Placer la compétitivité au cœur de la transition énergétique

Les compétences énergétiques de la France permettent d'assurer une transition qui prend en compte à la fois l’évolution des modes de vie, de production et de consommation de chacun d’entre nous. Mais la mutation doit être guidée par le souci de compétitivité de nos entreprises.
Jean-Claude Cennac, Président de Velan SAS et Président du Comité énergie du MEDEF Rhône-Alpes

Troisième meilleur système énergétique au monde, notre pays est en pointe pour assurer une transition énergétique qui prenne en compte à la fois l'évolution des modes de vie, de production et de consommation de chacun d'entre nous.

Mais cette transition doit aussi et surtout être guidée par la compétitivité des entreprises, dont l'énergie constitue un facteur déterminant, et s'inscrire dans le cadre d'une stratégie ambitieuse de développement à la fois industriel et territorial, conditions indispensables pour permettre l'émergence d'un modèle gagnant, porteur d'emplois et d'activités économiques.

Conserver notre avantage compétitif énergétique 

Réussir cette transition énergétique, c'est donc d'abord préserver voire renforcer l'avantage compétitif de nos entreprises (l'un des rares !) que constitue, sur un échiquier mondial, le prix de l'énergie, notamment pour nos industries électro-intensives. Et ce au moment où les Etats-Unis bénéficient de « l'effet gaz de schiste » et où la Chine dispose de ressources énergétiques très bon marché, en particulier du charbon.

C'est ensuite accroître nos efforts de recherche et développement de façon à permettre l'émergence de nouvelles technologies de rupture capables de répondre aux objectifs fixés en matière d'efficacité énergétique. Nous pouvons montrer la voie, par exemple, dans le domaine de l'hydraulique, les solutions de captage et de stockage de CO2, de stockage de l'électricité et de l'hydrogène ou bien encore dans les réseaux intelligents (smart grids).

C'est également investir dans l'efficacité et la sobriété énergétique, à l'image de ce qu'ont fait les entreprises au cours des vingt dernières années, en réduisant de 25% leur intensité énergétique, notamment via la récupération et la valorisation d'énergie dans les procédés industriels. Il faut aller encore plus loin, en particulier dans le résidentiel/tertiaire et le transport, qui sont les deux principaux consommateurs d'énergie, devant l'industrie. Le projet européen de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, qui repose sur le report modal de marchandises, représente, à ce titre, une formidable opportunité.

Le mix énergétique, gage d'indépendance de la France 

C'est enfin privilégier la diversité et la complémentarité de notre mix énergétique, en assurant notamment un niveau satisfaisant de sécurité d'approvisionnement, gage de l'indépendance stratégique de la France, et des émissions de CO2 sous contrôle. Ce mix doit bien évidemment s'appuyer sur un développement raisonné des énergies renouvelables mais capitaliser aussi sur les atouts de nos filières énergétiques d'excellence, à l'image de l'industrie nucléaire et des filières hydrauliques, pétrole et gaz.

Il s'agit bien de faire de la transition énergétique un levier de compétitivité, de réindustrialisation, de croissance et d'emploi. Relever avec succès un tel défi économique et social interdit toute posture dogmatique et caricaturale et nous oblige à avancer de manière pragmatique et décomplexée, en favorisant l'émergence d'une véritable politique européenne de l'énergie, en privilégiant les solutions qui offrent le meilleur rapport coût-efficacité et en étant fiers de nos fers de lance industriels.

 

 

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