Révolution digitale : une double chance pour le notariat

Alors que l'amalgame entre droit d'enregistrement et frais de notaire redevient d'actualité, que le mode de création de plus de 1600 nouvelles études par tirage au sort est confirmé récemment par le Conseil d'Etat, le notariat doit plus que jamais se démarquer, en mettant en valeur ses atouts dans ce monde du "tout digital". Une tribune de Sacha Boyer, co-fondateur de MyNotary.fr pour Acteurs de l'Economie-La Tribune.
(Crédits : DR)

Pour consulter cette tribune en accès libre, souscrivez à notre offre d'essai gratuite et sans engagement.

Institué en France juste après la révolution de 1789, le notaire est le symbole du conseil impartial et désintéressé, protecteur des individus les plus faibles alors incapables de lire ou d'écrire. Véritable juge volontaire des parties et du contrat, il appose son sceau sur les actes, les revêtant ainsi de la force exécutoire, représentant la République, la force de l'Etat et donc la Justice.

Il est rapidement devenu une figure incontournable de chaque ville ou village, ayant autant d'autorité et de bienveillance que le médecin ; les habitants le consultant pour des questions de droit, mais également pour ses conseils avisés. Ne disions nous pas "Notaire de famille", comme si cet homme de confiance en faisait partie ?

Pourtant, aujourd'hui les individus sont devenus de plus en plus mobiles et ne sont désormais plus ancrés dans un village, une région, voire un pays. Cet étiolement de la proximité a eu pour conséquence la disparition de la notion même de professionnels de "famille", tels que le médecin, le pharmacien ou encore le notaire.

De fait, ce citoyen consommateur perçoit aujourd'hui trop souvent le notaire comme une étape obligatoire. Pourtant, il demeure ce tiers de confiance, ce conseil impartial, missionné par l'Etat pour veiller à l'équilibre des actes les plus importants d'une vie et garantir ainsi la protection des parties les plus faibles.

La révolution digitale : une double chance pour le notariat

Premièrement, la technologie doit être au service de l'humain et ainsi renforcer le lien de proximité entre le client et son notaire. Comme nous le pratiquons tous les jours avec notre médecin, notre banque, et même le service des impôts, le notaire doit lui aussi offrir un "bureau digital".

Véritable porte d'entrée et vitrine de l'étude, ce bureau doit donner à tous la possibilité d'avoir "son notaire" accessible à tout moment, depuis son salon, son bureau et même depuis l'étranger.

Le notaire peut ensuite, agir en qualité de tiers de confiance dans l'univers numérique. Aujourd'hui, la multiplication des normes, telles que la RGPD ou les institutions type CNIL, rendent la protection peu rassurante et totalement incomprise par le consommateur, qui ne peut faire valoir ses droits qu'à posteriori dans un cadre exclusivement contentieux.

La récente affaire Cambridge Analytica/Facebook en est la preuve, le "consomm'acteur" est désormais convaincu que les conditions générales qu'il "accepte", sans même en prendre connaissance, sont totalement en leur défaveur.

Combien sommes-nous à ne plus nous sentir en confiance sur les moteurs de recherches, les réseaux sociaux ou encore lors de l'achat d'un produit en ligne ? Le notaire n'aurait-il pas un rôle à jouer pour apporter la sécurité et la confiance requise dans cet univers d'échanges et de transactions dématérialisés ?

Identité numérique, blockchain notariale, transmission de Bitcoin, ou encore rédaction et labellisation des conditions générales des sites en ligne; il s'agira là assurément d'un gage de qualité et de sécurité pour l'internaute, qui pourra désormais "naviguer en toute confiance".

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.