"Travailler" : Le travail change, la ville aussi

Nouvelles façons de travailler, d’entreprendre : face à ces évolutions, comment tisser le canevas urbain ? Cette question était posée le 20 juin à l’occasion du Cité-Débat Lyon 2014-2020 sur le thème « travailler », proposé par Acteurs de l’Economie.
Michel Coster, directeur de l'incubateur EM Lyon, Marc Balay, directeur délégué de Sogelym-Dixence, Michaël Schwartz, co-fondateur de la Cordée, David Kimelfeld, vice-président du Grand Lyon en charge de l'économie. Crédit Laurent Cerino

Outils numériques, connexions omniprésentes, mobilité digitale ont bouleversé nos modes de travail. « On assiste à des changements monumentaux », considère Michaël Schwartz, co-fondateur de la Cordée qui a maillé Lyon d'espaces de co-working. Dans ces lieux «cocons» les travailleurs nomades et solitaires trouvent des services, nouent des contacts, cultivent de nouvelles façons de travailler sur un mode collaboratif. Michel Coster, directeur de l'incubateur EM Lyon confirme : « on n'est plus salarié toute sa vie, on travaillera seul à certaines périodes ; des fonctions essentielles de l'entreprise sont externalisées, tout est en train de se fragmenter. Au final, tous ces modèles cellulaires font un grand corps. »

Des immeubles-firmes

Face cette fragmentation du travail, exit alors ces immeubles qui donnent à voir haut et fort le « grand corps » d'une entreprise ? «Nous avons besoin d'immeubles-firmes où l'histoire collective que construit l'entreprise est transmise, érigée », défend Marc Balay, directeur délégué de Sogelym-Dixence qui couve la tour Incity en train de dominer peu à peu l'horizon lyonnais. Un tel « gros porteur » accueillera également des entreprises qui jusqu'alors étaient éclatées sur quantité d'immeubles à travers la ville. En atterrissant sur Incity, elles peaufinent leur image, précieuse pour attirer les talents. « En terme d'immobilier d'entreprise, la question essentielle est : en quoi est-ce attractif ? Désormais on pense à la mobilité des salariés, aux services proposés, la question des ressources humaines devient centrale : on cherche à attirer les talents plutôt que les entreprises », décode David Kimelfeld, vice-président du Grand Lyon en charge de l'économie.

Tènements industriels

A ce titre, il pointe une stratégie importante : « pour qu'une ville fonctionne, elle doit pouvoir accueillir aussi des activités traditionnelles, commerces, artisans et des activités industrielles. Ainsi le site de Fagor-Brandt est vraiment enraciné dans le 7ème arrondissement ». En 2017, Lyon se sera doté d'un nouveau Plan Local d'Urbanisme dessinant la ville pour les quinze prochaines années. Une attention particulière est portée à ces tènements industriels, à la préservation de l'artisanat et du commerce. « C'est plus facile à dire qu'à faire », constate néanmoins David Kimelfeld.

Une question de temps

Lyon a la chance de bénéficier d'un foncier encore généreux et d'un élan dans l'entrepreneuriat remarquable - 15 000 créations d'entreprise en 2013, une task force exceptionnelle avec Lyon Ville de l'Entrepreneuriat - Elle est bien placée pour répondre à ces nouvelles façons de travailler, d'entreprendre mais les enjeux sont complexes car le temps de la collectivité, le temps de la construction s'avèrent loin du temps de l'entreprise. Et de celui du travail, éperonné par une technologie toujours plus galopante. « Le projet de la Tour Oxygène a démarré en 2001, pour une livraison en 2010. Entre temps tout avait changé, les normes environnementales, de sécurité, les façons de travailler, les attentes des salariés »,  témoigne Marc Balay. 

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Commentaire 1
à écrit le 16/08/2014 à 21:51
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Rien de bien neuf... On attendrait du concret, par exemple suite au rapport sur le développement économique de l'agglo de Lyon présenté aux Jéco 2013.

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