[Les Parcs de loisirs en Région 4/5] Parc des Oiseaux : la reconquête par l'investissement

Acteurs de l'économie-La Tribune vous propose chaque semaine, durant l'été, un focus sur les parcs de loisirs de la région Auvergne Rhône-Alpes. Avant-gardiste, un temps délaissé par les visiteurs, le Parc des Oiseaux a su, grâce à des programmes d'investissement successifs, reconquérir son public. Au point d'avoir été désigné par le magazine "Ça m'intéresse" comme premier site de loisirs, toute catégorie confondue, de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Le spectacle des oiseaux, point d'orgue de la visite au Parc des Oiseaux

Villars-les-Dombes, entre Bresse et Bugey, à moins d'une heure de voiture de Lyon. Devant les portes du Parc des Oiseaux se pressent familles avec enfants et amoureux de la nature. En cette journée d'été, ils seront, en moyenne, 3 000 visiteurs à arpenter les 35 ha du parc, avides de découvrir ses 3 000 oiseaux de 300 espèces différentes, répartis sur 24 sites de présentations.

En 2015, selon le Comité Régional du Tourisme (base billetterie), le Parc a accueilli 269 000 visiteurs. Il se classe ainsi derrière le Pal (575 000 visiteurs), le Safari de Peaugres (290 016 visiteurs) et la Ferme des Crocodiles (286 914 visiteurs). Depuis sa création en 1970, le parc n'a pas toujours connu le succès. Mais le passé semble désormais derrière lui.

Tourisme et valorisation de l'écosystème

Au XIIe siècle, la Dombes est le théâtre d'affrontements violents. Le manque de main-d'œuvre pour exploiter les terres incite les moines et les nobles à créer les premiers étangs. Une caractéristique qui lui vaut le surnom de "Pays aux 1 000 étangs". On en compte près de 1 500 aujourd'hui.

La troisième zone humide d'eau douce de France est devenue, au fil du temps, une étape essentielle sur les grandes voies de migration des oiseaux. Mais il faudra attendre plusieurs siècles avant que l'on s'intéresse aux enjeux de la zone.

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En 1963, émerge l'idée, portée par Jean Saint-Cyr, ancien sénateur de l'Ain, président du conseil départemental entre 1949 et 1979 et Jean Barbier, alors responsable de l'Office départemental du tourisme de l'Ain, de la nécessité de créer une réserve naturelle pour préserver la biodiversité du site. Et de l'ouvrir au grand public pour en faire une vitrine touristique.

"Nous célébrons la prise de conscience d'un impératif de notre époque : la sauvegarde de l'environnement et la recherche de sa mise en valeur", indiquait Jean Saint-Cyr lors du discours d'inauguration du Parc des Oiseaux le 2 octobre 1970.

Malgré cette position avant-gardiste, le parc, porté par la collectivité, végète. Le public n'est pas au rendez-vous et, à la fin des années 90, les équipements sont obsolètes.

De la réserve au parc animalier

Ce n'est qu'à la lueur d'un premier programme d'investissement d'envergure (2000-2005, près de 9 millions d'euros) que la réserve intègre pleinement la catégorie parc animalier. Réorganisation des espaces, nouveau concept de présentation des oiseaux dans des paysages inspirés de leur milieu d'origine, proximité avec les visiteurs, attirent à nouveau les visiteurs, familles en tête. En 2008 - cela n'existe pas à ce moment-là - le parc lance ses premiers spectacles avec des oiseaux en vol.

Depuis, le parc innove. Et lance au moins une nouveauté par an pour séduire les visiteurs. Dernières en date : le bush australien et une tour d'observation de 26,4 mètres de haut au niveau à laquelle on accède par 176 marches (1 million d'euros de budget).

"Pour la première fois, nous n'avons pas exploité notre espace foncier mais exploité le ciel. Nous n'avons pas mis en scène les oiseaux ; nous proposons une déambulation inédite, verticale, au-dessus des oiseaux", explique Emmanuel Visentin, directeur du Parc des oiseaux.

Quatrième parc animalier d'Auvergne Rhône-Alpes

Le bush australien et la Tour panoramique sont les premières expressions du deuxième gros plan d'investissement du parc, géré par une régie départementale (6 millions d'euros de recettes en 2015, 60 salariés, certifié norme Iso 9001).

Dénommé "Projet Five", ce plan de 4 ans (2016-2020, 12 millions d'euros pour la période) vise à développer le nombre de visiteurs du parc (objectifs non précisés).
L'idée n'est pas de s'agrandir, mais bien de repenser et de revoir les espaces.

"Chaque année, nous proposerons deux grosses nouveautés. L'idée reste de faire plonger nos visiteurs dans un univers et de leur faire vivre de nouvelles expériences. Mais nous n'oublions pas que nous sommes aussi là pour sensibiliser le public et vulgariser la science", poursuit le directeur.

Le parc travaille d'ores et déjà sur son prochain projet : une plaine africaine et un espace malgache, en phase de concours. Ouverture programmée début 2017.

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