Législatives 2017 : ce qu'il faut retenir en Auvergne-Rhône-Alpes

Au lendemain de la vague La République En Marche au premier tour des législatives, Acteurs de l'économie vous propose un décryptage régional en Auvergne-Rhône-Alpes. Analyse par département, zoom sur les personnalités politiques en difficulté ou en ballottage favorable, focus sur les six vice-présidents de la région qui se présentaient à la députation. Toutes les clés pour comprendre le premier tour du scrutin sont dans cet article.

En Auvergne-Rhône-Alpes, les 5,4 millions de citoyens appelés aux urnes ont suivi la tendance nationale : un fort taux d'abstention (50,4 %) et une déferlante La République en Marche ont caractérisé ce scrutin du premier tour des législatives, dimanche 11 juin. Le parti du président Emmanuel Macron récolte 29,95 % des suffrages à l'échelle régionale. Les Républicains se classent, quant à eux, deuxièmes, avec 18,89 % des voix. Le Front national (12,15 %) et la France Insoumise (10,81 %) terminent respectivement troisièmes et quatrièmes.

  • Rapport de force

Les Macronistes sont qualifiés pour le second tour des élections législatives dans chacune des circonscriptions dans lesquelles ils présentaient un candidat. Ainsi, les candidats La République en Marche sont qualifiés dans 56 circonscriptions. Il faut ajouter à cela 7 qualifications des alliés du Modem. Cela donne 63 qualifications au second tour, sur les 64 circonscriptions. Une seule manque : dans la deuxième circonscription de Savoie, aucun candidat n'a été investi par la majorité présidentielle.

Pour bien comprendre le raz-de-marée, il faut savoir que dans 56 circonscriptions, le rassemblement de la majorité présidentielle est arrivée en tête, et souvent avec une avance confortable.

Les Républicains pourraient bien sauver quelques circonscriptions. Ils livreront 31 duels aux candidats En Marche dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

La déconfiture est cependant totale chez le Parti socialiste, majorité sortante. Seuls six candidats sont encore en lice pour le second tour (dont deux dans l'Ardèche). Enfin, le Front national et La France Insoumise n'ont pas su reproduire les scores du 1er tour de l'élection présidentielle.Le FN place sept candidats au second tour et le mouvement la France Insoumise, cinq.

  • L'essentiel par département

La République en Marche arrive en tête dans quasiment tous les départements, sauf dans la Haute-Loire, où les Républicains font de la résistance. Le Cantal résiste également grâce à LR-UDI, ne cédant, selon les résultats du premier tour, qu'une des deux circonscriptions.

En dehors de ces deux départements, le raz-de-marée est total. Dans le Rhône, où les candidats dans les circonscriptions ont été validés par Gérard Collomb, le parti de la majorité présidentielle fait carton plein. Les 14 circonscriptions sont remportées par La République En Marche. Dans les quatre circonscriptions de Lyon intra-muros, bastion du macronisme, le plus "faible" résultat pour un candidat En Marche est de 39,12 %, réalisé par Hubert Julien-Laferriere. Jean-Louis Touraine, dans la 3e, et Thomas Rudigoz, dans la 5e circonscription sont quasiment élus.

Des scores surprenants ont été enregistrés dans le Rhône, notamment dans la quatrième circonscription, réputée être un bastion de la droite, où la candidate LREM, Anne Brugnera est arrivée en tête. Autre surprise, la mise en difficulté du député LR sortant, Philippe Cochet, dans la 5e circonscription (voir ci-dessous).

A noter aussi la mise en difficulté d'Alexandre Vincendet, maire de Rilleux-la-Pape (LR), dans la 7e, où il est devancé par Anissa Kheder. La très médiatisée 6e circonscription a vu la victoire de Bruno Bonnel au 1er tour, avec 36 % des suffrages, contre la ministre sortante Najat Vallaud-Belkacem (voir ci dessous).

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Jean-Louis Touraine

 

En Isère, LREM arrive également en tête dans 9 des 10 circonscriptions, où des personnalités historiques sont éliminées, comme Michel Destot. La Loire fait le grand chelem, où les six candidats de la majorité présidentielle arrivent en tête. Pas moins de quatre députés sortants sont battus lors de ce premier tour !

Dans l'Ain, les députations étaient, lors de la précédente mandature, exclusivement assurées par le parti Les Républicains. La vague En Marche est passée par là. Pour ce premier tour, quatre des cinq premières places reviennent aux candidats LREM. Seul Damien Abad sauve les couleurs LR dans la 5e.

