La barre Desaix, un modèle de réhabilitation

Confrontés à la réduction des ressources financières et au coût du foncier, les bailleurs sociaux sont contraints d'innover et de travailler ensemble. A Lyon un partenariat public-privé s'est mis en place autour de la résidence Desaix au cœur de la Part-Dieu
Vue d'architecte, la barre Desaix (au centre) et devant les futurs immeubles

Sur les façades de la barre Desaix, les échafaudages sont apparus il y a quelques semaines. Ils concrétisent l'action conjointe de l'Opac du Rhône et d'Alliade Habitat. Le premier office public HLM de la région et la première entreprise sociale de l'habitat se sont associés. Ils ont monté un consortium pour acheter et rénover cet immeuble de 280 logements, construits en 1962 par Jean Zumbrunnen en plein cœur du quartier de la Part-Dieu à Lyon. Ce partenariat public-privé mené par des bailleurs sociaux est inédit.

Pas d'étanchéité entre les organismes.

En 2011, la ville et le Grand Lyon avaient sollicité l'Opac du Rhône et Alliade Habitat pour se porter acquéreur de l'immeuble, initialement propriété de Gecina. La transaction représente un montant d'une cinquantaine de millions d'euros. « C'est une opération complexe. Sous cette forme, ce n'était jamais arrivé, c'est la démonstration qu'il n'y a pas d'étanchéité entre les organismes. Il faut parfois bousculer les principes pour avancer », estime Michel Micoulaz, directeur département développement et aménagement de l'Opac du Rhône. « Nous étions d'accord pour travailler ensemble, mais pas forcément à la Part-Dieu. L'opportunité s'est présentée avec la possibilité de proposer une offre de logement de qualité dans un quartier où il y a de vrais enjeux de territoire » ajoute Patrice Tillet, directeur général d'Alliade Habitat.

20 000 m2 de réserve

La résidence Desaix a la particularité d'offrir une réserve foncière de 20 000 m2 constructibles. Et c'est là l'autre clé de l'opération, la revente de ce terrain permet de financer la majorité de la rénovation de la barre estimée à l'heure actuelle à 6,9 millions d'euros. Sur ce terrain, Bouygues Immobilier va réaliser à partir de juin 2015 un programme de 217 logements, dont 46 logements sociaux, ainsi qu'une crèche, 2000 m2 de commerce et 5000 m2 de bureaux, dont le futur site d'Alliade.

Dans la barre Desaix, Alliade Habitat est chargée de la gestion locative, l'Opac du Rhône gère les activités présentes à l'entresol de l'immeuble et pilote la rénovation de la résidence. Des travaux d'urgences ont déjà été menés pour un montant de 500 000 euros. Le chantier en façade va se poursuivre, avant des travaux d'amélioration énergétique, puis une refonte des circulations au pied de l'immeuble et la création d'un mail paysager d'ici 2016.

Des signatures architecturales

« En réalisant cette opération, nous signifions aux élus que nous avons la capacité de mettre en commun nos compétences tant sur l'ingénierie que sur la capacité financière. Ils ont à disposition un nouvel outil » souligne Patrice Tillet. « La raréfaction du foncier nous amènera de plus en plus à ce type d'accord. Nous n'avons pas de scrupules à des mariages y compris avec des promoteurs privés. » conclu Michel Micoulaz.

Les nouveaux immeubles qui verront le jour à partir de 2015 à côté de la barre Desaix seront signés Christian de Portzamparc, accompagné du cabinet lyonnais Clément Vergely, du cabinet belge 51N4E

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