afin de redynamiser ces villes qui cherchent à faire converger les intérêts publics et privés.

En premier lieu, la volonté de requalifier les centres-villes et les zones commerciales périphériques en faisant évoluer les appareils commerciaux et les comportements d'achat. Il s'agit aussi de favoriser les économies locales, voire circulaires.

Diversité et culture

Pour éviter que la proportion de retraités ne cesse de progresser et que ces territoires ne deviennent des zones de redistribution de la richesse produite ailleurs il faut faire revenir des cadres et des professions du tertiaire supérieur. Le déploiement du numérique était censé favoriser cette migration de la matière grise, il n'en est rien.

Les critères de l'attractivité sont nombreux et complexes à orchestrer. Certaines villes ont réussi à se démarquer et se redéveloppent en conduisant des diagnostics larges et précis. Elles ont mis en place des stratégies de développement très spécifiques intégrant l'ensemble des composantes (économique, urbaine, sociale, de services). Ce qui fait la richesse potentielle de ces territoires, c'est leur diversité et leur culture.

Les villes moyennes doivent avant tout chercher à se différencier en s'appuyant sur leur histoire et leur savoir-faire en s'inspirant des réussites, mais sans chercher à les reproduire à l'identique.

Il n'y aura pas de réponses ni de solutions au niveau national, mais peut-être quelques outils et moyens. L'État se doit par contre d'encourager et de financer ces aspirations, quand elles existent.

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