Viticulture : un plan d'aide de 5 millions d'euros pour le Beaujolais

La région Auvergne Rhône-Alpes a annoncé un plan d'aide de cinq millions d'euros à destination des viticulteurs du Beaujolais visant à "moderniser le vignoble".

Cinq millions d'euros environ. C'est le montant de l'aide annoncé par le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, lundi 14 novembre, à destination du vignoble du Beaujolais, où plusieurs exploitations sont en proie à des difficultés financières.

"Je veux qu'on en fasse un de nos travaux emblématiques en permettant de sortir le Beaujolais des difficultés qu'il a et qui sont injustes parce qu'elles ne traduisent pas un défaut de qualité du produit", a déclaré à la presse Laurent Wauquiez, à l'issue d'une visite d'un domaine viticole à Theizé (Rhône).

"Monter jusqu'à 8 millions d'euros"

Ce plan de 5 millions d'euros sur cinq ans, qui sera présenté à l'assemblée régionale le 17 novembre, sera financé pour 3 millions d'euros par la Région et 1 million par le département du Rhône, le reste devant être apporté par les collectivités locales.

"Mon souhait est qu'on arrive à monter à 8 millions d'euros en mobilisant les fonds européens et les fonds de l'Etat pour une vraie force de frappe", a poursuivi le président de région.

Le président de la région a précisé que ce plan devait aider "à moderniser le vignoble" et à "le restructurer", à "valoriser le Beaujolais en terroir touristique", à "aller chercher des parts de marché en développant une force de vente" et à effectuer un "travail de communication pour valoriser l'image de marque du vignoble".

"C'est un plan de valorisation de la qualité, de valorisation de l'image de marque, d'investissements. C'est un plan d'avenir, pas de crise", a estimé l'élu.

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 "Une partie des crédits prévus dans ce plan va dans le sens d'une culture durable. Il encourage l'acquisition de matériels d'entretien des sols et de traitement de la vigne pour limiter le plus possible l'utilisation d'intrants. En la matière notre vignoble n'est exemplaire tout comme les autres en France. Nous devons prendre les devants", reconnait Dominique Piron, président de l'Inter Beaujolais (UIVB) interrogé par Acteurs de l'économie - La Tribune.

 Difficultés du vignoble

Les viticulteurs sont confrontés depuis plusieurs années à des difficultés, notamment de surproduction, ce qui les avaient poussés en septembre 2015 à manifester pour réclamer des prix de vente plus rémunérateurs. A cette époque, le prix de l'hectolitre pour le Beaujolais et le Beaujolais Villages était de 151 euros, alors que les professionnels estimaient que le prix "pour vivre décemment était de 180 euros".

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Selon Dominique Piron, les cours "se tiennent en ce début de campagne et ils ne sont pas mal". Reste que certains viticulteurs n'ont pas vendu leur récolte et qu'ils pourraient être tentés de la brader. L'heure est à la sortie du Beaujolais nouveau ce jeudi. Le volume avoisine les 200 000 hectolitres, soit 25 millions de bouteilles partant en direction du monde entier. Et en premier lieu vers le Japon, confirmant sa place de premier marché suivi des Etats-Unis. En France, la grande distribution a encore réduit ses achats.

"Le millésime 2016 est typiquement beaujolais, savoure le président de l'Inter Beaujolais. Il offre de la diversité, de l'arôme, des fruits et un côté craquant".

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