Lyon-Turin : nouvelles indignations de l'opposition

Une dizaine d'associations de défense de l'environnement a appelé mardi les députés à ne pas voter le projet de loi autorisant la réalisation de la ligne Lyon-Turin et à privilégier les infrastructures existantes et "sous-utilisées".

L'Assemblée nationale doit examiner jeudi, en première lecture et en procédure accélérée, le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre les gouvernements français et italien pour "l'engagement de travaux définitifs de la section transfrontalière de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin".

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Mardi, la chambre des députés italienne a approuvé le même document, après le Sénat italien le 16 novembre dernier, s'est félicité dans un communiqué Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT), société binationale responsable de la réalisation de l'ouvrage. Si l'accord est validé par le parlement français, les appels d'offres pour les marchés de travaux seront lancés en 2017 pour un lancement des chantiers en 2018.

Les associations (Les Amis de la Terre, Mountain Wilderness, Environn'MontBlanc, etc.) "alertent les parlementaires avec la plus grande vigueur" sur le fait que cet accord est "contraire à la Convention alpine (qui lie l'Union européenne et huit pays européens)" et à son volet Transports parce qu'il "existe une autre solution plus appropriée et plus efficace" pour les échanges transalpins.

Elles mettent en regard les 26 milliards d'euros nécessaires au creusement du tunnel et des accès du futur Lyon-Turin avec "l'utilisation immédiate de la ligne existante de transport ferré passant par le tunnel du Mont Cenis, utilisée à ce jour à moins de 20% de sa capacité" pour le transport des marchandises.

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Alors que la vallée de l'Arve (Haute-Savoie) connaît toujours un pic de pollution, les associations estiment que "la pollution des vallées alpines a des explications simples (...) et l'une d'elles tient à cette simple vérité": "depuis 15 ans, elles auraient pu bénéficier d'un réel report modal de la route sur le train si le projet du Lyon-Turin n'était pas venu décourager tous les investissements et optimisations des équipements existants".

A la faveur de ce pic de pollution inédit, le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a annoncé être prêt à mettre "10 millions d'euros" pour relancer l'Autoroute ferroviaire alpine, avec la création d'un nouveau quai de chargement des camions plus en amont du massif.

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De son côté, le maire de Grenoble, Eric Piolle, a dénoncé un chantage politique de Laurent Wauquiez. Selon l'édile EELV, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes a "refusé d'appliquer la gratuité dans les TER en représailles au retrait de la Ville de Grenoble du protocole de financement du projet de ligne à grande vitesse entre  Lyon et Turin", alors que la capitale des Alpes faisait également face à un important épisode de pollution.

Côté italien, où le Lyon-Turin a aussi des détracteurs, la ville de Turin dirigée depuis juin par le "Mouvement 5 Étoiles" (M5S, populiste) a voté début décembre une motion défavorable au projet.

(avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 21/12/2016 à 17:37
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Un barreau ferroviaire sud Givors St Exupéry ouvrant une liaison directe Loire / Hte Loire avec l'aéroport international renforcerait sans aucun doute l'impact ( frêt et passagers ) de la ligne Lyon Turin à laquelle ce barreau serait connecté.

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