Aéroports de Lyon entre au capital de la startup Kidygo

Le site collaboratif d'accompagnement d'enfants dans le train et l'avion Kidygo a levé 300 000 euros auprès d'Aéroports de Lyon. Il s'agit de la première entrée au capital d'une startup pour le gestionnaire de l'aéroport Lyon-Saint Exupéry, via sa filiale Aéroports de Lyon management et service. D'autres projets pourraient suivre.

En 2015, Thomas Dournet et Joanna Faulmeyer, deux ingénieurs diplômés de l'École Centrale de Nantes ont imaginé Kidygo, un service d'accompagnement pour enfants qui voyagent seuls. Leur plateforme web (80 000 inscrits, plus d'un millier de trajets par mois sur le site) met en relation familles en recherche et voyageurs, certifiés par le site, qui accompagneront les enfants au cours du voyage.

Ce service était initialement prévu pour le train, mais sous la pression des utilisateurs, s'est étendu à l'été 2016 à l'avion. L'idée était aussi de pallier le manque de liaisons ferroviaires, comme les trajets est-ouest ou transfrontaliers. C'est également à cette époque qu'Aéroports de Lyon lance son incubateur, Air Pulse. Et intègre la startup dans son programme.

Lire aussi : Aéroports de Lyon veut (pro)pulser l'innovation

"Nous sommes convaincus que la façon de consommer le mode de transport aérien va encore évoluer et se transformer, notamment sous l'influence des nouvelles technologies. Notre partenariat avec Kidygo illustre bien notre démarche d'innovation, qu'elle soit interne, en favorisant l'émergence des projets de nos collaborateurs ou externe, en soutenant des startups avec un bon sens du produit", souligne Philippe Bernand, président du directoire d'Aéroports de Lyon, en instance de départ.

Fonds et accompagnement stratégique

Au cœur de l'été 2017, Aéroports de Lyon et Kidygo ont signé un accord de partenariat plus avancé avec sa prise de participation à hauteur de 20 % du capital de la startup (300 000 euros). Cette levée de fonds à investisseur unique doit permettre à la jeune pousse d'améliorer son expérience utilisateur complétée par une application mobile, dont la sortie est prévue en 2018. Elle souhaite également renforcer son équipe, en passant de 4 à 10 collaborateurs d'ici fin 2017.

"Notre objectif reste de décupler notre communauté, pour atteindre les 100 000 utilisateurs avant la fin de l'année et la doubler en 2018", indique Joanna Faulmeyer, co-fondatrice de KidyGo.

Elle lui permet surtout de développer son service dans l'aérien, grâce à la puissance du réseau de son nouvel actionnaire.

"L'aérien est un marché différent de celui du ferroviaire. Nous ne nous adressons pas aux mêmes familles. En nous appuyant sur Aéroports de Lyon, nous allons pouvoir rentrer en contact plus facilement avec des compagnies aériennes par exemple", poursuit la co-fondatrice.

Pour le moment, rien n'est amorcé, mais la potentialité est là, avec 3 000 annonces déjà postées en un an sur ce créneau.

"Nous soutenons ce type d'initiatives car il est évident que la logique de réduction des services pour gagner en compétitivité est favorable au développement du collaboratif. Et des compagnies, comme British Airways, ont carrément abandonné le créneau des enfants accompagnés", estime Arnaud Besson, directeur de la communication, innovation et stratégie d'Aéroports de Lyon.

Ce nouveau service devrait générer un trafic additionnel pour l'aéroport Lyon-Saint Exupéry, qui l'estime "à plus de 40 000 passagers à terme".

60 projets observés

KidyGo est le premier projet qui va aussi loin dans l'implication d'Aéroports de Lyon. Air Pulse a fait émerger plusieurs idées intéressantes pour l'opérateur.

Virtualisation des files d'attente, robot d'accueil, robot voiturier, robot nettoyeur de surfaces vitrées, drones de surveillance des clôtures... ce sont près de 35 projets qualifiés identifiés par l'incubateur. 14 projets sont à l'étude, 11 à l'état de prototype et un industrialisé.

Il s'agit pour ce dernier du service de renvoi d'objets confisqués imaginé par deux salariées qui est en passe d'être récupéré par Vinci Airports, nouvel actionnaire de l'aéroport, pour être déployé sur d'autres sites. D'autres services pourraient suivre, comme KidyGo.

"Nous suivons beaucoup de projets, mais cela ne signifie pas automatiquement un investissement. Il faut d'abord identifier les opportunités ou celles qui ont du sens. Nous sommes en tout cas en posture d'open innovation active, inscrit dans la dynamique de l'écosystème territorial", conclut le directeur de la communication et de l'innovation.

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