Jeunes entrepreneurs, aidés puis délaissés

Les jeunes entrepreneurs bénéficient aujourd’hui de nombreuses aides, financements, ou mise en avant lors de concours. Mais après ? Une fois le premier exercice réalisé, un concours gagné, quelques cartes échangées, le feu des projecteurs passé ?

Entreprendre quand on est jeune, cela signifie pas de dettes, pas de famille à faire vivre, le droit à l'échec... l'idée peut paraître séduisante. Mais entreprendre jeune, c'est aussi devoir prouver sans cesse sa légitimité, gagner en expérience rapidement et convaincre. Les jeunes entrepreneurs bénéficient aujourd'hui de nombreuses aides, financements, ou mise en avant lors de concours. C'est le cas de Campus Création, par exemple, qui récompense chaque année de jeunes créateurs d'entreprises en Rhône-Alpes pour leur concept, leur développement ou leur audace.

Mais après ? Une fois le premier exercice réalisé, un concours gagné, quelques cartes échangées, le feu des projecteurs passé ? Car c'est à ce moment que tout se complique : la concrétisation et le développement. Après une année de labeur acharné à peaufiner son concept, ses études de marché et ses prévisionnels, mais dans le bonheur et l'excitation de mettre au monde un nouveau-né, il faut trouver ses clients. Mais il faut aussi communiquer, recruter, investir, trouver des financements, manager, gérer l'administratif, s'assurer, s'adapter, vendre, innover, se développer... Et la chose devient plus ardue.

Un syndrome très français

Car comme à l'image du soutien publique, la quasi-totalité des acteurs participant au financement, à l'accompagnement et au soutien des entreprises disparaissent dès la création passée. C'est un syndrome très français : nous misons sur nos jeunes pousses et nos fleurons industriels mais les PME et ETI, de taille moyenne, sont laissées pour compte, à l'instar de leurs homologues américains ou allemands. Le jeune entrepreneur français entame alors une traversée du désert pour laquelle il a plutôt intérêt à être armé de compétences et bien entouré.

Pourtant, les réseaux d'accompagnement, de financement, les incubateurs, pépinières ou espaces de co-working se sont multipliés ces dernières années. Et pour cause : tandis que l'entrepreneuriat devient un sujet à la mode (émissions télévisées, concours, programmes d'études supérieures...), la création d'entreprises ne cesse d'augmenter, pour atteindre plus de 55 000 de nouvelles sociétés chaque année en Rhône-Alpes depuis 2009 (graphique), notamment grâce au statut d'auto-entrepreneur.

Le signe d'une carence d'accompagnement

Cependant, 6 347 de ces entreprises étaient en défaillance, selon l'INSEE, en 2012 dans notre région. Et leur taux de survie à 5 ans n'excède pas 50% dans l'industrie, par exemple. C'est le signe de cette carence d'accompagnement, de financement et de soutien que vivent les entreprises une fois leur stade de création ou de reprise passé.

C'est dans ce contexte que 8 anciens lauréats du concours Jeune Entrepreneur de l'Année (JEA), organisé par Campus Création et soutenu par 36 établissements d'enseignement supérieur en Rhône-Alpes, ont lancé fin 2013 le Club JEA. Il rassemble les candidats du concours, qui ont entre 18 et 35 ans et développent un projet de création d'entreprise réel dont une activité sera localisée en Rhône-Alpes. Un dispositif pointu et distillé par des experts leur est proposé et des coaches sont à leur disposition afin de les orienter et d'offrir un accompagnement et un soutien aux 120 participants du concours pendant et après ce dernier.

Se construire un réseau

La vocation de l'association est de poursuivre les échanges nés durant le concours JEA, en créant divers évènements, actions concrètes et moments informels propices à l'épanouissement de chaque jeune entrepreneur issu du concours. L'objectif étant avant tout de construire un réseau de jeunes entrepreneurs, solidaires, volontaires et accompagnés durant cette difficile période de lancement puis de développement d'activité.

A la fois il rompt l'isolement des jeunes créateurs qui partagent leurs problématiques du quotidien et unissent leurs forces et leurs expériences pour trouver des solutions, mais aussi il permet une continuité de la formation apportée par le concours (coaching, ateliers, interventions d'experts...), indispensable pour maîtriser toutes les subtilités du rôle de dirigeant d'entreprise . 

 

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