Auris qui se présente comme un spécialiste de la thérapie magnétique, veut faire évoluer son modèle économique, après 21 ans d'existence. Jusqu'alors, la société, sise à Andrézieux-Bouthéon, dans la Loire, misait beaucoup sur la vente par correspondance via l'envoi de son catalogue, bi-annuel, routé à 100 000 exemplaires.

"Nos produits sont reconnus. Nous devons maintenant nous orienter vers une vraie démarche commerciale", explique Monique Vial, directrice générale adjointe.

Cette dernière a cofondé, en 1996, avec Claude Boursse cette PME forte de 30 collaborateurs et anticipant 4,1 millions d'euros de revenus et 200 000 euros de bénéfice net pour l'exercice qui sera clos fin août 2017.

Recrutement d'une force commerciale

Pour conquérir dans l'univers des pharmacies/parapharmacie, enseignes de bien-être/ santé et autres prescripteurs, elle prévoit de se doter d'une force commerciale de quatre personnes, d'ici à fin 2018. Par ailleurs, elle envisage d'ouvrir de nouveaux points de vente, au nombre de quatre aujourd'hui (Paris, Lyon, Saint-Etienne et Montbrison), tous en propre. Les créations seront décidées en fonction des opportunités. Pour ce faire la société recourt au financement participatif, dans un premier temps.

Une valorisation de 4 millions d'euros

Lancée fin mai l'opération est gérée par la structure bordelaise "Happy Capital" avec l'objectif de lever 350 000 euros, soit 8 % du capital aujourd'hui intégralement contrôlé par les créateurs.

"Nous sélectionnons des projets qui peuvent changer le quotidien des gens. C'est le cas de Auris", raconte Philippe Gaborieau, président de l'opérateur bordelais. "Toutefois, c'est exceptionnel d'avoir une société de cette maturité sur une plateforme de crowdfunding".

Le ticket d'entrée a été fixé à 500 euros et l'appel de fonds s'effectue sur la base d'une valorisation de 4 millions d'euros, présentant une décote de 25 % (dixit).

Dans un second temps, à la rentrée prochaine, la société sollicitera sa cotation sur Euronext, sur le segment Access qui se substituera au marché libre le 19 juin prochain. "Nous allons chercher de l'argent avec le crowdfunding et de la notoriété et crédibilité auprès de la bourse", résume Claude Boursse, PDG.

Six brevets et 800 références

Auris revendique une véritable expertise dans la thérapie par les aimants néodymes (puissants) pour soulager, de façon non invasive, les douleurs articulaires et musculaires comme l'arthrose, la lombalgie, etc. La société, qui travaille avec des rhumatologues hospitaliers et libéraux, annonce un portefeuille de six brevets. Elle décline une gamme de 800 références. Les produits se présentent sous forme de ceintures, genouillères ou attelles tricotées, souples. La partie textile est sous-traitée auprès de façonniers français, les aimants achetés en Chine - "sur un cahier des charges précis"-  et l'assemblage effectué en interne par Auris. Des contacts ont été pris avec plusieurs mutuelles en vue d'un remboursement partiel.

Doubler les ventes à l'étranger

Auris évolue sur un marché en pleine expansion du fait du vieillissement de la population. La société dit effectuer aujourd'hui 10 % de ses ventes en dehors des frontières françaises et pense doubler rapidement ce pourcentage. Son site d'e-commerce cible, outre la France, les pays anglo-saxons. L'entreprise justifie ses pertes 2010/2016 (249 000 euros) par un problème rencontré dans la distribution de son catalogue et faisant l'objet d'une action en contentieux contre la Poste.