Woonoz, la startup anti-fautes d'orthographe

Une entreprise lyonnaise, Woonoz, spécialisée dans la formation par l'ancrage mémoriel, délivre ses compétences contre le fléau des fautes d'orthographe dans l'entreprise.

Mercredi 14 mai, 500 jeunes se retrouveront au stade de Gerland. Non pas pour jouer au football, mais pour passer un test d'orthographe : le certificat Voltaire. Le « stade de l'écrit »  poursuit l'objectif de développer l'employabilité de ces jeunes en centres d'apprentissage, à l'heure où la maîtrise du français est essentielle pour décrocher un job. Le certificat Voltaire, qui permet d'établir son niveau d'orthographe et de l'afficher sur son CV, a été imaginé par Woonoz, une startup lyonnaise créée en 2005.

L'orthographe, une demande des entreprises

La société est spécialisée dans la formation e-learning pour les entreprises via des techniques d'ancrage mémoriel. Par différents procédés, l'action vise à faire mémoriser de façon ludique, rapide et durable l'information à un individu. Il s'agit de mettre la science cognitive au service de la mémorisation.

A l'origine, la startup lyonnaise proposait uniquement des modules de formation spécifiques en fonction des besoins des entreprises : « Par exemple, chez l'Oréal, nous établissons des modules sur les caractéristiques techniques d'un produit afin que les employés concernés puissent mémoriser rapidement et à long terme » explique Pascal Hostachy, l'un des trois co-fondateurs.

Certification Voltaire

Les différents mécanismes d'ancrage mémoriel implantés dans les modules de formation. Crédits : capture écran du site internet de Woonoz.

Avec cette première expérience, utilisant les mêmes techniques,  Woonoz va s'occuper du fléau des fautes d'orthographe en entreprise : «  Ce problème était réel. C'était un besoin exprimé par les entreprises auquel nous devions aussi répondre » explique le co-fondateur. La startup met alors en place un module générique répondant à cette problématique. 

Pour cela, Woonoz s'est entourée d'experts de l'orthographe, comme le champion du monde Bruno Dewaele, avant d'imaginer le certificat Voltaire. « Si les gens s'entraînent pour améliorer leur orthographe, autant qu'ils obtiennent une attestation en fonction de leur niveau» poursuit Pascal Hostachy. En 2013, 10 000 personnes ont passé ce certificat Voltaire, dont la notation va de 0 point à 1 000 points. 20 000 candidats sont espérés en 2014 dans les quelques 200 centres d'examens agréés par l'entreprise.

Devenir le TOEFL français

Désormais, l'activité orthographique de la startup représente 60 % de son chiffre d'affaires  (2 millions d'euros en 2013) contre 30 % il y a deux ans. « C'est un exercice de longue haleine que d'obtenir la confiance des entreprises » témoigne Pascal Hostachy, mettant en avant le « bouche à oreille ». Un travail payant : depuis un an et demi, 6 sociétés ont signé une charte d'engagement et de reconnaissance de la certification Voltaire, dont les groupes Casino, April ou Accord. Par ailleurs, 300 entreprises ont déjà fait appel aux modules de remise à niveau orthographique de Woonoz.

Cet engouement s'explique par le retour de la qualité orthographique dans un processus de recrutement. « 82 % des recruteurs sont sensibles au niveau d'orthographe des candidats et 30 % des recruteurs jettent un CV dès qu'ils voient 2 fautes » explique-t-on du côté du groupe April, partenaire du « stade de l'écrit ». « Je ne suis pas aussi exigeant. J'ai un certain seuil de tolérance par rapport au public auquel devra s'adresser le futur collaborateur » nuance pour sa part Serge Geri, directeur AGEFOS-PME Rhône-Alpes. « Mais il est dommage qu'un demandeur d'emploi puisse passer à coté d'une offre pour des fautes d'orthographe. Je suis certain que le certificat Voltaire va rapidement prendre son essor ».

April Voltaire

Le personnel du groupe April lors de la certification Voltaire. Crédits : DR

Pour Woonoz, le certificat Voltaire doit devenir le « TOEFL Français ». L'équivalent du "Test of English as a Foreign Language" qui fait autorité dans les entreprises, pour connaître le niveau d'anglais de ses collaborateurs. Pour devenir « le certificat universel de Français », comme le souhaite Pascal Hostachy, Woonoz s'attaquera d'abord au marché francophone (Suisse, Maghreb, Afrique noire…) avant de se pencher sur le marché plus global.

En parallèle, la startup développe actuellement deux modules e-learning,  visant à acquérir les bonnes pratiques dans l'utilisation des réseaux sociaux et des courriers électroniques.

 

 

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Commentaire 1
à écrit le 14/05/2014 à 11:42
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J'approuve la nuance que met Serge Geri : rejeter un courrier qui contient plus de deux fautes d'orthographe, pour autant qu'on les ait détectées, est arbitraire. Tout le monde n'a pas besoin d'être Maître Capello dans son job. C'est plus gênant pour...

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