La compétitivité du tertiaire supérieur

« La France n'a pas de pétrole, mais elle a des idées »: le vieux slogan politique des années 1970 traduisait bien ce qui constituait l'une des forces de la France, son potentiel intellectuel.

Le développement fort et rapide des entreprises de prestations intellectuelles jusqu'à la fin des années 2000 a accompagné et rendu possible la tertiarisation du secteur industriel. Ces entreprises ont en effet grandement participé à l'amélioration de la compétitivité du tissu productif et ont contribué au développement de nouveaux produit et services innovants. Intégrées aux processus de conception et de production, elles apportent des réponses à la complexification et à la diversification des marchés et des besoins. Elles sont même devenues ces dernières années la clé de l'exportation et de l'internationalisation de l'économie française. 

800 000 emplois

Aujourd'hui, les entreprises dites du tertiaire supérieur, qui regroupent  les services informatiques, les études et l'ingénierie et les métiers du conseil, représentent plus de 800 000 emplois et 160 milliards d'euros. Elles jouent par ailleurs un rôle majeur dans l'intégration des jeunes diplômés dans le monde du travail.

Une étude du Coe-Rexecode vient opportunément de rappeler le rôle vital de ces entreprises au plan national. La contribution des entreprises de prestations intellectuelles est maintenant reconnue comme l'un des éléments majeurs de la compétitivité globale d'un pays ou d'un territoire. Par l'effet levier qu'elles permettent sur l'ensemble des chaînes de valeur de l'industrie et des services mais aussi comme moteurs pour leur contribution directe à l'exportation (un point de PIB).

Perte de compétitivité

Mais cette étude met surtout l'accent sur la perte de compétitivité rapide de ces entreprises en particulier au plan européen. Le coût du travail est bien évidemment en cause dans un secteur qui n'a pas pu bénéficier de l'impact du CICE du fait du haut niveau des emplois. Des marges plus faibles que les concurrents européens réduisent les investissements dans l'internationalisation des activités et en matière de recherche et développement.

La conséquence la plus dangereuse est certainement la perte d'attractivité vis-à-vis des jeunes diplômés. Le risque lié à la fuite des entrepreneurs est une réalité dans le champ des prestations intellectuelles et leur départ est le signe visible d'une moindre compétitivité du territoire national comme le souligne un rapport du Sénat. La France en plus de son déficit en or noir risque de manquer de matière grise.

 

 

 

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