Avec Ardelaine, le rêve d'une autre économie

Depuis 1982, la coopérative Ardelaine, implantée à Saint-Pierreville (Ardèche), valorise les toisons de 250 éleveurs de la région. Toute une gamme de vêtements, des matelas, couettes et oreillers en laine sont ainsi produits. L'activité génère une cinquantaine d'emplois.
La coopérative produit toute une gamme de vêtements, des matelas, couettes et oreillers.

L'histoire commence en 1975. Un bâtiment en pierre au bord de la rivière, abritant autrefois une filature, s'écroule peu à peu. Et ce, dans l'indifférence générale. Dans le même temps, les éleveurs locaux jettent leur laine, faute de pouvoir l'écouler. Il n'en fallait pas moins pour indigner une bande de copains. Leur souhait : préserver ce patrimoine et re-développer la filière textile locale. Le projet Ardelaine était né. La coopérative sera créée sept ans plus tard sous le statut d'une Scop (Société coopérative et participative). « L'esprit se voulait collaboratif, c'était donc le statut le plus adapté » explique ainsi Béatrice Barras, l'une des fondatrices du projet.

Revitaliser le territoire

Orthophoniste, enseignant ou encore mécanicien, ils avouent volontiers « qu'ils n'y connaissaient rien ». Du moins au départ. Trente ans plus tard, le résultat est là : 2 millions de chiffre d'affaires par an. Un résultat qui est sur une pente ascendante. En 2013, celui-ci a même connu une progression de 15%. Pour commercialiser ses produits, l'entreprise privilégie le circuit court. Ceux-ci se vendent sur place, lors de salons spécialisés en France et par correspondance.

Le nombre de salariés est lui aussi de plus en plus conséquent. Tout comme les charges sociales. Mais c'est là l'objectif assumé de l'entreprise.

« Nous voyons l'économie différemment. Nous investissons et nous créons des emplois. Notre approche est de développer notre territoire et valoriser le local. L'objectif est économique et social. Plus il y a des emplois, et donc de charges, plus nous sommes contents » indique Béatrice Barras.

Couturière, tondeur, matelassier, etc. : les métiers sont nombreux. L'entreprise assure presque toutes les étapes de la production. La coopérative a même deux autres établissements, l'un à Roanne (Loire), l'autre à Valence (Drôme).

« Dans cette filière, nous sommes interdépendants. Nous ne pouvions pas nous passer de l'usine de Roanne, avec son savoir-faire unique et ses machines. Nous avions besoin de nous approprier ces techniques. Elle allait disparaître. Nous l'avons donc racheté et repris le salarié », commente-t-elle.

L'accueil de 20 000 touristes par an

Depuis 1975, ce sont près de 4 millions d'euros qui ont été investis à Saint-Pierreville. Dans la mécanisation bien sûr, mais pas seulement. Aujourd'hui, outre accueillir les ateliers et le magasin de la coopérative, le site abrite aussi un musée, un café-librairie, une conserverie et un restaurant. Un projet mené avec d'autres associations locales.

« L'idée, c'était de faire venir les gens ici, pour encore mieux nous valoriser. Nous vendons l'Ardèche, ses produits locaux, etc. Ce site renforce l'attractivité du territoire. La clientèle profite à tous. Il y a aussi des retombées économiques pour les commerces alentours », conclut Béatrice Barras.

Près de 20 000 personnes se rendent chaque année sur le site d'Ardelaine.

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