Pour gagner la paix

Ces actes terroristes fous n'ont d'autre but que de semer la peur ; ils suscitent une juste colère sans briser la fraternité qui, au contraire, se déploie. La résignation n'a pas de place. Nous ne capitulerons ni ne fuirons devant un tel ennemi. La liberté ne se négocie pas, il s'agit de la défendre. Chaque génération la reçoit en lui offrant si nécessaire le tribut de la vie pour qu'elle ne s'assombrisse point.

La lâcheté peut s'avérer monstrueuse : cet homme lançant à vive allure un camion contre une foule en fête, ou encore ces deux individus armés d'armes blanches poignardant un prêtre âgé, célébrant une messe dans un quasi huis clos.

 Ces actes fous n'ont d'autre but que de semer la peur, de terroriser ; ils suscitent une juste colère sans briser la fraternité qui, au contraire, se déploie. Qui aurait pensé que le culte musulman invite les imams et les fidèles à rejoindre les chrétiens dans leurs églises et réciproquement.

Alors que la cohésion sociale est déjà bien lézardée, un espoir se fait jour.

La résignation n'a pas de place

Quel contraste entre ces lâches qui, incapable d'affronter la vie, fuient, exaltés, inhibés par des drogues, et ce peuple souffrant gardant un magnifique sang-froid, attentif à son unité. Des différences légitimes s'expriment mais la vive conscience du tragique est mobilisatrice d'une détermination à vivre ensemble pour faire face à d'autres risques, peut-être d'autres drames.

La résignation n'a pas de place. Il s'agit d'entrer en résistance au sens de créer de nouvelles alternatives pour ne point sombrer dans un fatalisme mortifère ou dans une peur destructrice de sens ; la bête immonde doit être vaincue pour que les valeurs d'humanité ne soient pas humiliées.

Nous ne capitulerons ni ne fuirons devant un tel ennemi. La liberté ne se négocie pas, il s'agit de la défendre. Chaque génération la reçoit en lui offrant si nécessaire le tribut de la vie pour qu'elle ne s'assombrisse point.

"Vous n'aurez pas ma haine"

Soyons présents sur les lieux engluant l'espoir. Ensemble, nous ne voulons pas fermer les yeux, encore moins ceux du cœur. Que se lèvent des "petits princes" qui, sans se payer de mots ou de formules incantatoires, agissent dans cette conviction que, seule, la fraternité protège.

A Cracovie, le pape François demandait à la jeunesse des six continents d'être sur le terrain ; l'heure n'est pas celle des 'réservistes', il s'agit, ajoutait-il, de construire des ponts et non de bâtir des murs.

Vous n'aurez pas ma haine, écrivait très justement Antoine Leiris dont l'épouse fut lâchement assassinée au Bataclan. Les barbares ne prendront pas davantage notre confiance en l'avenir.

Le combat est engagé sans vengeance, dans une mobilisation qui ne vise pas seulement à gagner la guerre mais plus encore à gagner la paix.

Introspection étatique

Aussi convient-il de rechercher les causes de radicalisation et ne pas seulement les dénoncer ; elles ne sont pas toutes étrangères à un urbanisme qui, déjà en 2005, suscita un état d'urgence, alors circonscrit aux territoires confrontés à la guérilla urbaine.

Un grand chantier doit s'ouvrir pour briser l'enfer de ceux qui habitent ces quartiers. Il est urgent de ne plus laisser du temps à cette violence sourde, alimentée par la misère qui brise l'avenir de trop de jeunes.

La paix n'est possible que là où la recherche de justice et de fraternité témoigne qu'aucune personne n'est insignifiante. N'est-ce pas un appel à veiller à ce que les plus vulnérables trouvent les conditions d'une dignité ; elle n'est pas assurée à ceux condamnés à survivre dans des quartiers de non-droit, touchés non seulement par la ghettoïsation mais par une forme d'apartheid. L'expression heurte, mais elle est juste pour traduire la réalité de ces lieux de graves ruptures sociales.

Un engagement doit être pris pour éradiquer dans des cités le cancer dont les métastases laissent le champ à l'esclavage des esprits et concourent au mépris de la vie alimenté par des obscurantismes homicides.

Pour une inclusion

Que de récits éclairent l'avenir de ceux qui pensaient ne plus en avoir. Aidés, certains vont devenir des aidants, tel cet homme sans domicile, blessé par des voyous. A la sortie de l'hôpital, une fraternité se constitue pour lui procurer un petit appartement et un travail. Depuis 6 mois, il héberge lui-même gracieusement, chaque fin de semaine et durant les vacances, un jeune étudiant sans soutien, sauf celui d'un proviseur l'accueillant pendant le temps scolaire.

Autre récit d'inclusion dans la ville de 150 Roms, dont 90 enfants, parqués pendant plus de cinq ans dans des bidonvilles. Ils disposent désormais d'un hébergement provisoire mais décent, outre une formation mise en œuvre par l'Etat et le Conseil de l'Europe.

Ne voulant occulter ni les difficultés, ni les raisons d'espérer, observons que ces familles roms s'inscrivent dans un processus d'insertion, suite à une transformation progressive des regards. La fraternité encore balbutiante donne les signes d'un déjà-là.

Ainsi, ce garçon de 8 ans qui, après plus de cinq années passées dans un bidonville, découvre un autre horizon. A la question de Reina, son accompagnatrice : "as-tu faim ?", il répond: "j'ai besoin que tu ne me lâches pas"; il glisse alors sa main dans la sienne.

Ce fugitif et décisif instant change la donne ; ces deux mains ne traduiraient-elles pas l'ouverture des nôtres dans cette recherche de fraternité, une des conditions pour remonter l'horloge de la conscience, suivant la belle expression d'Olivier Py, directeur du festival d'Avignon. .

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Commentaire 1
à écrit le 02/08/2016 à 10:50
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Ce texte est dangereux, autant de mièvrerie et d'absence de bon sens me donnent la nausée. Bâtissez des ponts avec les miséreux et les terroristes de la planète si ca vous chante, mais pas dans notre pays. N'oubliez pas que vos idées ont été, sont ...

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