L'obéissance passe avant les convictions personnelles

Sondage Enov Research / Acteurs de l'économie

Le chiffre peut paraître assez élevé, mais il est riche d'enseignements : 76% des personnes interrogées par Enov Research se déclarent prêtes à obéir à des consignes contraires à leurs convictions personnelles, au sein de l'entreprise. Un nombre moindre de répondants (35%) pourrait contourner la loi si l'intérêt de l'entreprise l'exigeait. Bref, l'obéissance semble le corollaire naturel du lien de subordination consacré par le contrat de travail. Phénomène vécu comme un mouvement collectif volontaire bien plus que comme une contrainte individuelle, l'obéissance semble perçue par les personnes interrogées comme nécessaire au fonctionnement de l'entreprise. Ainsi, seules 23% l'associent à la soumission, quand 77% préfèrent la rapprocher de l'adhésion aux règles. Plus encore, lorsqu'on demande de choisir entre « individualisme » et « sens du collectif » l'expression la plus proche du mot « obéissance », 82% des personnes interrogées optent pour la deuxième option. Comme si obéir revenait à démontrer son esprit d'équipe, sa capacité à s'intégrer au groupe, son engagement. L'obéissance est bien vécue comme un ciment, un fondement, une façon de sauvegarder des objectifs communs… et un ingrédient indispensable de la performance de l'entreprise, pour les deux tiers des personnes interrogées. Seul bémol : l'obéissance ne semble pas aller de pair avec l'innovation, mais plutôt avec l'immobilisme. Elle permet donc de « performer », ce qui la rend légitime. Mais dans un cadre préexistant et immuable. Si les sondés semblent accepter l'obéissance comme naturelle, ils sont 78% à souhaiter appliquer les consignes d'une autorité s'appuyant sur sa compétence et son savoir. Alors qu'ils déplorent qu'en règle générale, l'autorité se fonde davantage sur la place hiérarchique dans l'entreprise (53%) ou la part du capital détenu (32%). L'enquête d'Enov Research n'est pas tendre pour les managers : souhaités avant tout « à l'écoute », ceux-ci brillent avant tout par leur prise de responsabilité et leur vision de l'avenir. Au final, seules 26% des personnes interrogées attendent de leur manager qu'il présente une « grande éthique personnelle ». Et 16% jugent qu'il en est effectivement doté. Des chiffres bien minces… Comme si l'éthique n'avait pas vraiment sa place en entreprise.
Sondage réalisé à partir du panel Enov du 15 au 29  juillet 2010, auprès d'un échantillon de 500 actifs ayant un emploi, et dont la représentativité a été assurée par la méthode des quotas en termes de sexe, d'âge et de profession.




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