C'est un peu moins que prévu, mais assez pour faire éclore la Cité internationale de la gastronomie. Le géant de l'électroménager Seb, le groupe de protection sociale Apicil, le Crédit Agricole Centre-Est, Dentressangle Initiatives, holding de la famille éponyme, Eiffage qui réhabilite l'Hôtel-Dieu, le groupe de restauration Elior Group, l'Institut Paul Bocuse, Merieux NutriSciences, spécialiste de la sécurité des aliments, le groupe Plastic Omnium et le grossiste Metro France sont les partenaires officiels de la Cité. Ils apporteront 10,4 millions d'euros, permettant ainsi de boucler le budget, auquel était déjà associé la chocolatier Valrhona.

Un tour de table au final moins élevé qu'annoncé, puisque l'ambition du maire de Lyon, Gérard Collomb, était de réunir au moins 11 millions d'euros auprès des partenaires privés pour atteindre 19 millions. Pour boucler le financement, la Ville abondera ce tour de table de deux millions d'euros et la Métropole de quatre millions, tandis que l'Etat, initialement absent du tour de table, apportera un million d'euros. Il devrait donc manquer à l'appel, deux millions d'euros.

La Région indécise

Pour cause, le montage financier initial prévoyait également une participation de deux millions d'euros du conseil régional, qui pour l'heure ne confirme pas son obole. « Les discussions sont toujours en cours avec la Métropole. Nous nous donnons jusqu'à l'été », indique-t-on au cabinet de Laurent Wauquiez, en maintenant l'idée que si soutien financier il y a, celui-ci se fera dans un cadre bien plus élargi que celui de la seule Cité de la gastronomie de Lyon.

Il y a tout juste un an, Nicolas Daragon, vice-président délégué au tourisme avait déjà avancé cette idée.

"Nous pourrions créer une vallée de la Gastronomie qui irait de Dijon à Valence et qui permettrait de mettre en valeur toute la richesse du patrimoine gastronomique de ce territoire", avait-il alors suggéré.

A l'époque, ce grand dessein n'avait pas semblé susciter un grand appétit chez le maire de Lyon qui aujourd'hui ne commente pas plus l'indécision de la Région, mais confirme lui aussi, par l'intermédiaire de son cabinet que les discussions ne sont pas rompues avec le président du conseil régional.

Ouverture fin 2018

Même avec un budget un peu moins ambitieux, la Cité internationale de la gastronomie de Lyon verra le jour fin 2018. "Juste avant le prochain Salon international de la restauration", s'est félicité Gérard Collomb en présentant les partenaires privés du projet. "L'achat des bâtiments se monte à 13 millions d'euros, auxquels il faut ajouter l'aménagement et la scénographie", précise Jacques de Chilly, directeur général adjoint au développement économique et international de la Métropole de Lyon. Le budget d'investissement est donc bouclé, reste désormais à s'attaquer au fonctionnement. "Nous sommes en train de l'évaluer à partir des projections du nombre de visiteurs", se bornent à indiquer les acteurs du projet

Un fil rouge autour de l'alimentation santé

En attendant, l'offre de la Cité se dessine. "Nous voulons que la Cité internationale de la gastronomie soit représentative de notre ville, de notre région, mais aussi qu'elle soit ouverte à l'international", a insisté l'édile.

Confié à la directrice du Musée des Confluences, le travail de scénographie et de muséographie est donc conduit autour de trois axes : l'ancrage dans le lieu - "Nous ne pouvons pas faire abstraction de l'histoire de ce site", explique  Hélène Lafont-Couturier -, mais aussi le repas gastronomique à la française et les enjeux autour de l'alimentation et de la santé. Ce dernier axe étant le fil rouge du projet. Les premières esquisses de l'aménagement de ces 4 000 m² implantés au cœur du Grand Hôtel Dieu commencent donc à se dessiner.