Les stations de moyenne montagne musclent leur offre

Si le manque de neige a pénalisé le début de saison des stations de moyenne altitude, celles-ci ont commencé à mettre en place des activités alternatives, amenées à être pérennisées. Toute cette semaine, Acteurs de l'économie-La Tribune vous propose un décryptage des enjeux de la montagne de demain.
Aux Aillons-Margériaz, les descentes en tyroliennes ont remplacé les descentes à ski en attendant la neige.

Comme l'hiver dernier, la neige s'est fait attendre dans la station familiale des Aillons-Margériaz, qui offre deux domaines skiables à 1 000 mètres et à 1 400 mètres d'altitude dans le massif des Bauges.

Même dans cette station d'habitués qui viennent d'abord passer des vacances en famille, "le ski reste la première raison pour laquelle les gens viennent ici, souligne Olivier Guizy, le directeur de la communication de l'office de tourisme des Aillons-Margériaz. La neige demeure le nerf de la guerre."

Spéléo et cani-rando

En décembre, le manque de neige a contraint la station et les prestataires d'activités à s'adapter. Les activités de chiens de traîneaux se sont transformées en parcours de cani-rando, explique M.Guizy.

Faute de ski, les vacanciers ont aussi profité d'activités plus estivales qu'hivernales. Cet hiver, le manque de neige conjugué au beau temps a permis aux guides spéléologiques de faire découvrir les nombreux gouffres et grottes à proximité de la station... habituellement peu accessibles en plein hiver. Et dans les magasins de location, le matériel de via ferrata a été plus populaire que les paires de ski.

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La station des Aillons-Margériaz a aussi pu compter sur sa cascade de neuf tyroliennes, installée il y a deux ans en vue de diversifier les activités estivales... "mais bien utilisée en décembre !" se félicite Olivier Guizy.

Cette diversification d'activités permet à la station de conserver son image de destination familiale, même quand la neige tarde à arriver, comme cela a été le cas ces deux derniers hivers. Du coup, les réservations ont accusé une "très légère baisse" en décembre, mais les taux de réservation des vacances de février s'annoncent "meilleurs que l'an passé", affirme Olivier Guizy.

Février sera déterminant

À la station familiale de Manigod (Haute-Savoie), le début de saison a enregistré une baisse de 20 à 30% de l'activité commerciale globale jusqu'à fin janvier, indique Samuel Delavay, le directeur de l'Office de tourisme de cette station de 1500 mètres d'altitude au cœur du massif des Aravis.

"Les vacances de février seront déterminantes", prévient-il.

Jusqu'à présent, la station a dû parer au plus pressé, notamment en réduisant l'effectif employé aux remontées mécaniques.

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Heureusement, la station s'était dotée d'une quinzaine d'enneigeurs supplémentaires, à l'automne dernier. La neige de culture peut désormais couvrir 30 % du domaine skiable. Et des efforts ont été menés sur l'entretien des pistes.

"Dans le passé, il fallait 50 à 60 centimètres de neige pour skier. Aujourd'hui on skie correctement sur 20 centimètres", relève Samuel Delavay.

Ne plus improviser

Il n'en reste pas moins que le ski seul ne pouvait pas suffire jusqu'à ces dernières semaines.

"C'est le deuxième début de saison consécutif un peu difficile, commente Samuel Delavay. Cela nous impose de renforcer notre politique événementielle."

Ici aussi, des activités alternatives ont été proposées. Des spectacles destinés aux familles, des randonnées à raquettes et à pied proposées à prix cassés, etc. Mais il a fallu improviser en dernière minute.

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Désormais, la station de Manigod veut limiter les conséquences des aléas météorologiques sur son offre touristique. Le conseil d'administration de l'Office de tourisme a acté le lancement d'une réflexion visant à mieux préparer les débuts de saison, qui s'annoncent plus verts que blancs.

"Nous préférons nous y préparer, souligne Samuel Delavay. Il nous faut un plan B, c'est clair."

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