Éditorial de D.Lafay : la réaction de Bruno Bonnell (The Apprentice)

Jeudi, Denis Lafay demandait à Bruno Bonnell "ce qu'il était allé faire dans la galère de The Apprentice", la nouvelle émission de télé-réalité proposée par M6. Le Pdg de Robopolis et de Awabot, chef de file de la filière robotique française, lui répond.

Cher Denis,

Le titre de votre édito est extrait des Fourberies de Scapin de Molière, inventeur du théâtre-réalité qui dépeignait - sur scène à l'époque et non à l'écran comme aujourd'hui-, une réalité qui, au nom des conventions ou des censures, devait utiliser la comédie pour faire passer des messages. Bien sûr depuis 1671, les temps ont changé, mais il est toujours des sujets tabous et complexes à aborder publiquement. La recherche d'emploi en fait partie. Ce n'est pas un exercice simple.

Ouvrir des perspectives

L'employeur et le candidat fonctionnent dans des schémas : le premier recherche l'idéal de l'employé : expérimenté, connaissant son secteur d'activité, ni trop jeune, ni trop vieux. Le second se base sur sa formation, chemin qu'il a parfois choisi très jeune ou qu'on a décidé pour lui. Le risque majeur est une calibration des embauches, une standardisation des procédures. Vous êtes dans le moule ou vous n'y êtes pas. Vous passerez ou resterez dans les mailles d'un filet d'échecs en recevant des lettres anonymes commençant toutes par " malgré vos compétences, nous avons le regret de..." qui allument la colère, la frustration et le désespoir. Faut-il se résigner ? Restez dans la théorie ou chercher des idées nouvelles et ouvrir des perspectives ?

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Vous avez raison sur certains aspects exagérés de la dramatisation télévisuelle.Mais que sont-ils par rapport au message essentiel de cette émission : les cas pratiques auxquels font face les candidats vont les faire évoluer et leur démontrer qu'ils se sont éternellement coincés dans une catégorie professionnelle. C'est un message qui s'adresse à beaucoup de français bloqués dans des métiers sans futur.

Ne jugez pas trop vite

Ils viennent, bien sûr, avec des certitudes : "le monde du travail est une jungle, l'homme est un loup pour l'homme, on peut réussir en jouant de ses charmes ou de son arrogance..." Au début, ils ne savent pas faire autre chose que de prendre des postures, certaines choquantes et d'autres plus stratégiques. L'épreuve de la réalité et des défis va les faire évoluer. Les dénominations " bimbo" ou " gouailleur" disparaîtront de votre vocabulaire quand vous aurez, si vous le faites, visionner la suite de ce programme.

Ne jugez pas trop vite. La générosité et la chance donnée, même aux candidats les plus inattendus, est une de mes valeurs d'entreprise. J'assume totalement le casting déterminé pour représenter toute une population, non pour des raisons marketing comme vous le sous-entendez, mais parce qu'il reflète la diversité de notre territoire.

Surprise

Concernant la suite du programme, j'ai un avantage sur vous et je voudrais partager un secret, un "spoiler" comme disent les Américains : vous allez être surpris du dernier carré et de la transformation des candidats qui vont perdre certaines certitudes ou pour comprendre le bénéfice de valeurs entrepreneuriales : l'esprit d'équipe, la solidarité, la stratégie partagée, le dialogue. Ils comprendront l'inutilité de l'égoïsme ou de l'arrogance stérile.

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La caricature du monde de l'entreprise va devenir une belle expérience humaine pour tous, ceux qui restent, comme ceux qui partent. Pour être resté en contact avec tous, je vous confirme que cette expérience les a fait évoluer, en tant que manager et en tant qu'être humain.

La télévision est une loupe. Elle souligne les extrêmes, mais au cours de la douzaine de cas pratiques de plus en plus complexes du jeu, elle révèle aussi les tempéraments, le courage, l'effort, la créativité et la résilience, parfois.

Ne jugez pas trop vite. Le processus d'apprentissage appelle patience et attention bienveillante. Ce n'est jamais au premier round qu'on juge de l'issue d'un combat.

Qu'allais-je faire dans cette galère?
Explorer d'autres voies pour démontrer que la terre de l'entreprise n'est pas plate.

Cordialement,

Bruno Bonnell

PS : Vous me faites l'amabilité de réflexions "profondes" et d'un sens de la pédagogie.

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Commentaires 2
à écrit le 21/09/2015 à 16:49
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moi je suis pour la continuité de l,émission il se peut que l,heure d,audience a été mal choisi a voir absolument cela change de bien des émissions

à écrit le 12/09/2015 à 22:45
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Plus d'1 millions de personnes qui ont regardé l'emission ce n'est quand meme pas rien , et si on veut se debarasser de son chien on dit qu'il a la rage..

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