A Grenoble l'économie est au cœur de la campagne

Pas moins de neuf listes candidates s'affrontent à Grenoble en vue des municipales les 23 et 30 mars prochains. Et l'économie s'est d'ores et déjà imposée comme l'un des sujets centraux de cette campagne. Avec un thème récurrent : le soutien ou non aux entreprises high-tech.
©Muriel Baudoing

Alors que seules six listes s'affrontaient jusqu'alors, trois petits candidats se sont déclarés à la dernière minute. Mais les favoris demeurent. A commencer par Jérôme Safar, le successeur désigné de Michel Destot, maire socialiste de la ville depuis 1995. Celui-ci conduit une liste PS - PC - Go Citoyenneté - Cap 21 - PRG - Génération écologie. Juste derrière lui - selon le dernier sondage Ipsos France 3 - Eric Piolle entend bien faire tomber la municipalité en place, grâce à sa liste d'union réunissant EELV, le parti de gauche, l'Ades (association démocratie écologie solidarité), les Alternatifs, le Réseau citoyen et la Gauche alternative. Enfin, Matthieu Chamussy, challenger à la tête de la liste UMP - UDI, a du mal à décoller, en particulier du fait de la présence imposée sur sa liste d'Alain Carignon, ancien maire de Grenoble condamné pour corruption en 1996.

L'écosystème grenoblois en débat

Pour ces municipales plus que jamais, le modèle économique grenoblois "Recherche, industrie et innovation" et les aides publiques aux entreprises sont au centre des débats. Des thèmes qui mettent évidence de nettes divergences entre intervenants.

Pour Jérôme Safar « il faut, non seulement conserver la spécificité scientifique de l'écosystème grenoblois, mais aussi renforcer l'innovation, notamment auprès des PME industrielles et de services ». Pour lui, pas de doute : « La haute technologie et la micro-technologie attirent les investissements étrangers », même s'il entend diversifier le soutien au développement économique, dans le logiciels, l'environnement, l'énergie, la santé, ou bien encore le tourisme.

De son côté, le centriste Philippe de Longevialle, actuel adjoint à l'urbanisme, veut soutenir les projets innovants provenant du modèle université-recherche-industrie, notamment à travers l'aide à la R&D. Un soutien aux entreprises que ne rejette pas non plus Matthieu Chamussy qui s'attaque d'avantage à la politique sociale, fiscale et de transport de l'équipe sortante.

En finir avec les subventions sans contreparties

A contrario, l'écologiste Eric Piolle juge sévèrement le bilan de l'équipe sortante en matière économique. « Grenoble est enfermée dans un modèle, basée sur la haute technologie et la micro-technologie. C'est un risque. Il faut se diversifier. » Et celui-ci d'appeler à la création d'emplois non-délocalisables, « plutôt que de subventionner à coup de millions et sans contreparties quelques grands groupes qui n'en ont pas besoin ». La solution, selon lui ? Conditionner les aides aux entreprises à des critères sociaux, environnementaux et éthiques.

Même son de cloche pour Denis Bonzy de la liste société civile Nous Citoyens, qui dénonce la politique très discriminatoire conduite, ces dernières années, exclusivement à destination de certaines filières. Et d'appeler de ses vœux « l'arrêt des aides publiques à fonds perdus donnant lieu à des emplois délocalisables ».

Mireille d'Ornano du Front national se montre également méfiante à l'égard du risque de délocalisation. « On parle beaucoup de high-tech mais ce secteur se délocalise aussi facilement qu'une machine-outil », juge son numéro deux Alain Breuil.

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Commentaire 1
à écrit le 13/03/2014 à 20:11
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Grenoble étouffe dans ses embouteillages parmi les plus importants de France. La politique des transports en commun de Destot n'a rien solutionné. La position géographique de cette ville, dans une cuvette saturée et polluée, doit conduire à stopper s...

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