Redonner confiance dans le système éducatif

Baisse du niveau de compétence des élèves, corps enseignant en crise, institution inégalitaire : une telle situation ne pouvait qu'aboutir à un problème grave de confiance des Français dans un système qu'ils sont nombreux à percevoir à la fois comme injuste et inefficace, même si dans le même temps ils restent passionnément attachés à l'école publique, laïque et obligatoire, véritable pilier de la République et de ses valeurs. Pour renouer avec la confiance, le gouvernement a engagé une réforme cohérente, globale et profonde, estime Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale.

Crise de confiance dans l'éducation ? Oui, bien sûr, et elle est ancienne ! Pourquoi le nier alors c'est le sens même de l'action entreprise depuis 2012 que de rebâtir une école de la République à la hauteur des exigences du pays, à la fois moderne et fidèle à son idéal d'excellence et de d'égalité. On ne renoue pas avec la confiance avec des promesses, mais avec des actes.

On l'oublie trop souvent, mais à l'origine de la loi de refondation de l'école de la République adoptée en juillet 2013, il y a le constat sévère d'une dégradation du système scolaire français depuis une décennie. Toutes les études nationales et internationales montrent que, non seulement le niveau de compétence des élèves est en baisse dans de nombreuses compétences essentielles, mais que l'école française figure parmi les plus inégalitaires dans une tendance qui allait en s'aggravant, notamment en matière d'échec scolaire. On l'a constaté, ces derniers jours, sur la maîtrise de l'orthographe et de la langue.

Crise de confiance

Par ailleurs, la profession  elle-même était en crise : suppression de postes par dizaines de milliers, disparition de la formation initiale, aucune revalorisation des rémunérations. Beaucoup éprouvaient en conséquence un sentiment de déconsidération, une véritable souffrance dans l'exercice de leur métier, mais aussi une difficulté pédagogique à enseigner et éduquer au quotidien. Le climat scolaire inquiétait toute la communauté éducative, notamment les parents. Il faut dire qu'au total, entre 2000 et 2012, l'investissement global de la France dans son éducation, du primaire au supérieur, avait baissé de 0,3% alors qu'ailleurs dans l'OCDE, il augmentait de 0,7%.

Une telle situation ne pouvait qu'aboutir à un problème grave de confiance des Français dans un système qu'ils sont nombreux à percevoir à la fois comme injuste et inefficace, même si dans le même temps ils restent passionnément attachés à l'école publique, laïque et obligatoire, véritable pilier de la République et de ses valeurs.

Réduire les inégalités

Pour retrouver cette confiance perdue, essentielle pour l'avenir de notre jeunesse et la cohésion de la nation, il était donc urgent d'engager une réforme cohérente, globale et profonde: c'est la refondation de l'école, aujourd'hui trop souvent réduite à quelques faux-débats dans le débat public. Rappelons que dès le printemps 2012, nous avons mené une large consultation de l'ensemble des acteurs du système éducatif permettant d'établir un constat partagé, mais aussi de dégager un consensus sur les grandes priorités de l'action à mener à l'échelle du quinquennat.

L'objectif : donner la priorité à l'acquisition des fondamentaux dès les premières années de scolarité, réduire les inégalités afin d'assurer la réussite de tous les élèves dans tous les territoires, faire entrer l'école dans le 21e siècle, avec de nouveaux programmes, la scolarisation des moins de 3 ans, de nouveaux rythmes, une nouvelle organisation, une répartition plus équitable des moyens, mais aussi, le tournant du numérique.

Hausse du budget de l'Education nationale

L'éducation est ainsi redevenue le premier budget de la nation pour atteindre un niveau d'investissement comparable à celui de nos voisins. La dépense intérieure d'éducation a repris sa croissance à partir de 2013. En 2015, la France a consacré 147,8 milliards d'euros à son système éducatif, soit 6,8% du PIB. Le budget 2017 qui vient d'être adopté affiche encore une progression de 2,1 milliards d'euros par rapport au budget précédent.

L'engagement de créer 60 000 postes dans l'éducation d'ici 2017 est tenu ! Pourquoi ? Parce qu'il est essentiel, dans un moment de crise et de perte de repères, de renouer concrètement avec les valeurs républicaines, et notamment avec cette belle et grande promesse de la République en direction de tous ses enfants : l'égalité. C'est ainsi, en rendant l'école plus juste et plus efficace, plus ouverte et plus moderne, qu'elle retrouvera la pleine et entière confiance des Français.

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Commentaires 3
à écrit le 19/11/2016 à 9:27
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J'ai fait ma scolarité puis mes études dans un système démotivant; mes enfants aussi , au rythme ou ca va ce sera sans doute la même chose le jour ou j'aurai des petits enfants... L'école , le college puis le lycée ont failli me dégouter de la lect...

à écrit le 15/11/2016 à 9:09
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Je pense que pour redonner confiance "au système éducatif", Madame NVB devrait déjà donner sa démission : premièrement, en tant qu'incompétente et deuxièmement en tant que représentante du Maroc dans un gouvernement français, y repartir. D'autre par...

à écrit le 14/11/2016 à 19:21
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Ce qui désavoue l'école n'est pas l'école en elle même c'est la société "fabrique à chômeurs" qui désavoue de fait l'école. Si on aime l'école c'est parce que d'une part cela permet de garder les enfants et cela les sort et leur permet à eux de v...

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