Christophe Cizeron : "La nutrition-santé, une nouvelle priorité pour Lyonbiopôle"

Près de dix ans après avoir contribué à sa création, Christophe Cizeron a repris les rênes de la présidence de Lyonbiopôle en juin 2017. Une démarche "bénévole et citoyenne" qui permettra au pôle de compétitivité d'atteindre une dimension européenne indispensable à son développement, tout en renforçant ses positions régionales et sectorielles. Premier pas vers l'ouverture : Lyonbiopôle annonce ce jour la signature d'un partenariat stratégique avec le Centre européen de nutrition pour la santé (CENS).
(Crédits : DR)

Acteurs de l'économie-La Tribune : Votre élection à la tête de Lyonbiopôle a créé la surprise en juin dernier. Pourquoi avoir accepté cette mission ?

Christophe Cizeron : Tout d'abord, j'ai été honoré et surpris par cette sollicitation. J'ai accepté de mettre mon énergie au service de l'écosystème. J'ai été à l'origine de la création des clusters, à l'époque où j'étais au cabinet de Gérard Collomb. Mon handicap apparent, celui de ne pas être du secteur, peut-être en réalité un bel atout. J'ai aussi l'avantage d'avoir de bonnes compétences institutionnelles et de n'être d'aucune chapelle : je pose parfois des questions naïves, mais qui ont l'avantage de remettre du bon sens dans les décisions.

Comment jugez-vous le bilan de ce cluster, plus de dix ans après sa création ?

Je veux rendre hommage au travail réalisé par Philippe Archinard. Il a contribué, avec notre équipe, une vingtaine de collaborateurs désormais, à faire de Lyonbiopôle ce qu'il est devenu aujourd'hui : 208 adhérents, 227 projets labellisés depuis sa création, 1,06 milliard d'euros d'investissements dont seulement 420 millions d'euros issus d'aides publiques, 200 brevets par an, 95 produits mis en marché, toujours issus de nos projets collaboratifs.

Il a réussi le pari de pouvoir agréger des politiques publiques et des actions privées pour faire émerger la recherche et l'innovation. Je suis également très attaché à cette notion de partenariat public/privé, tout comme nos membres fondateurs. C'est un enjeu essentiel, je m'inscris encore pleinement dans cette démarche.

Vous êtes en train de construire votre feuille de route. Quels en sont les grands axes stratégiques ?

Nous sommes dans une phase de transition, propice à la réflexion. Le pôle se construit en différentes phases. Nous sommes à la fin de la 3e période, qui se terminera à fin de l'année 2018. La phase 4 démarrera en 2019. Tout d'abord, nos orientations seront très dépendantes des réflexions du gouvernement, en cours sur nos missions. Nous n'en connaissons pas encore les détails. Ce qui est certain, c'est que nous sommes un écosystème qui a la particularité d'être un lieu de convergence et de rencontre de haute qualité et un accélérateur d'innovations.

Ensuite, nous avons la ferme volonté de poursuivre notre ancrage régional. Nous allons accentuer nos efforts vers Grenoble, mais surtout vers l'Auvergne. Des discussions sont en court avec le Cluster Nutravita. C'est à la fois pour conforter notre position territoriale mais aussi pour la pertinence de son positionnement : nous souhaitons renforcer notre axe nutrition-santé.

Nous croyons en une approche sectorielle : c'est pourquoi nous venons de signer un partenariat avec le Centre européen de nutrition pour la santé (CENS).

Comment va-t-il se concrétiser ?

Pour le moment, nous allons lancer une marque commune CENS by Lyonbiopôle qui travaillera sur la question de la nutrition santé. Nous travaillons déjà sur des ateliers microbiotiques pour nos adhérents. Nous insistons sur l'axe santé, avec la volonté d'aborder les questions d'impact sanitaire. Il y a un bel écosystème dans notre région.

Autre partenariat stratégique, symbole de votre ouverture, celui que vous allez prochainement signer avec le Centre national d'études spatiales (Cnes)...

Là, c'est un peu différent. Le Cnes est venu nous chercher. Nous en sommes très fiers. Il illustre bien la notion d'interdisciplinarité que nous prônons depuis plusieurs années et s'intègre bien dans cette tendance, forte, qu'ont les acteurs issus d'un univers très différent, à travailler ensemble.

Le Cnes a une forte culture de l'innovation, nous sommes habitués aux démarches agiles : c'est le début d'une belle aventure qui démarrera le 29 mars, lors d'une première réunion...

Le développement international, autre axe important de votre mandat. Pourtant, le cluster est déjà impliqué dans des projets européens. Pourquoi cette intensification de l'action ?

En effet, nous travaillons d'ores et déjà sur des appels d'offres européens. Mais nous avons besoin d'atteindre une taille critique pour exister, pour que nos projets soient suffisamment visibles sur le marché mondial.

De plus en plus, à l'image des projets Maggia ou BioXclusters, nous souhaitons nous positionner comme coordinateur, travaillant en relation étroite avec d'autres clusters européens. Nous devons aller plus loin : taper plus fort, miser sur l'interdisciplinarité, sur les nouveaux enjeux et les nouvelles technologies de la santé, moteurs de croissance.

Par ailleurs, nous arrivons quasi au terme du projet européen Horizons 2020. Nous voulons essayer, modestement, d'influer sur les choix des prochains projets européens, en contribuant à faire remonter au plus haut niveau les sujets qui préoccupent nos adhérents, et ceux pour lesquels les leviers de croissance sont importants.

Cette structuration, cette convergence de la recherche et des dispositifs, passe désormais par l'Europe.

Est-ce un moyen également d'accéder à davantage d'investisseurs ?

Depuis trois ans, Lyonbiopôle a réalisé un travail en profondeur sur cette question et dispose désormais d'un vrai réseau. C'est un fort en jeu : quelle que soit la qualité d'un projet, s'il n'y a pas d'argent, il ne se passe rien ! Notre travail va forcément induire une meilleure visibilité de nos entreprises et de notre territoire. Sa force, c'est de compter sur l'ensemble de la chaîne de valeur, de la recherche à l'industrie. A terme, il faut que les investisseurs aient envie de se déplacer, de venir rencontrer nos entreprises et que ce ne soit plus l'inverse. Cette position de force est essentielle.

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Commentaires 2
à écrit le 02/06/2018 à 11:11
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bien qu'abonné pourquoi ne puis je acceder a l'integralité de cet article : "Débats Grands Entretiens Christophe Cizeron : "La nutrition-santé, une nouvelle priorité pour Lyonbiopôle" Par Stéphanie Borg " Les autre articles de la page peuve...

à écrit le 22/03/2018 à 19:20
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Censure donc... mais vu la région que vous habitez, c'est logique, un peu trop téléphoné par contre, ça va pas arranger votre réputation les gars hein... ^^

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