Municipales 2020 : Clermont-Ferrand reste à gauche, pas de vague verte en Auvergne

Olivier Bianchi conforte sa majorité et sa légitimité à Clermont-Ferrand. Le Front national sort du conseil municipal, la France insoumise y conserve sa place. La tentative de LR et de LREM de faire liste commune affaiblit la position centriste et celle de la droite.
Olivier Bianchi le soir de sa réélection
Olivier Bianchi le soir de sa réélection (Crédits : DR)

Prime au sortant à Clermont-Ferrand avec une victoire indiscutable pour la liste "Naturellement Clermont" menée par Olivier Bianchi. En obtenant 48,41 % des suffrages, ce bastion historique de la gauche offre une vitrine symbolique du combat des socialistes et des écologistes dans le pays. En 75 ans, Clermont-Ferrand n'a connu que quatre maires, tous socialistes et l'élection d'Olivier Bianchi confirme une stabilité qui va durer six ans supplémentaires.

Depuis la Libération, Clermont-Ferrand vote à gauche et même si elle poursuit sa mue, les cols blancs sont désormais plus nombreux que les cols bleus dans la métropole auvergnate, Clermont-Ferrand reste une ville ouvrière de coeur. D'ailleurs, les caciques de la droite ne s'y frottent pas, ni Brice Hortefeux ni Valéry Giscard D'Estaing en leur temps, ne se sont risqués à la prendre.

Le 3 juillet prochain, le premier conseil municipal affichera un tour de table rafraîchit, les trois élus du Front national qui siégeaient depuis 2014 ne seront plus de la partie.

"Face aux tentations extrémistes, nous serons toujours intransigeants pour préserver notre héritage républicain," s'est félicité Olivier Bianchi.

Habile tacticien, en rassemblant des militants PS, EELV et PCF, Générations, PRG, Place Publique, Nouvelle Donne sur sa liste et en refusant une fusion technique avec la liste France insoumise - comme c'était de tradition précédemment - le maire sortant socialiste fait tomber 41 sièges dans son escarcelle.

Un choix tactique qui se retrouvera dans la composition du conseil municipal : Christiane Dulac-Rougerie sera sa première adjointe, le nombre de ses adjoints sera équilibré avec 4 PS, 4 EELV, 4 Génération-s et 4 société civile a déclaré le maire au micro de France Bleu Pays d'Auvergne.

"Vous avez fait le choix de la clarté et de la continuité pour Clermont-Ferrand, ville solidaire, protectrice, écologique et résistante. Depuis ces dernières années, notre pays et notre ville ont traversé de dures épreuves et les états d'urgence se répètent hélas trop souvent, qu'ils soient sécuritaire ou sanitaire. Les conséquences du réchauffement climatique se font aussi sentir de plus en plus fortement et nous devons accélérer nos investissements et nos actions pour y faire face résolument," poursuit-il

La liste portée par la France insoumise et menée par Marianne Maximi obtient 15,08 % et conserve quatre sièges au conseil municipal.

"Notre prochaine bataille sera de faire en sorte de libérer les budgets des intérêts privés et du business, comme ils l'étaient avant. Nous présenterons des élus dans les quatre commissions au conseil municipal. Et nous allons continuer à nous battre contre le grand stade, d'autant que la position d'Olivier Bianchi à l'air d'avoir évoluée sur ce sujet," confie la jeune femme.

Une alliance LREM/LR illisible

La liste « Réunis pour Vous » menée par le conseiller régional LR Jean-Pierre Brenas a obtenu 36,50 %, un score loin d'être à la hauteur de l'énergie qu'aura mis Jean-Pierre Brenas a rassembler autour de lui et qui affaiblit la position centriste dans le prochain conseil municipal.

Le leader LR Clermontois devra serrer les dents pour défendre ses positions dans les prochains conseils municipaux. Outre que sa formation politique passe de onze à dix sièges, elle les partage en plus avec LREM. Les dix conseillers de l'opposition devront marcher sur des oeufs pour trouver des positions communes et pour éviter de tomber dans les rancoeurs et les règlements de compte d'après campagne.

Leur liste paie des choix d'alliance illisibles pour leurs électeurs et un discours incohérent d'Eric Faidy à ce sujet qui aura fait perdre leur latin aux militants LREM. Il peut cependant se féliciter d'entrer au conseil municipal.

Enfin, la dernière semaine, une campagne de sms et de messages téléphoniques d'Eric Faidy ou de Jean-Pierre Brenas aux électeurs aura plus excédé que convaincu. Clermont-Ferrand n'est pas prêt pour une campagne à l'américaine.

Le taux de participation dans la capitale auvergnate est de 30,22 %.

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