Alpexpo sur les rails de la relance

Alpexpo était promis comme l’un des dossiers chauds pour la nouvelle municipalité conduite par l’écologiste, Eric Piolle. Avec un déficit de 2,2 millions d'euros en 2013, le parc événementiel grenoblois, dont le capital social est détenu à 35% par la ville, vient de faire peau neuve après 4 ans de travaux. Objectif : assainir ses finances avant de passer sous le giron de la future métropole, au 1er janvier 2015.
Le parc événementiel Alpexpo s'est offert une nouvelle image après 4 années de travaux.

Remettre Alpexpo sur les rails. Telle est l'ambition de la nouvelle municipalité grenobloise, qui avait pour cela annoncé en juillet dernier une mesure d'urgence : l'exonération des loyers, de la redevance et de la taxe foncière de la société anonyme d'économie mixte (SAEM) Alpexpo, suite à l'annonce d'un déficit de 2,2 millions d'euros sur l'exercice 2013. "Après une phase où Alpexpo a beaucoup fait parler d'elle, c'est le moment de remonter la pente", a affirmé son nouveau président, Claus Habsfast.

A l'issue de 4 années de travaux, financés par la ville à hauteur de 11,8 millions d'euros, le parc événementiel labellisé « Patrimoine XXe siècle » a livré son nouveau visage avec des façades, réseaux électriques et wifi rénovés, ainsi qu'une meilleure acoustique pour le Summum. Ces travaux, ambitieux en période de disette budgétaire, avaient un objectif : redonner un second souffle au parc événementiel pour partir à la conquête de nouveaux marchés. "C'est désormais un centre de congrès tourné vers le futur", a résumé le maire, Eric Piolle.

Renforcer l'attractivité du site

"Avec près de 50 ans d'existence, il était vital que ce site exceptionnel soit toujours plus attractif et moderne pour accueillir au plus vite de nouveaux événements", estime Catherine Calmels, directrice générale d'Alpexpo Grenoble (40 salariés). Avec près de 200 manifestations et 700 000 visiteurs accueillis chaque année, la SEM Alpexpo compte sur cette image revampée pour séduire de nouveaux prospects en 2014.

"Nous affichons complets pour le 2e semestre 2014, avec de grands événements comme la Foire de Grenoble, les salons Nuklea et Semicon Europa. L'an prochain, nous aurons également le salon de l'Immobilier, du bois et de l'habitat durable", précise Catherine Calmels. La stratégie ? Remettre à plat l'offre d'Alpexpo en se tournant davantage vers les salons et grands événements internationaux à forte valeur ajoutée, "un axe qui avait été largement oublié il y a 3 ans", souligne la directrice générale, qui mise également sur la complémentarité entre les différents espaces.

"La salle de concert du Summum affiche désormais 61 événements par an, contre 40 il y a deux ans. Et nous voulons porter ce chiffre à 80 l'an prochain", affirme-t-elle. Deuxième équipement en Rhône-Alpes après Eurexpo Lyon, Alpexpo Grenoble sait déjà que la concurrence sera rude. "Un salon peut décider d'aller à Grenoble, mais aussi dans n'importe quelle autre ville de la région ou d'ailleurs. C'est justement là que l'image peut jouer", résume Claus Habfast, qui cherche à renforcer le marketing territorial du site.

Une réforme en profondeur

L'objectif ? Atteindre un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros pour assurer la pérennité du site. En plus des exonérations annoncées par la ville, "d'autres mesures devraient être prochainement présentées pour y parvenir", souligne la directrice générale, qui parle désormais d'une échéance de 2015 pour réduire le déficit. L'avenir d'Alpexpo passe aussi par une remise à plat des ambitions et du modèle économique de la structure, dont les revenus proviennent à 100% des événements accueillis. "Nous avons demandé à un cabinet d'études d'étudier différents scénarios, pour savoir quels sont les secteurs qui marchent et ceux où il y a des pertes. Cela pourra ensuite se traduire par un changement de structure ou par une nouvelle délégation de service public", souligne Claus Habfast.

Si le développement du tourisme d'affaires ne peut que booster la santé d'Alpexpo, "il devra aussi être accompagné d'une réflexion en interne afin d'améliorer les marges et de ne pas augmenter les coûts". Le but ? Que la Metro prenne possession, d'ici un an, "d'un équipement réformé et sous une forme compétitive", affirme M. Habfast. Le président de la communauté d'agglomération Grenoble Alpes Métropole, Christophe Ferrari, se veut confiant : "Alpexpo sera une pièce maîtresse dans le paysage métropolitain. Si le salon Semicon Europa est une réussite, avec ses 500 exposants et 6000 visiteurs attendus, les éditions suivantes se dérouleront en alternance entre Grenoble et Dresde", rappelle-t-il.

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