750 agents "en colère" contre la région Auvergne-Rhône-Alpes

"Agents en colère" scandaient les manifestants ayant répondu à l'appel de l'intersyndicale composée de 4 des 6 syndicats présents dans l'institution. Beaucoup d'agents étaient venus des lycées à bord des six cars affrétés pour protester contre les conditions de travail d'une façon générale.

L'intersyndicale (UNSA, FSU, CDFT, CGT) du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes avait appelé les agents à manifester entre 11 heures et 14 heures, ce jeudi devant le siège à Lyon Confluence.

"Nous attendons entre 700 et 800 personnes, et un millier à midi", à l'heure de la pause déjeuner des services, indiquait Viviane Huber, secrétaire CFDT interrogée au début du rassemblement.

Les forces de l'ordre en ont comptabilisé 700. "Agents en colère", pouvait on lire sur les banderoles. Une prise de parole sur podium improvisé des quatre responsables de l'intersyndicale, quelques revendications scandées sur fond de musique laissèrent place aux merguez et autres casse-croûte partagés. Sous le soleil d'avril l'ambiance était plutôt bon enfant.

Contractuelles

Ils étaient nombreux venus des différents lycées (gérés par la Région) par les six cars affrétés. Bruno employé de maintenance dans un établissement de Vienne, en Isère témoigne :

"C'est la première fois que je manifeste. Mais le non remplacement des départs en retraite et des arrêts maladie font supporter une charge trop lourde pour ceux qui restent".

Pour prouver qu'il n'est pas de ceux qui craignent le travail, le quinquagénaire fait référence aux 30 ans passés dans le secteur privé, comme ouvrier du bâtiment. Comme sa femme présente à ses côtés, elles étaient plusieurs contractuelles à réclamer leur titularisation sur la base de leurs compétences. C'est le cas de Jasmina, 56 ans, qui depuis 2011 dit enchaîner les contrats temporaires d'agents polyvalents dans les lycées. Malika El Maataoui, du syndicat FSU, fait état de 180 contractuels non renouvelés dans les lycées de Rhône-Alpes. "Les restrictions budgétaire se font sur le dos des agents", dénonce cette dernière.

Crispation autour du temps de travail

Le syndicat Sud, non adhérent à l'intersyndicale - "on ne veut pas de nous car notre organisation est récente à la Région", explique Rachid - s'est joint, in fine, au mouvement. Mais FO était absente.

"Ce sont les négociations sur le temps de travail qui nous ont forcés à dire que ce n'était pas acceptable", poursuit le responsable syndical Sud. Pour autant nous ne jouons pas la politique de la chaise vide. Nous continuerons d'assister à toutes les réunions pour défendre les agents ".

L'évolution du temps de travail crispe les agents : "Nous ne sommes pas d'accord avec ce qui nous est proposé. Nous avons demandé de nouveaux délais et que cette question soit traitée en même temps que les régimes indemnitaires", martèle Viviane Huber.  L'alignement sur la durée légale de 1607 heures représente quelque 30 heures supplémentaires pour les agents de Rhône-Alpes et 150 pour ceux de l'Auvergne, selon la syndicaliste.

Personne au placard

Etienne Blanc, premier vice-président LR à la Région, justifie la programmation des négociations par l'ampleur de la tâche :

"Il y a 9 000 agents avec des situations différentes au niveau du temps de travail et des régimes indemnitaires. Les syndicats voulaient des discussions globales et nous leur avons répondu que nous voulions prendre les sujets les uns après les autres. Nous leur avons donné satisfaction sur le rythme".

Quant aux ex-managers (85 selon les syndicats) qui se retrouveraient sans poste, l'élu, interrogé par Acteurs de l'économie-La Tribune, soulève ce que représente la réorganisation (suite au rapprochement des deux collectivités) de l'administration régionale totalisant 2000 personnes.

"Des responsables ont vu leur poste modifié voire supprimé. Ils seront réaffectés avec d'autres responsabilités. Personne n'est dans un placard, certains sont très occupés et d'autres le sont moins actuellement. Nous allons ouvrir une nouvelle vague de 150 nouveaux postes d'ici à huit ou dix jours".

Une région plus efficace et plus économe

Etienne Blanc dit comprendre les inquiétudes du personnel. Et répète qu'il reste disposé à recevoir leurs représentants autant que nécessaire.

"Nous verrons à la fin des négociations comment revaloriser le travail, les fonctions, l'image de cette région qui doit être plus efficace et plus économe. C'est douloureux. Mais nous avons des contraintes imposées par le législateur".

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