Et si la collaboration entre associations et grandes entreprises était la clé pour répondre aux besoins de la population ?

Les entreprises sociales et les grandes entreprises perçoivent de mieux en mieux les bénéfices qu'elles auraient à travailler ensemble, avance Florence Lecluse, déléguée générale du Centsept. Le site accueille le deuxième épisode du rendez-vous des communautés créatives Meet & Greet sur l'innovation sociale, qui aura lieu ce 28 novembre et dont Acteurs de l'économie-La Tribune est partenaire.
(Crédits : DR)

Face à la complexité des problèmes sociaux, aucun acteur ne peut agir seul. 86 % des Français pensent qu'il est urgent que les associations et les entreprises travaillent ensemble pour résoudre les problèmes de la société et améliorer la qualité de vie au quotidien (Charles-Benoît Heidsieck, "Compte rendu du séminaire de la Fonda sur les rapports entre associations et entreprises", La Fonda Fabrique associative, Mai 2010).

Ce constat est de plus en plus partagé par les acteurs publics comme privés. Accès à l'emploi, précarité énergétique, mobilité, fracture numérique, etc. Les problématiques sociales et environnementales constituent des défis complexes pour notre société.

Elles impliquent de nombreux facteurs et ne peuvent être résolues par un seul acteur : on imagine mal répondre aux besoins induits par la fracture numérique ou le changement climatique sans analyse ni actions collectives.

Les partenariats deviennent ainsi centraux pour apporter de nouvelles solutions à ces problématiques. Les entreprises sociales et les grandes entreprises perçoivent de mieux en mieux les bénéfices qu'elles auraient à travailler ensemble : les premières peuvent s'appuyer sur la force de frappe, les expertises et le réseau des secondes pour accélérer leur croissance et enrichir leur offre.

De leur côté, les grandes entreprises ont besoin de la créativité, de l'agilité et de la connaissance terrain des entreprises sociales pour faire évoluer leurs pratiques et organisations. Elles sont également nombreuses à vouloir proposer à leurs collaborateurs et collaboratrices de s'impliquer dans des projets porteurs de sens (Pro Bono Lab, Panorama du pro bono, 2016, p.4).

Des "alliances innovantes" au service du territoire

Ces "alliances innovantes" peuvent prendre de nombreuses formes, sans que l'entreprise sociale ou le grand groupe n'y perde son identité. Un partenariat opérationnel peut par exemple s'établir au bénéfice d'une partie de la population.

Ainsi, l'association Voisin Malin intervient pour le compte de Veolia dans les quartiers. Son rôle ? Faire émerger des réseaux d'habitants charismatiques pour recréer du lien social et diffuser des conseils de bonne utilisation de ses services aux clients les plus fragiles.

Une autre forme d'alliance est la conception et le déploiement d'une nouvelle offre de service commune. Edf et Enedis envisagent de s'associer avec les Clés de l'Atelier pour mettre en place un bus itinérant : à l'intérieur, un appartement reconstitué permettant aux locataires en logement social d'apprendre des gestes simples pour s'approprier leur logement (décoration, réparation) et faire des économies.

Ce type de collaboration peut aller encore plus loin et aboutir à la création d'une identité juridique indépendante (on parle alors de "joint venture sociale") : en 2011, le groupe Ares, qui favorise l'insertion professionnelle de personnes en situation de grande exclusion, et l'entreprise Xpo Logistics ont créé la structure Log'Ins, inventant ainsi la "logistique solidaire".

Un accompagnement nécessaire

Un accompagnement est souvent nécessaire pour concrétiser ces volontés communes. En deux ans, sur la Métropole de Lyon, 15 entreprises sociales (travaillant sur des domaines aussi variés que l'insertion professionnelle, la lutte contre le décrochage scolaire, la santé ou la mobilité) et 7 grandes entreprises implantées sur son territoire ont, par exemple, appris à se connaître et à imaginer des alliances innovantes dans le cadre du programme accélération du Centsept.

Ces projets sont un levier d'action efficace pour répondre aux besoins des habitants. En créant des opportunités de partenariats "gagnant-gagnant", elles ont un impact positif sur le territoire.

La bonne nouvelle, c'est que ce type de démarche se multiplie, dans l'objectif de créer ou consolider des initiatives qui répondent aux besoins des populations les plus fragiles.

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