[Mon rêve pour demain 5/5] Philippe Ciais, climatologue

"Comment imaginez-vous la place de l'Homme dans la société du futur ?" C'est ce qu'a souhaité savoir Acteurs de l'économie-La Tribune, en proposant à des personnalités de divers horizons d'apporter leur témoignage. Cette semaine, Philippe Ciais, directeur de recherche au CEA et chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), nous fait part de son rêve, de son souhait et de ses désirs.

La génération des baby-boomers dont le travail et la créativité ont apporté une croissance mondiale et des innovations technologiques sans précédent depuis 50 ans atteint désormais sa maturité, avec un vieillissement de la population dans la plupart des continents. Cette croissance s'est accompagnée d'une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, dont les effets sur le climat sont désormais clairement perceptibles et préoccupants. En 2016, plus de la moitié de la génération des baby-boomers vit dans des zones urbaines.

En 2070, les projections des Nations Unies suggèrent que ce pourcentage augmentera à 70 % tandis que la population mondiale se stabilisera lentement autour de neuf milliards d'habitants. L'urbanisation facilite le développement économique en apportant des emplois et la promesse d'un futur meilleur pour les migrants ruraux. Elle s'accompagne aussi d'une forte augmentation de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre. L'accord de la COP21 à Paris a engagé les nations à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour que le réchauffement global ne dépasse pas 2°C.

Un pas significatif vers un ralentissement et une stabilisation de ces émissions devra être accompli dans les deux prochaines décennies, pour respecter cet objectif.

Dans un monde aujourd'hui plus globalisé mais aussi de plus en plus polarisé, où émergent de fortes tensions régionales, une répartition coordonnée et équitable des efforts de réduction des émissions entre nations est peut-être l'un des plus grands défis posés à l'humanité.

Convergence

Les villes participent aujourd'hui aux efforts des réductions d'émissions, et nombres d'entre elles ont annoncé, dans des plans climat, des intentions de réductions volontaires dont l'ambition dépasse souvent celles des États. Réduire les émissions et la consommation énergétique dans la ville du futur a aussi d'importants bénéfices économiques et sociaux.

La convergence de deux technologies, celles de la communication et des réseaux, et celle des capteurs intelligents capables de mesurer les émissions de gaz à effet de serre, ou les variables qui les contrôlent, offre une nouvelle perspective pour améliorer les efforts des villes engagées dans la lutte contre le changement climatique, et aider leur action en identifiant les secteurs, les quartiers, et les changements de comportements sociaux qui permettront de réaliser le plus de réductions d'émissions.

Hier, on chassait le gaspi, demain imaginons dans la ville du futur des réseaux de capteurs intelligents sur les véhicules, les bâtiments et pourquoi pas sur nos outils de communication mobile, qui aideront à réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.