Après l'A45 remise en cause, c'est un autre grand projet d'infrastructure qui est en proie à de nouveaux questionnements. Dans un entretien accordé au site Reporterre, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a affirmé ce mercredi que le projet ferroviaire Lyon Turin entre "en pause". Cette suspension, annoncée à l'issue d'une conférence de presse datant du 6 juillet, durant laquelle Nicolas Hulot détaillait le plan Climat du gouvernement, entre dans le cadre du ré-examen des projets d'infrastructures ferroviaires décidé par le président de la République.
La ministre est auditionnée ce 20 juillet par la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.
"Le président de la République vient d'annoncer que, dès lors que les engagements qui ont été pris et les besoins incontournables en termes d'entretien et de regénération dépassent de dix milliards les recettes prévisibles à ce stade, nous sommes obligés de faire une pause pour réfléchir au modèle de mobilité et prioriser les projets", explique la ministre.
La liaison ferroviaire Lyon-Turin est estimée - au moins - à environ 28 milliards d'euros, financée notamment par l'Union européenne, la France et l'Italie. Mais côté français, le montage financier de l'opération reste flou.
"Etudier des alternatives"
La décision de la ministre des transports est saluée par Jean-Charles Kohlaas, conseiller régional du rassemblement Citoyen Ecologiste et Solidaire (ECES) en Auvergne-Rhône-Alpes. "Le gouvernement se rend compte du gouffre financier que représente le Lyon Turin. C'est une bonne chose", réagit l'élu dans un communiqué. Et celui-ci d'inviter la ministre à "profiter de cette pause pour étudier les alternatives au projet car il y a urgence. Les vallées alpines souffrent de la pollution de l'air. Le report modal doit être organisé dès maintenant en utilisant la ligne existante".
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