Le Medef s'accroche au million

Pendant que Pierre Gattaz, président du Medef, présentait à Paris son plan pour « un million d’emplois », Laurent Fiard (Medef Lyon-Rhône) et Bernard Gaud (Rhône-Alpes) développaient la déclinaison rhônalpine de ce projet. Dans la région, des milliers d'emplois pourraient être créés via les filières énergétiques et numériques.
Laurent Fiard, Président du Medef Rhône-Lyon et Bernard Gaud, président du Medef Rhône-Alpes

« Nous n'avons pas des têtes de provocateurs.» À quatre reprises,  le président Rhône- Alpes Medef Bernard Gaud a martelé cette phrase mercredi, lors de la présentation locale du plan national d'« un million d'emplois » en 5 ans, initié par le Medef.  Appelant au « débat et au dialogue social », l'organisation patronale a pris soin de mettre les formes après les fuites du plan dans la presse qui avait fait crier à la « provocation » les syndicats.

"Des milliers d'emplois en Rhône-Alpes"

Selon Bernard Gaud et Laurent Fiard, Président de Medef Lyon-Rhône, la région Rhône-Alpes  peut participer activement à ces 1 million d'emplois.  Et notamment dans la filière énergie qui connait déjà un vrai dynamisme dans la région, avec déjà 300 000 emplois. « La transition énergétique permettrait de créer entre 15 et 20 000 emplois de plus », assure Jean-Claude Cennac, à la tête du comité énergie du Medef Rhône-Alpes.

Parmi les autres pistes, Laurent Fiard avance la construction d'infrastructures, mais surtout, le potentiel de la filière numérique. Se référant au livre blanc du Medef-Rhône publié il y a quelques mois, le président de Visiativ avance le chiffre de 100 000 emplois, rien que sur le Grand Lyon.  Enfin, l'organisation met en avant les filières touristiques et « gastro-économiques », sans chiffrer leur potentiel.

Compétitivité et réduction des charges

Si la rhétorique est plus calme, les mesures pour atteindre ce million d'emplois restent sensiblement les mêmes. Pour stimuler les filières rhônalpines énergétiques et numériques, mais également les plus traditionnelles, le Medef régional s'inscrit dans les recommandations nationales, avec quelques particularités locales.

Pour le mimétisme, le Medef appelle notamment à réformer le marché du travail. « La simplification de notre système législatif, réglementaire et administratif est une priorité économique » dénonce Bernard Gaud. Le patron rhônalpin appelle à une modification de la durée annuelle de travail, appuyé par Laurent Fiard sur la durée hebdomadaire : « Si nous avions appliqué les 35 heures, mon entreprise n'en serait pas là. Peut-être même qu'elle n'existerait pas ». L'organisation patronale veut permettre à chaque entreprise de choisir son mode d'organisation du travail dans un cadre général fixé par la loi. Lors de son discours de politique général, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé qu'il ne touchera pas à la durée légale de travail.

De plus, le Medef Rhône-Alpes souhaite également  une amélioration de la compétitivité des entreprises, en allant plus loin que le simple CICE. « C'est une dynamique favorable. C'est un ballon d'oxygène, mais ce n'est pas suffisant », commente Bernard Gaud. Le Medef souhaite une réduction des charges salariales et une baisse de la fiscalité nationale, mais aussi régionale. Selon le Medef Rhône-Alpes, la fiscalité régionale représente 2 000 euros par salarié.

"Aménager les jours fériés"

La politique d'investissement doit être relancée, selon Philippe Gueydon, président du Medef Isère. « Les gouvernements successifs n'ont pas compris l'impact de l'investissement », exprime-t-il. « Cela permet de créer une spirale positive », poursuit-il.  Rhône-Alpes souhaite se démarquer par ses outils de financements locaux, comme Lyon Place financière où les plateformes locales de crowndfunding, à l'instar de celle de la CCI Lyon de la plateforme la CGPME à venir.

Après le tollé provoqué par l'idée de supprimer deux jours fériés pour gagner un point de PIB, Bernard Gaud a avancé une piste de réflexion iconoclaste. « Nous voulons aménager les jours fériés pour éviter l'effet « viaduc. » En clair, le Medef veut déplacer en début ou en fin de semaine les jours fériés qui tomberaient au milieu de la semaine. Et tant pis pour la signification religieuse ou historique des jours en questions. Pas sûr que cette nouvelle sortie ne soit pas perçue comme une nouvelle provocation par les syndicats.

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