Tourisme industriel : la CNR investit trois millions d'euros

Le concessionnaire du fleuve Rhône, premier producteur d'énergie verte va ouvrir au public deux de ses barrages dès cet automne. Trois millions d'euros vont être investis dans l'aménagement de ces centrales hydroélectriques.
La centrale hydroélectrique et l’écluse de Bollène (Vaucluse).

Concessionnaire du fleuve Rhône qu'elle aménage, entretient et dont elle exploite les centrales hydroélectriques, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) reste une entité peu connue du grand public. Pourtant, avec une production d'électricité de plus de 14 TWh en moyenne annuelle, elle est le premier producteur français d'électricité verte. La majorité de cette production étant issue des 19 barrages installés sur le Rhône que la CNR exploite. C'est justement pour mieux faire connaître son métier de producteur d'électricité verte et au-delà l'ensemble de ses missions que la Compagnie Nationale du Rhône a décidé d'ouvrir les portes de ses barrages de Bollène dans le Vaucluse et de Génissiat dans l'Ain.

"Ce projet a germé en 2014. Même si nous ne sommes pas sur une activité BtoC qui nous met en contact avec le public, nous sommes dépositaires d'un patrimoine historique et industriel, il nous a donc semblé important de permettre au public de découvrir ce patrimoine et ce faisant la CNR", explique Sylvain Colas, directeur de la communication de la CNR.

Des aménagements en cours

Depuis quelques mois, les équipes s'affairent donc à l'aménagement des barrages de Génissiat et Bollène, deux sites emblématiques de la production d'hydroélectricité du fleuve. Construit juste avant la Deuxième Guerre mondiale, le premier a été mis en service en 1947, tandis que le second  édifié entre 1948 et 1952, est aujourd'hui le plus productif du Rhône et assure 13 % de la production hydroélectrique de la CNR soit environ la consommation annuelle de Lyon.

"Nous allons créer un véritable parcours de visite. Nous travaillons en lien avec des architectes et des scénographes afin de pouvoir proposer des visites à la fois pour des scolaires, des locaux et des touristes de passage. Notre ambition est certes de faire découvrir ces équipements et leur fonctionnement, mais aussi d'aller bien au-delà et de présenter au public l'univers des énergies renouvelables", résume Sylvain Colas.

Entre les aménagements nécessaires à l'accueil du public et le travail de scénographie et d'aménagement de parcours de visites, l'exploitant du fleuve Rhône investira environ 3 millions d'euros dans ce projet.

Ouverture à la rentrée

"Ces sites seront ouverts au public 10 mois par an à partir de septembre", annonce le directeur de la communication qui table sur "plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par an". La CNR espère ainsi parvenir à équilibrer ses frais d'exploitation estimés à 250 000 euros par an, puisque hormis les scolaires, les visites seront payantes.

Pour ne rien laisser au hasard, elle va recruter un spécialiste du tourisme industriel, chargé de déployer ce projet, d'en assurer la promotion et peut être, à terme, de le faire essaimer vers d'autres ouvrages exploités par la CNR. Des centrales hydroélectriques, mais aussi des parcs éoliens ou photovoltaïques et encore des écluses qui font partie des installations exploitées par la CNR. "Ce projet représente bien évidemment un enjeu en terme de notoriété pour notre entreprise. Nous souhaitons mieux faire connaitre la CNR à travers ces visites", reconnait Sylvain Colas.

Le défi est lancé. Il s'agit désormais de prouver sa pertinence. Le challenge n'est pas hors de portée quand on sait que chaque année, le tourisme industriel attire de plus en plus de visiteurs. Ainsi, l'an dernier, 12 millions de visiteurs ont franchi les portes d'un site industriel.

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