En Ardèche, les candidats La République en Marche arrivent tous les trois en tête des trois circonscriptions, autour de 23-25 %, en léger recul par rapport aux scores du parti présidentiel au niveau national. A noter que le PS résiste dans deux des circonscriptions, même si Hervé Soulignac est devancé par André Dupont dans la 1er.

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Les quatre circonscriptions de la Drôme n'échappent pas au phénomène : les quatre candidats de La République En Marche arrivent en tête. Frank Reynier, député sortant et maire de Montélimar, est éliminé.

La vague de La République En Marche a même atteint la Haute-Savoie, un département pourtant traditionnellement acquis aux Républicains et à l'UDI. L'Allier fait également un trois sur trois, plaçant tous les candidats En Marche en tête. Enfin, le Puy-de-Dôme place 4 candidats En Marche à la première place. André Chassaigne (PCF) résiste dans la 5e.

  •  Les personnalités politiques éliminées

La vague du "dégagisme" ou du renouvellement a emporté certains ténors politiques locaux. Le député (UDI) sortant Franck Reynier, également maire de Montélimar, termine troisième dans la 2è circonscription de la Drôme et est éliminé. En Isère, Michel Destot, ancien maire de Grenoble et député sortant prend une grande claque, arrivant en quatrième position avec 10,03 % des suffrages.

Dans l'Allier, le maire de Moulins et ex-ministre du Logement de 1995-1997, Pierre-André Périssol (LR), arrive en troisième position. Vincent Chriqui, maire de Bourgoin-Jallieu et candidat LR, est aussi éliminé dans la 10e circonscription de l'Isère.

Erwann Binet (PS), député sortant isérois, est éliminé dès le premier tour de ces élections législatives. Il ne réunit que 14,45 % des voix et arrive en quatrième position.

Dans la 3e circonscription de l'Ardèche, le bail parisien de la députée socialiste sortante, Sabine Buis, s'est également arrêté dimanche soir. Elle n'a pris que la 3e place derrière le candidat de La République en Marche et celui des Républicains.

  • Les personnalités politiques en ballottage défavorable

Philippe Cochet, député-maire sortant de Caluire est en ballottage défavorable. Avec 26,33 % des suffrages, il est devancé par Blandine Brocard (LREM), qui enregistre un score très haut : 48,80 %.

Georges Fenech (LR), élu à l'Assemblée nationale depuis 2012 enregistre un score de 20,66 %. Il est battu dans ce premier tour par le candidat LREM Jean-Luc Fugit, qui est en ballottage très favorable avec 39,20 % des suffrages.

Georges Fenech

En Savoie, le député-maire d'Aix-les-Bains, Dominique Dord arrive en deuxième place (LR, 29,51 %), derrière la novice en politique Typhaine Degois. Mais le report des suffrages sur le candidat LR s'annonce compliqué. Les autres composantes de la droite ont fait des scores très faibles. Le Front national est à 11,12 %.

Charles de la Verpillière (LR/UDI), qui brigue un troisième mandat, récolte 24,52 % des suffrages. Il est largement devancé par la candidate de La République en Marche, Marie-Jeanne Béguet (35,9 %). Le report des voix s'annonce compliqué. Debout La France enregistre 2,52 %. Le Front national est à 16,56 %.

Yannick Neuder, vice-président à la région Auvergne-Rhône-Alpes est la seule personnalité LR-UDI qui accède au second tour en Nord-Isère. Il est candidat dans la 7e circonscription et affrontera Monique Limon (LREM) au second tour. Le Front national est à 18,28 %.

Nathalie Perrin-Gilbert, la maire du 1er arrondissement de Lyon, arrive en deuxième position. Devancée par le candidat En Marche, Hubert Julien-Laferriere, elle peut cependant encore remporter la députation. Elle pourra compter sur le report de voix d'Eleni Ferlet (France Insoumise, 11,46 %) et des écologistes (4,49 %).

Louis Giscard D'Estaing aura du mal à remporter la députation dans la 3e circonscription du Puy-de-Dôme. Le fils de l'ex-président de la République est devancé de 17 points par la candidate La République en Marche/Modem Laurence Vichnievsky, qui culmine à 38,57 % des suffrages.

Najat Vallaud-Belkacem, candidate dans la 6e circonscription du Rhône a été battu par Bruno Bonnell. A Villeurbanne, celle qui est soutenue par le maire Jean-Paul Bret (PS) espère encore pouvoir inverser la tendance. Mais avec 16,54 % des voix, la tâche s'annonce ardue, d'autant plus que le soutien de Laurent Legendre (France Insoumise, 11 %), envers l'ancienne ministre, n'est pas assuré.

