Comment élus et acteurs économiques soutiennent l'exode urbain

Soutien économique, nouvelles formes de travail, développement des réseaux et des technologies...Les élus ruraux, les partenaires économiques, mais aussi le gouvernement multiplient les initiatives pour accompagner un phénomène qui n'est pas nouveau, mais de plus en plus visible : l'exode urbain.

Depuis les années 70, les campagnes accueillent 100 000 nouveaux habitants par an, contre 70 000 pour les aires urbaines, soit un solde positif de 1.2 million de nouveaux habitants depuis les années. Ce phénomène d'exode urbain propre à la France reste encore un rêve pour beaucoup. Car bien souvent derrière le fantasme d'une vie meilleure, se cachent des difficultés insoupçonnées. Première d'entre elles, l'emploi. Mais l'avènement du numérique est en train de bouleverser la donne.

"Le phénomène d'exode urbain n'a cessé de prendre de l'ampleur au cours de ces dernières années, assure Sébastien Côte, président de RuraliTIC, dont la 11e édition se déroule actuellement dans le Cantal.

Aujourd'hui, ce sont des gens qui viennent d'une grande agglomération qui s'installent dans des villes intermédiaires avant de franchir le cap de se mettre au vert. Une fois qu'ils sont installés à la campagne, ils ont rarement envie de repartir. Et le numérique est le moyen le plus immédiat de réaliser ce vœu".

"Stratégie d'accueil"

Le rassemblement RuraliTIC est d'ailleurs le moment pour les communes rurales de déployer leurs ambitions et d'avancer les solutions à mettre en œuvre pour attirer de nouveaux candidats à l'exode.

"Pour éviter toute désillusion, on travaille sur des cessions d'actifs sur la base de projets économiques afin de recevoir des candidats à l'installation, explique Vincent Descoeur, président du Conseil départemental du Cantal, à l'origine de cette manifestation. Cela nous permet de rencontrer de nouveau public et d'avoir un suivi avec eux pour voir si la greffe prend. Tout le monde n'est pas fait pour s'installer à la campagne, mais il faut admettre que la plupart des actifs qui sont dans cette démarche, réussissent leur projet grâce notamment aux nouvelles technologies ».

Télétravail, télémédecine et e-éducation sont enfin prises en compte par les gouvernements. D'ailleurs, RuraliTIC verra cette année encore, le passage de deux ministres de poids pour évoquer de nouvelles initiatives. Najat Vallaud-Belkacem à l'Education nationale et Jean-Michel Baylet, ministre de l'Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales, accompagné d'Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au Numérique et à l'Innovation. Dans leur besace, plusieurs annonces importantes pour les territoires ruraux afin de poursuivre leur attractivité.

3G et maisons de santé

"Trois comités interministériels aux ruralités (CIR) ont permis d'acter 104 mesures, dans tous les domaines de la vie quotidienne. Elles sont la marque d'un engagement inédit du Gouvernement en faveur de la ruralité. Comme la couverture de tous les centres-bourgs en 3G d'ici 2017 afin de résorber les zones blanches car l'accès à la téléphonie mobile est essentiel pour le développement de tous les territoires", précise Jean-Michel Baylet.

L'Etat s'engage ainsi à financer la totalité de la construction des pylônes, nécessaires à la couverture des quelque 300 centres-bourgs restants (soit 30millions d'euros). Pour les 1 300 sites, l'Etat participera au financement des pylônes à hauteur de 50 % et même 75% pour ceux situés en zone de montagne, pour un montant total d'investissement de 42 millions d'euros.

1,2 milliard d'euros en 2017

Parallèlement, 1 400 maisons de santé pluri-professionnelles devraient être lancées pour tenter d'attirer les jeunes généralistes et lutter contre la désertification médicale. 1 000 Maisons de service au public d'ici fin 2016 sont annoncées, en partenariat avec La Poste, pour maintenir la présence de services publics. Enfin, un fonds de soutien à l'investissement local destiné à soutenir les projets d'équipements locaux en faveur de la croissance et de l'emploi sera financé à 1,2 milliard d'euros en 2017, selon le ministre.

Exactement le genre de bonnes nouvelles qu'aiment entendre les élus ruraux et les futurs habitants des campagnes.

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