L'advisory board : féminisation, rajeunissement et digitalisation

L'intérêt d'un advisory board pour une startup, une petite entreprise ou une PME n'est plus à démontrer. Ainsi, de nombreux dirigeants s'adjoignent-ils les lumières d'un conseil des sages qui les accompagne dans leur stratégie et dans leurs choix. Mais un advisory board, c'est avant tout une aventure humaine. Et personnelle. Une aventure que raconte Renaud Sornin, co-fondateur et dirigeant d'Attestation Légale qui a fait le choix de le féminiser, le rajeunir et le digitaliser.

La transformation digitale, la parité et la diversité sont aujourd'hui, les sujets au cœur de la dynamique entrepreneuriale.

La femme est l'avenir de l'homme. Le jeune est l'avenir du vieux. Ces phrases peuvent faire sourire. Elles doivent cependant être prises avec sérieux. D'autant qu'on est loin de les mettre en pratique dans le monde de l'entreprise, dès lors que l'on gravit les échelons. Peut-être même encore moins, quand il s'agit d'intelligence collective. Le travail quotidien avec un advisory board fortement féminisé et rajeuni* me conforte dans cette conviction.

Ni jeunesse ni féminisme

La diversité induit la différence des points de vue. Dans un conseil de surveillance exclusivement masculin et dont l'âge minimum est supérieur à 40 ans, les échanges sont parasités par des enjeux d'égo, tournant souvent au combat de coqs. Résultat : l'inefficacité, pour ne pas dire plus. Dans un board où des femmes, expertes dans leur métier, jouent leur rôle à part entière, le comportement des hommes change. Les égos se diluent et s'apaisent. La structure devient un véritable lieu d'échanges et de brassage d'idées dont le fonctionnement devrait constituer un modèle pour toutes les entreprises à la recherche de... la sagesse des femmes et de l'impertinence des jeunes. Mais attention, ni jeunisme ni féminisme, c'est la compétence, les valeurs et la jeunesse d'esprit qui font sens.

Rempart à la solitude du dirigeant

Au-delà de la question de la parité, il est aussi indispensable que l'advisory board intègre les enjeux de notre siècle et reflète les priorités du dirigeant. C'est là que le digital intervient. Si l'on souhaite digitaliser son entreprise, il faut d'ores et déjà digitaliser son board et le rajeunir. Réunir les compétences de sages du secteur. Et savoir les écouter.

C'est à cela que sert l'advisory board. Permettre et développer l'écoute. Une étude récente** montre que 45 % des dirigeants de PME et d'ETI se sentent isolés. Rien d'étonnant, dans ce chiffre. La solitude du chef d'entreprise est une réalité qui peut nuire à l'entreprise. Bien sûr, les associés, les salariés, les actionnaires peuvent apporter une aide précieuse au dirigeant. Mais il ne leur est pas possible de renier leurs propres intérêts. Seuls des interlocuteurs externes à l'entreprise peuvent jouer ce rôle essentiel : partager une vision et des conseils qui ne soient pas mus par des préoccupations strictement et légitimement individuelles.

Apprendre à écouter

Le dirigeant, qui s'enferme parfois dans sa tour d'ivoire, doit apprendre à écouter chacun des membres de son board. De la multiplicité naît la valeur. Plus efficace que le mentorat dont les relations one-to-one ne permettent pas de confrontation des avis, l'advisory board constitue un rempart à l'isolement du dirigeant et une opportunité stratégique pour l'entreprise. Mais encore faut-il que celui-ci fasse sens et soit capable de challenger le dirigeant.

Loin du rapport de force, l'advisory board fait donc naître une relation d'écoute, au sein de laquelle le pouvoir appartient davantage à celui qui contribue à l'intelligence collaborative, qu'à celui qui possède le droit de vote. De fait, il ne limite pas le dirigeant mais le fait grandir et l'aide à prendre de la hauteur. Il ne tient alors qu'à ce dernier de trouver les membres de l'advisory board qui sauront l'aider à sortir de sa zone de confort.

Stratégie, valeurs et vision

En résumé, stratégie, valeurs, vision doivent constituer les 3 piliers d'un conseil des sages ayant toute sa place, au sein d'une entreprise. Si celui-ci n'est juste qu'un des composants de la panoplie du parfait petit chef d'entreprise, il ne sert pas à grand-chose. Et surtout pas à ce qui doit être l'un des idéaux de l'Entreprise avec un grand "E" : changer de paradigme et contribuer ainsi à une transformation sociétale qui s'avère chaque jour de plus en plus évidente.

* Céline Lazorthes, fondatrice et CEO de Leetchi.com, Marion Crosnier, directrice de la relation client chez Drivy ou encore Caroline Thellier, directrice générale France chez PayPal, Jean-Michel Bérard, CEO d'Esker sont aujourd'hui membres de l'Advisory Board d'Attestation Légale.

** Etude réalisée en 2016 par le Lab de BPI France en coopération avec Olivier Torrès, professeur de l'Université de Montpellier, spécialiste des PME.

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Commentaire 1
à écrit le 04/12/2017 à 17:37
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Féminisation et digitalisation : je ne suis pas sûr, en ce moment, qu'associer les doigts aux femmes soit une bonne idée ! XD (Rappel : digital renvoie aux doigts. En français, c'est numérisation qu'il faut utiliser...)

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