Faut-il y voir un signe de reprise économique ? Toujours est-il qu'à l'heure de son bilan annuel, le Réseau de transport électrique (RTE), semble formel. Le gestionnaire du réseau a en effet enregistré l'an dernier, une augmentation de la consommation de la grande industrie de 3.8 %. « Cela témoigne de la hausse de la production de ces industriels, notamment ceux de la métallurgie », affirme Frédéric Dohet, Délégué RTE pour les régions Rhône-Alpes et Auvergne. Dans le même temps, la consommation des PME-PMI particuliers et professionnels diminue de 6,5 %. « L'impact des politiques lancées depuis plusieurs années pour faire baisser les consommations d'énergie commence à se voir statistiquement », analyse le délégué régional de RTE. De fait, globalement en Rhône-Alpes, l'ensemble des consommations électriques progresse en 2014 de 1,7 % (données corrigées de l'aléa météorologique) et s'établit à 50 TWh alors que la consommation annuelle française diminue de 0,5 %.

Rhône-Alpes en tête des régions productrices

Dans le peloton de tête des régions consommatrices d'électricité, Rhône-Alpes figure également en bonne place en matière de production. « Forte de la moitié du parc hydraulique français et du quart du parc nucléaire, la région Rhône-Alpes concentre 20 % du parc national de production d'électricité », explique Frédéric Dohet. L'an dernier, la production d'électricité en Rhône-Alpes a toutefois diminué de 4 % par rapport à 2013. Il faut y voir la conjonction d'éléments climatiques peu favorables. « 2014 a été marquée par une moindre production hydraulique (-12 %) liée à une année 2013 exceptionnelle en termes de précipitations et par une diminution de la production thermique fossile (-20,8 %) due à des températures douces observées toute l'année », note Frédéric Dohet.

Les énergies renouvelables à la traine

Ces conditions climatiques ont aussi pesé sur le bilan des productions issues des énergies renouvelables. Lesquelles restent peu développées. Ainsi, l'an dernier, la production d'électricité issue du photovoltaïque a augmenté de 0,1 %, celle de l'éolien est restée stable comme celle du thermique renouvelable. Difficile avec ce bilan de parvenir aux objectifs fixés par le schéma régional air climat énergie adopté en 2014 par la région Rhône-Alpes. « Les objectifs se situent à 1200 mégawatts pour l'éolien à horizon de 2020, alors qu'actuellement la production électrique éolienne est de 169 mégawatts. Pour le photovoltaïque, il s'agit de passer de 334 mégawatts à 2400 en 2020, tandis que la production d'hydroélectricité devrait progresser de 3% d'ici à 2020 », égraine le délégué régional de RTE, qui reconnaît que ces seuils seront difficilement atteignables dans les délais.

Des investissements en hausse

Reste que même faible, la production d'électricité verte implique de nouveaux investissements pour RTE, notamment pour raccorder les sites éoliens au réseau. « La production liée aux énergies renouvelables se fait dans des zones où nous étions jusque là peu présents », commente Frédéric Dohet. Ces investissements ne représentent pas la part la plus importante des travaux lancés en 2015, année durant laquelle RTE prévoit d'investir 198 millions d'euros avec le lancement des travaux de grands projets tels que la reconstruction de la ligne à 225 000 volts entre Le Puy-en-Velay, l'Yssingelais et Saint-Etienne ou de la nouvelle liaison transfrontalière souterraine entre la France et l'Italie « Savoie-Piémont ».

Un déménagement du siège sous haute tension

Enfin, cette année marquera également le lancement des travaux de construction du nouveau siège régional de RTE à Gerland. Un investissement d'une soixantaine de millions d'euros et surtout un défi puisqu'il faut remonter à 1999 pour trouver le dernier transfert d'un « dispatching », centre de conduite et de régulation qui assure en temps réel la gestion des flux sur le réseau électrique haute et très haute tension, opérationnel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Les équipes de RTE Rhône-Alpes, ont jusqu'à 2017, date annoncée du déménagement, pour se préparer à ce challenge.