La France sous Macron : un changement de focal

Depuis l'élection du nouveau président, un retour progressif de la confiance semble être à l'oeuvre, et pourrait bien constituer un terreau favorable et permettre, enfin, de dégager l'horizon aussi bien économique que politique. Par Guillaume Alberto, directeur commercial banque privée CIC-Lyonnaise de Banque.
(Crédits : DR)

L'élection d'Emmanuel Macron et la constitution d'un large rassemblement au sein de son premier gouvernement suscitent encore des questions, mais soulèvent aussi en Europe une vague d'optimisme. Presque oublié le Brexit ! Le couple franco-allemand, en panne sous François Hollande, mais condition essentielle pour la réussite de l'Europe, devrait retrouver son rôle central dans la construction européenne. Les marchés ont d'ailleurs parfaitement intégré cette nouvelle donne : l'euro est au plus haut depuis plusieurs mois contre le dollar, et la prime de risque sur la France a considérablement diminué (spread avec l'Allemagne).

Croissance équilibrée ?

Après le psychodrame anglais l'an dernier, cette résurrection de l'Europe arrive à un moment où les États-Unis sont en difficultés avec un président contesté et imprévisible, et où l'Asie semble également déstabilisée par une Corée du Nord qui semble vouloir jouer la politique du pire. L'Europe serait-elle devenue un havre de paix, de stabilité et de croissance équilibrée ?

Rien n'est gagné, mais le retour progressif de la confiance pourrait bien constituer un terreau favorable et permettre, enfin, de dégager l'horizon aussi bien économique que politique.

Néanmoins, les différentes consultations électorales en Europe ont aussi mis en lumière de nouvelles tendances et de nouveaux découpages.

Deux visions du monde

Ainsi, on voit pour la première fois s'affronter deux visions du monde qui ne sont pas issues du clivage traditionnel droite/gauche, mais bien d'une nouvelle fracture liée aux conséquences de la mondialisation et de la fin d'un monde bipolaire (Guerre froide).

Lire aussi : [REPLAY] Macron, 200 jours. What else ?

Pour les marchés financiers et l'économie mondiale de manière plus générale, cette nouvelle ligne de partage, entre ce que l'on appellera schématiquement les mondialistes d'un côté et les nationalistes de l'autre, n'est pas sans risque, et ouvre la voie à de nouveaux antagonismes. Depuis plusieurs années les entreprises ont entamé une course effrénée vers le développement international, la conquête de nouveaux marchés. Cette frénésie de croissance s'est accompagnée d'un mouvement général de dérégulation, de financiarisation avec son cortège de crise, de krach, de laissés-pour-compte, mais aussi d'opportunités et d'innovations majeures. Les élections américaine et française, le référendum anglais... montrent à quel point tous ces changements sont à l'œuvre et modèlent petit à petit un monde nouveau.

L'avenir n'est sûrement pas aussi manichéen et trouvera certainement son équilibre dans un développement plus harmonieux et contrôlé. « Quand la sagesse et la vertu parlent, elles calment toutes les passions », disait Fénelon. Souhaitons que ces qualités animent nos gouvernants.

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