Alors qu'une majorité d'organisations professionnelles ont depuis longtemps adopté des statuts permettant de rapprocher leurs structures auvergnates et rhônalpines, les Travaux Publics ont choisi de prendre leur temps. "Nous n'avions pas d'urgence, d'une part parce que la région administrative n'est pas un gros donneur d'ordres pour nos entreprises. Elle représente de l'ordre de 2 % à 3 % de nos volumes d'activité. Les communes, communautés de communes et départements restent en effet nos principaux clients. Nous avions d'autre part décidé de prendre le temps nécessaire pour organiser ce rapprochement dans les meilleures conditions. Cela étant, la fusion des régions est allée de pair avec une concentration des centres de décisions, donc nous devions nous aussi adapter notre organisation", relate Pierre Berger, président de la Fédération Auvergne Rhône-Alpes des Travaux Publics.

Président de la FRTP Auvergne depuis 2008, Pierre Berger qui dirige le groupe PRS, spécialisé dans l'enfouissement de réseaux secs et humides partage cette fonction avec un président délégué Philippe Puthod qui est directeur régional d'Eiffage Route Rhône-Alpes Auvergne Bourgogne Franche-Comté.

Changer l'image des travaux publics

Elu pour trois ans, Pierre Berger veut prendre son bâton de pèlerin pour redorer l'image des métiers des travaux publics. "Nous avons des métiers un peu ingrats. Chaque fois que nous intervenons, les riverains comme les élus sont pressés de nous voir terminer pour reprendre possession de la voirie sur ou sous laquelle nous travaillons. Pourtant, tout le monde est satisfait lorsqu'il a accès à un réseau d'eau ou d'internet qui fonctionne parfaitement, grâce à nos interventions. Il faut donc le faire savoir", estime Pierre Berger.

En changeant l'image de sa profession, le nouveau président de la FRTP Auvergne Rhône-Alpes espère avant tout convaincre les jeunes de s'engager dans des formations visant les travaux publics.

 Des recrutements en perspective

"Nous venons de vivre 5 à 6 ans difficiles. Occupés à faire vivre tant bien que mal nos entreprises, nous avons un peu délaissé les recrutements. Il semble que ces années délicates sont derrière nous, donc nous allons devoir recruter pour repartir de l'avant", annonce t-il.

Un enjeu d'autant plus important que, comme dans bien d'autres secteurs, le renouvellement des compétences est indispensable face aux nombreux départ en retraite et aux nouveaux défis techniques à relever. La formation et l'embauche seront donc au cœur des actions que va conduire la FRTP dans les prochains mois. L'argumentaire du nouveau président est affûté. "Les travaux restent un des rares domaines où l'ascension sociale est une réalité. Aujourd'hui, un jeune qui nous rejoint avec un CAP peut rapidement espérer un poste à responsabilités", lance t-il.