Grenoble passe à l'heure Verte

Avec plus de 40% des voix, la liste EELV-PG-Réseau Citoyen menée par Eric Piolle arrive largement en tête devant le candidat divers gauche Jérôme Safar, successeur désigné et pressenti de Michel Destot.
Eric Piolle, nouveau maire de Grenoble, lors de son discours d'investiture.

C'est un véritable raz de marée. Eric Piolle, à la tête de la liste "Grenoble, une ville pour tous" - réunissant Europe Écologie Les Verts, le Parti de gauche et le réseau citoyen - a distancé, avec ses 40,03 %, Jérôme Safar (divers gauche) qui a plafonné à 27,45 %.

Pour rappel, ce dernier avait décidé de se maintenir au second tour, en dépit de sa deuxième place et des directives nationales, ce qui lui avait valu de perdre l'investiture du Parti socialiste. Le candidat UMP-UDI Matthieu Chamussy a, de son côté, recueilli 23,99 % des suffrages alors que Mireille d'Ornano (Front national) a récolté 8,53 % des voix.

Un score sans appel

Eric Piolle, qui avait créé la surprise avec sa victoire au premier tour, confirme qu'il ne s'agissait pas d'un malentendu mais bien d'une volonté de changement. Le score est en effet sans appel, d'autant que les Grenoblois se sont déplacés en masse pour aller voter ce dimanche.

La tête de liste de "Grenoble, une ville pour tous" a ainsi nettement amélioré son score du premier tour, de 29,40 %, avec près de 7 000 voix de plus. Le taux de participation a atteint 59,05 %, contre 53 % en 2008, et augmenté de 6,65 points entre les deux tours.

Grenoble devient ainsi la seule ville française de plus de 100 000 habitants gérée par une équipe écologiste. Celle-ci totalise une majorité de 42 sièges sur 59. La liste de Jérôme Safar n'en recueille que huit, celle de Matthieu Chamussy sept et celle de Mireille d'Ornano deux.

A noter : Alain Carignon, ancien maire de 1983 à 1995 condamné pour corruption, ne siègera pas au conseil municipal, n'étant qu'en neuvième position sur la liste de l'UMP-UDI.

« Nous sommes des pionniers »

"Yes we Piolle" ont scandé dès les premières estimations les soutiens d'Eric Piolle réunis pour fêter les résultats devant le Musée de Grenoble. Peu après 22h00, le nouveau maire a pris la parole face à plusieurs centaines de grenoblois réunis sur le parvis du musée :

« Nous sommes des pionniers. Nous avons réussi à renverser l'ordre établi qui nous promettait un maire choisi. Nous avons inventé quelque chose de nouveau et les Grenoblois nous ont entendus. Nous avons maintenant l'immense responsabilité de faire de Grenoble la première grande ville à s'engager vraiment dans la transition sociale et écologique. »

Renouvelant son invitation à l'égard du numéro deux, Eric Piolle a affirmé : « Je le répète ce soir, la porte du rassemblement est ouverte à tous les socialistes de bonne volonté pour avancer ensemble. »

"Ni remords, ni regrets"

De son côté, loin de se remettre en question, Jérôme Safar a imputé son échec au rejet du parti socialiste :

« La lame de fond qui a tout emporté ou presque dans notre pays est un avertissement national évident. Le PS est tiraillé entre plusieurs lignes qui s'affrontent et dont le leadership est aujourd'hui contesté. Je n'ai ni remords ni regrets. »

Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur, a quant à elle fait part de son inquiétude pour le modèle grenoblois dès l'annonce des résultats.

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Commentaires 2
à écrit le 31/03/2014 à 13:38
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Et dire qu'ils ont déjà payé fort cher le choix de leurs édiles passés...

le 31/03/2014 à 15:56
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Pour tous ceux qui nous plaignent, avec leur haine des écolos, des bobos, des gauchos et autres socialos, j'annonce que Grenoble est ce qu'elle est de cette population ouverte, certes à vélo mais en avance sur les autres. Quand la pub de certaines vi...

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