Un pas de plus pour le metrocâble grenoblois ?

Le projet de metrocâble se poursuit. C’est en substance ce qu’a voulu annoncer le président de Grenoble Alpes Métropole, Christophe Ferrari, à l’aube du conseil communautaire, où la poursuite de ce projet doit encore être actée ce vendredi après-midi. Si les avis recueillis semblent positifs, des questions ont été posées sur les coûts et sur la priorisation de ce type de projet à l’échelle de l’agglomération.

Un premier bilan sous un jour positif : c'est le portrait qu'ont brossé les élus métropolitains à l'égard de la consultation publique qui s'est tenue à l'automne dernier sur le projet de metrocâble reliant la commune de Fontaine à Saint-Martin-le-Vinoux.

"Je suis satisfait de la maturité que cette concertation a permis de construire, qui a amené des questionnements légitimes sur la question des coûts, ce qui représente un élément nouveau dans le débat public, ainsi que la priorisation des projets", a souligné Yann Mongaburu, président du SMTC.

"Il était tout à fait normal que pour un projet de cette importance que nous passions par une consultation préalable avec les métropolitains", a estimé à son tour la vice-présidente déléguée à la participation citoyenne, Marie-José Salat.

Une déclaration qui n'est pas sans rappeler le premier projet de transport par câble de l'ex-président Marc Baïetto, devant relier Fontaine et le plateau du Vercors, et qui s'était soldé par une forte opposition des riverains. Cette fois, la nouvelle équipe l'assure, le projet a été bien accueilli.

Le metrocâble, une priorité ?

Près de 800 personnes ont ainsi participé à trois ateliers publics, tandis que 350 contributions ont été rédigées sur les différents registres d'expressions mis en place par la Métropole. Une centaine de scénarios ont également été générés, via un outil de datavisualisation.

"Le projet sort conforté, avec un avis favorable très large. Il en ressort une volonté de sobriété mais aussi de qualité en matière de correspondances et d'espaces publics", avance Yann Mongaburu.

Interrogés sur les réticences, Marie-José Salat évoque surtout des questionnements autour de la priorisation de ce nouveau projet :

"Certains nous ont demandé si ce projet était utile et urgent au regard des contraintes que connaît l'agglomération. D'autres ont considéré que les surcoûts engendrés par les options esthétiques plus avancées étaient rédhibitoires. Mais il n'y a pas eu d'opposition majeure".

"Il faut être dans une approche frugale des investissements, où tout ce qui peut être recalibré doit l'être", a estimé Christophe Ferrari. Le président de la Métropole a également souligné qu'il ne fallait pas opposer les projets les uns aux autres :

"L'échangeur du Rondeau a été inscrit au contrat de plan État-Région, ce qui montre que nous ne sommes pas monomaniaques. Cela est un tout et ne peut pas être vu de façon séparée."

Un budget à boucler

Si la projet est pour l'instant compris au sein d'une fourchette large, entre 54 millions d'euros et 60 millions d'euros en fonction des options, les citoyens ont fait remonter leur volonté de sobriété esthétique et de sobriété des coûts. Comme envisagé au départ, la station du parc d'Oxford sera notamment conditionnée par la prise en charge des investissements par les acteurs économiques présents sur place.

Christophe Ferrari a également rappelé qu'il faudrait profiter des sources de financements disponibles, et notamment des appels à projets innovants lancés par l'État.

"Nous avions discuté avec l'ancien président de la région, Jean-Jacques Queyranne, qui s'était montré très intéressé, et il existe également des fonds européens. Il ne faut pas s'asseoir dessus et en profiter", a-t-il estimé, rappelant que la Métro mettrait elle-même la main à la poche.

Si l'agglomération n'a pas fait le choix de passer par un partenariat public-privé, mais bien par un appel d'offres, qui se fera "en toute transparence et en fonction du cahier des charges", on sait d'ores et déjà que l'industriel isérois Poma, reconnu pour son savoir-faire dans le domaine, attend depuis longtemps un dossier de ce type dans l'agglomération grenobloise.

Un démarrage des travaux en 2021 ?

La prochaine étape ? Après un vote qui doit avoir lieu ce vendredi au conseil communautaire, une restitution des résultats au public est prévue lors d'une réunion le 4 février.

"Nous visons toujours la validation et la désignation d'un maître d'œuvre pour 2016, pour une finalisation de l'avant-projet en 2017, et le lancement d'une enquête publique en 2018. Les travaux commenceraient ainsi en 2020, après la déclaration d'utilité publique", précise Christophe Ferrari.

Le projet de metrocâble, tel que présenté aux citoyens, prévoit quatre stations (et deux stations supplémentaires en option), pour un temps de parcours de 15 à 16 minutes et une mise en service en 2021-2022. Totalement intégré aux services de transports en commun, son accès se ferait au moyen d'un ticket unique.

Des réflexions sont en cours pour définir quel pourrait être l'aménagement de la station de Fontaine-La-Poya, pour plus d'intermodalité. Le projet table sur une fréquentation de 5 000 voyageurs par jour à la mise en service et de 8 500 voyageurs par jour à plus long terme.

Dans un communiqué publié en novembre dernier, l'ADTC (Association pour le Développement des Transports en Commun) estimait cependant que "les besoins de transport public au niveau de l'agglomération n'ont pas fait l'objet d'analyses fixant les priorités sur les choix d'investissements", ajoutant : "compte-tenu des prévisions très moyennes de trafic escompté pour ce trajet, en plus à une échéance assez lointaine, il est plus urgent d'investir dans l'extension du réseau de tramway".

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Commentaires 2
à écrit le 31/01/2016 à 20:01
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Encore des idées fumeuses, 60 000 000 pour 5 000 voyageurs, faut voir, mais ce sera plus sûrement 80 000 000 euros pour 4 000voyageurs A/R soir 2000 utilisateurs quotidens. ça fait l' électeur à 40 000 euros. Les contribuables apprécieront. Pour ...

à écrit le 30/01/2016 à 19:13
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BEAUCOUP DE PROMESSE ENTRE 2020 ET 2050 ? DE LA PART DES HOMMES POLITIQUE CELA VEUX DIRE APRES MOIS LE DELUGE CAR LEURS MANDAT NE DURE JAMAIS LONGTENT??? MAIS C EST DOMAGES CAR LA VALLEE DE GRENOBLE POUR ETRE PLUS FLUIDE DE SON RESEAU ROUTIER DOIT AU...

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