En Rhône-Alpes, l'essor des "escape games"

Après un premier succès à Paris, les jeux d'évasion grandeur nature se multiplient en France et notamment dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Une startup de la Loire, Eludice, a décidé de se positionner sur un créneau encore peu occupé : celui de la conception-fabrication des salles d'escape games.
Eludice travaille à la création de son propre escape game aménagé dans un container et accessible aux joueurs non-voyants.

Originaire du Japon, les escape games ont débarqué fin 2013 à Paris avec l'enseigne HintHunt. Depuis, ces jeux grandeur nature, qui consistent pour un groupe de joueurs à s'évader d'une pièce close dans un temps limité et en résolvant un certain nombre d'énigmes, poussent comme des champignons.

On dénombre actuellement une cinquantaine d'enseignes sur Paris. Le virus des jeux d'évasion a touché Lyon début 2015 avec l'implantation de Team break. Auvergne Rhône-Alpes compte désormais une dizaine d'enseignes (Enigmatic, Challenge the room...), soit une trentaine de salles concentrées sur les grandes agglomérations (Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand).

Une dizaine de corps de métiers

David Zajtman-Reiss, un jeune hypnothérapeute de Riorges (Loire) a décidé de profiter de cette déferlante. Il a fondé au mois d'octobre Eludice, une startup spécialisée dans la conception et la fabrication de salle d'escape games. Une activité encore rarissime en France et même dans le monde.

"Souvent, les exploitants conçoivent leurs salles eux-mêmes, ce qui peut leur prendre une année là où ça ne nous prendra que deux mois de travail", explique le dirigeant.

David Zajtman-Reiss travaille en liens étroits avec un scénographe, Guillaume Peyret, et une graphiste, Marine Delcroix. Il s'est également entouré d'une dizaine de prestataires issus de différents corps de métiers (design, architecture, menuiserie, programmation, électronique, costumerie, décoration...). La petite entreprise vient de signer un premier contrat avec un exploitant de La Rochelle et a reçu des demandes du Qatar, des États-Unis, etc.

De 10 000 à 300 000 euros pour une salle

Le dirigeant d'Eludice table sur une dizaine de contrats pour la première année d'exercice, sachant qu'une commande peut varier de 10 000 euros pour une salle simple à 300 000 euros pour une pièce équipée en effets spéciaux, réalité augmentée, etc.

"En moyenne, il faut compter 50 000 euros pour un projet", estime-t-il.

Le jeune homme est optimiste car la marge de progression est colossale :

"Aujourd'hui, seulement 20 % de la population française connaît les escape games et elle est principalement concentrée sur Paris".

Le succès de ces jeux grandeur nature touche aussi bien un public familial que les comités d'entreprises ou les sociétés souhaitant mettre en place des opérations de "teambuilding" pour leurs salariés.

Un escape game dans un container

Du côté des exploitants, les business est juteux.

 25 euros la partie et deux à six joueurs par salle, on peut tabler sur 500 000 euros de chiffre d'affaires avec un investissement initial de 150 000 euros", analyse David Zajtman-Reiss.

Selon le startupper, les salles tournent en moyenne à 70 % de remplissage la semaine et 100 % le week-end.

Pour disposer d'une vitrine, Eludice travaille à la création de son propre escape game. La salle, baptisée "le Contenoir" sera aménagée dans un container afin de pouvoir être déplacée facilement. Conçue pour accueillir également des joueurs non-voyants, elle devrait ouvrir à Saint-Étienne courant d'avril. Une campagne de crowdfunding à hauteur de 15 000 euros a été lancée sur la plateforme Ulule afin de contribuer au financement du projet.

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