A villeurbanne, lrem contrarie les projets de vallaud-belkacem

Régis Juanico, député sortant, trésorier de Benoît Hamon lors de la campagne présidentielle est devancé par la candidate LREM.

Hervé Soulignac, Président du conseil départemental de l'Ardèche, conseiller régional, est en ballottage défavorable. L'élu PS, conseiller régional Rhône-Alpes - Auvergne, enregistre 19,04 % des suffrages, contre 23,61 % des voix pour André Dupont, En Marche.

  • Les personnalités politiques en ballottage favorable

Damien Abad, député sortant et président du conseil départemental de l'Ain tient son rang. Dans la 5e circonscription de l'Ain, il réalise un score de 35 % au 1er tour, devant la candidate En Marche 25,13 %.

André Chassaigne sauve les murs pour le Parti communiste, en déroute au niveau national. Député de la 5e circonscription du Puy-de-Dôme depuis 2002, il est arrivé en tête avec 34,85 % des suffrages.

Jean-Yves Bony (LR-UDI) arrive en tête dans la deuxième circonscription du Cantal avec 31,95 % des suffrages. A noter que son suppléant est Alain Marleix, proche de Laurent Wauquiez. L'ancien secrétaire d'Etat (2007 - 2010) âgé de 71 ans, a abandonné le poste de titulaire en expliquant à La Montagne : "j'ai été élu récemment à la Région, et je pourrais être appelé à de nouvelles fonctions en son sein".

  • Les vice-présidents de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Pas moins de six vice-présidents de l'exécutif régional, présidé par Laurent Wauquiez se présentaient à la députation. Et le résultat est pour le moins mitigé.

Patrick Mignola, dans la 4e circonscription de Savoie arrive en tête avec 29 % des suffrages. Le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, délégué aux transports, qui est passé sous l'étiquette En Marche devance l'ex-maire de Chambéry et députée sortante, Bernadette Laclais (DVG).

Yannick Neuder, vice-président à la région Auvergne-Rhône-Alpes, délégué à l'enseignement supérieur, à la recherche et à l'innovation, est la seule personnalité LR-UDI qui accède au second tour en Nord-Isère. Il est candidat dans la 7e circonscription et affrontera Monique Limon (LREM) au second tour. Le Front national est à 18,28 %.

Stéphanie Pernod-Beaudon, vice-présidente déléguée à la formation professionnelle et à l'apprentissage arrive en deuxième position dans la 3e circonscription de l'Ain. Elle récolte 21,41 % des suffrages, loin derrière Olga Givernet, En Marche (45,30 %). Elue députée en 2012, elle risque donc de perde son siège.

Emilie Bonnivard, VP déléguée à l'agriculture, à la forêt, à la ruralité, à la viticulture et aux produits du terroir arrive en deuxième position dans sa circonscription de la Savoie avec 20,73 % de suffrages. Elle est distancée de plus de 10 points par le candidat LREM.

Philippe Meunier, vice-président délégué à la sécurité, aux partenariats internationaux, à la chasse et à la pêche, occupe la deuxième place dans la 13e circonscription du Rhône. Avec 20,81 %, il est devancé par Danièle Cazarian (33,99 %).

Le vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, délégué aux entreprises, à l'emploi, au développement économique. Martial Saddier, va-t-il perde son siège de député ? Dans la 3e circonscription de la Haute-Savoie, bastion de droite, l'élu (LR) arrive en deuxième position (29,08 %), derrière Guillaume Gibouin (LREM, 37,27 %). Le report des voix s'annonce également compliqué. Dans la 2e circonscription, le député sortant Lionel Tardy (LR) subit le même sort.

Dino Cinieri (Les Républicains) peut encore y croire. Le député sortant de la 4e circonscription de la Loire arrive en deuxième position, avec 22,91 % des suffrages, derrière David Kauffer et ses 30,44% (LREM). ""Je me suis retrouvé dans une triangulaire en 2012 face au FN et à EELV-PS, on me prédisait une défaite cuisante, je l'ai emporté", rappelle au micro de France Bleu celui qui est également conseiller spécial de Laurent Wauquiez à la région Auvergne-Rhône-Alpes.

En Haute-Loire, Isabelle Valentin, suppléante de Laurent Wauquiez, arrive en tête avec environ 40 % des suffrages.

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Commentaire 1
à écrit le 12/06/2017 à 16:10
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Quand je vois votre photo je ne peux pas m'empêcher de repenser à un gros vendeur de bagnoles ami de mes parents qui me disait: "Tous les jours un pigeon se lève" "Je marche" Alors ça pour marcher ils marchent c'est un fait...

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