Départementales : l'Isère bascule à droite

Alors que le FN se tenait en embuscade dans plusieurs cantons du département, c'est finalement l'Union de la droite (UMP-UDI) qui signe son grand retour en décrochant 16 cantons au second tour. Grand perdant de ces élections, le PS ne résiste que dans 10 localités, dont Tullins et le Grand-Lemps. Grenoble reste à gauche, avec deux cantons pour le PS et deux cantons pour le Rassemblement des citoyens, qui ne parvient pas à transformer l'essai des municipales.

L'Isère n'a pas fait exception : comme au niveau national, une vague de fond a soufflé sur le département, où l'Union de la droite et du centre remporte 16 cantons. La présidence du conseil général repasse donc à droite, une première depuis 2001.

Malgré une participation en hausse au premier tour à 44,96%, le taux de participation dans le département s'inscrit en baisse pour le second tour, puisqu'il ne franchit pas la barre des 40% (39,45%).

La droite, grande gagnante de ce scrutin

La droite remporte plusieurs cantons en plaçant ses ténors : à Meylan (56,48%) avec le président de l'UMP38, Jean-Claude Peyrin allié à Agnès Menuel, dans la Bièvre (63,06%) avec Jean-Pierre Barbier et Claire Debost et à Voiron, avec Julien Polat et Anne Gérin (57,85%). Ville du président PS de la métropole grenobloise, Christophe Ferrari, le canton de Pont-de-Claix passe également à droite avec Pierre Gimel (66%).

Dans le Nord-Isère, où le FN était annoncé avec un haut score, c'est aussi la droite qui remporte la Verpillère (57,85%), le Tour-du-Pin (62,83%), Bourgoin-Jallieu (66,62%), ainsi que le canton de Vienne 2 (62,06%).

Une victoire pour l'UMP38, dont le président Jean-Claude Peyrin en a profité pour annoncer "le (re)lancement des projets pour une meilleure accessibilité de la ville de Grenoble". L'ancien maire de Grenoble (1983-1995), Alain Carignon, lui même président de 1985 à 1997, en a également profité pour faire une apparition "surprise" à la préfecture de Grenoble, estimant que le basculement à droite illustrait "la chute de la maison Vallini". L'élu Jean-Pierre Barbier (Voiron) en a profité pour annoncer sa candidature à la présidence du département.

Le PS résiste difficilement

Fortement touché, le Parti socialiste résiste toutefois dans 10 cantons, dont son fief de Tullins, où l'ex-président du conseil général (de 2001 à 2014) et actuel secrétaire d'état à la réforme territoriale, André Vallini, est justement réélu avec 64,67% des voix face au FN. A Grenoble également, où il remporte deux cantons (Grenoble 2 et Grenoble 4), face à l'UMP et au Rassemblement des citoyens.

Le PS conserve également l'Oisans-Romanche (64,47%), le Moyen-Grésivaudan (52,12%), Echirolles (63,43%), Fontaine-Seyssinet (53,46%) ou encore le canton de Vienne-1 (54,83%). Pour le socialiste André Vallini, le score obtenu dans le canton de Tullins "n'efface pas la perte du département en Isère" et pointe du doigt deux facteurs : "la nationalisation du scrutin et la division de la gauche".

La gauche morcellée

Partis pour gagner jusqu'à 9 cantons, le Rassemblement des citoyens (EELV-PG) ne transforme pas l'essai des municipales, et ne décroche finalement que deux cantons à Grenoble contre son adversaire PS : Grenoble 1, avec Nadia Kirat et Benjamin Trocmé (57,33%) et Grenoble 3, avec Olivier Bertrand et Véronique Vermorel (55,82%).

Partis seuls, les candidats PCF remportent quant à eux haut la main le canton de Saint-Martin-d'Hères (68,58%) face au FN.

Le FN recule fortement

Attendu en force, puisqu'il était présent au second tour dans le Nord-Isère et le Sud-Grésivaudan, le FN s'inscrit en fort repli, en ne prenant aucun canton.

Sa présidente, Mireille d'Ornano, est battue dans le canton de Charvieu-Chavagneux (41,48%) par le duo UMP-UDI, Gérard Dezempte et Annick Merle, qui récolte 58,52% des voix.

Mais pour le candidat Alexis Jolly, battu par le duo Union de la Gauche/PCF (63,43%) à Echirolles, "ce n'est que partie remise pour le FN en Isère. On continuera à progresser", a-t-il affirmé. Dans les 18 cantons du département où il est présent, le parti enregistre des scores compris entre 24 et 45%.

Deux triangulaires, deux résultats opposés

Dans les deux cantons où des triangulaires étaient annoncées, les résultats récoltés sont diamétralement opposés.

Au Grand-Lemps, c'est le binôme Union de Gauche (Didier Rambaud et Sylviane Colussi) qui l'emporte avec 39,21% face à l'Union de la droite (33,68%) et au FN (27,11%) tandis que dans le Sud-Grésivaudan, le duo Divers droite (Laura Bonnefoy et Bernard Perazio) termine en tête avec 42,79%, contre 32,56% pour le PS et 24,65% pour le FN.

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