Où va l’emploi ?

La question n'est pas tant de savoir s'il va y avoir des changements. Mais comment faire pour les anticiper au mieux, par Thibault Vautier, directeur général opérationnel, Adecco Medical
(Crédits : Sebastien Carayonn)

Notre environnement évolue. Si l'on prend le temps d'observer, de s'intéresser aux signaux forts, mais aussi aux signaux faibles, si l'on s'autorise à sortir du cadre, on peut observer des changements majeurs qui vont très certainement impacter notre environnement de travail.

La question n'est pas de savoir s'il va y avoir des changements, mais comment faire pour les anticiper au mieux ?

Des mégatendances

Il faut prêter attention à quelques mégatendances :

  • Le poids des dettes et le fantôme de la crise financière en 2020 qui inquiètent le FMI ;
  • Une urbanisation galopante, avec une course aux grandes villes, notamment dans les pays d'Asie. En 2015, il y avait 23 mégalopoles de plus de dix millions d'habitants. Deux se trouvaient seulement aux États-Unis, aucune en Europe... Le centre du monde se déplace ;
  • Parmi les dix plus grandes entreprises mondiales en nombre de salariés, seules trois sont américaines, une allemande. Les autres sont asiatiques, en majorité chinoise.
  • L'accès au consommateur : il n'aura fallu que quelques jours à Pokemon Go pour atteindre 50 millions d'utilisateurs, contre 75 ans pour le téléphone ;
  • Les technologies vont vite et prennent de plus en plus de place dans notre environnement. Les Google Home et autres assistants domestiques en sont un exemple. Les « plateformes », les « disrupteurs », qui viennent simplifier la vie des consommateurs en proposant des services et des expériences utilisateurs simples révolutionnent certains marchés.
  • Enfin, la robotisation et l'intelligence artificielle avancent à grands pas, promettant d'être les solutions de demain en matière d'emploi.

Se transformer

Comment ces changements vont-ils impacter l'emploi de demain ? 60 % de métiers qui seront exercés en 2030 n'existent pas encore. De nombreux nouveaux métiers, de nouvelles compétences, vont apparaître.

Une étude menée en 2015 cherchait à déterminer les métiers les plus menacés par la robotisation. Dans cette liste, les métiers les moins menacés étaient ceux qui nécessitent un fort lien humain dans la santé, de l'éducation, à dimension sociale. Dans ce contexte et dans cette prospective, l'humain prend de la valeur.

Ces mégatendances obligent les entreprises à se transformer. La transformation digitale, en est un exemple. Pour faire face à ces changements, pour survivre, les entreprises doivent se focaliser sur deux éléments clés.

Le rôle du manager devient essentiel : être inspirant, donner du sens, de la vision, motiver. Le manager doit être un fournisseur d'énergie pour ses équipes. Le manager doit maintenir la motivation de ses équipes, en sachant trouver le juste dosage entre ses exigences, les enjeux et les compétences du collaborateur. Le manager doit également savoir bien s'entourer, en identifiant les compétences techniques (hard skills) nécessaires aux postes, mais aussi et surtout, les soft skills, ou compétences comportementales (intelligence émotionnelle, empathie, communication, motivation, état d'esprit) dont il a besoin pour mener à bien ses projets.

Les soft skills suscitent de plus en plus l'intérêt des entreprises. Pour être recruté, puis performant au travail, les seules compétences techniques ne suffisent plus. Salariés et managers doivent développer des qualités non professionnelles telles que la créativité ou l'empathie.

Un management inspirant, entouré des bonnes compétences comportementales, celles dont l'entreprise a besoin pour ses projets, voilà une feuille de route pour le moins motivante pour l'entreprise de demain.

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