Saint-Etienne : la Cité du design cherche encore son modèle économique

La Biennale design 2017 de Saint-Etienne traitera des « mutations du travail ». Un thème d'actualité qui devrait permettre de renouveler le succès de l'édition 2015. Mais la Cité du design continue d'afficher un déficit structurel et se cherche encore un modèle économique.
L'édition 2015 de la biennale a accueilli 208 000 visiteurs.

Les révolutions initiées par Uber ou Airbnb ont très certainement influencé le choix du thème de la prochaine Biennale design de Saint-Etienne. La dixième édition qui se déroulera du 9 mars au 9 avril 2017 traitera en effet des « mutations du travail ». « Nous voulons montrer que le design n'est pas une discipline hors-sol, qu'il impacte notre vie quotidienne, or l'emploi est la première préoccupation de nos concitoyens », souligne Gaël Perdriau, président de l'EPCC Cité du design. Deux grands thèmes devraient ressortir de la programmation de la prochaine biennale : le travail digital et l'économie du partage.

208 000 visiteurs pour l'édition 2015

« Le rôle de la biennale est de pointer des interrogations et de poser des opinions, estime Olivier Peyricot, directeur du pôle recherche de la Cité du design et directeur scientifique de la biennale 2017. Les formes traditionnelles du salariat évoluent, notamment avec le développement du statut de travailleur indépendant, mais aussi avec des formes telles que l'intermittence. Il y a également des pays comme la Finlande qui se posent la question d'un revenu universel. »

Le contexte du travail est en pleine mutation. Selon l'OIT, 60 % des travailleurs dans le monde n'ont pas de contrat de travail. Et d'après l'Insee, le nombre de travailleurs non salariés à progressé de 26 % entre 2006 et 2011.

Grâce à cette thématique, Gaël Perdriau espère bien renouveler le succès de la Biennale design 2015. Celle-ci avait accueilli 208 000 visiteurs, générant sur un mois 22 500 nuitées et 3,3 millions d'euros de retombées économiques pour le territoire. Mieux, selon une étude d'impact réalisée par le cabinet Protourisme, 93 % des visiteurs ont l'intention de revenir en 2017.

500 000 euros de déficit structurel

Mais derrière ces chiffres encourageants, la réalité économique de la Cité du design est moins radieuse. Depuis 2012, l'établissement public regroupant la Cité et l'Ecole supérieure d'art et design affiche en effet un déficit structurel de 500 000 euros épongé chaque année par Saint-Etienne métropole. Interrogé sur cette situation financière, Gaël Perdriau prend la mouche.

« Tant que l'on n'aura pas trouvé de modèle économique, l'agglomération financera car je considère que c'est un investissement d'avenir », s'emporte le maire de la ville.

Pour redresser la barre, l'élu admet qu'il faudra « être plus rigoureux », sans plus de précisions. Selon nos informations, cela pourrait passer notamment par la mutualisation de certains services de la Cité du design avec le Musée d'art moderne de Saint-Etienne.

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