Vents favorables pour EDAP TMS, leader des thérapies non invasives. La société sise à Vaulx-en-Velin, dans le Rhône, a dégagé des bénéfices (opérationnels) en 2015 pour la première fois en vingt ans alors qu'une étude "indépendante" conforte l'intérêt de sa technologie HIFU (ultra-sons focalisés de haute intensité) pour traiter localement les tumeurs non métastatiques de la prostate.
Conduite par l'association française d'urologie, cette étude a fait l'objet d'une première publication électronique dans la prestigieuse revue médicale "European Urology". Pour Pascal Rischmann, chef du département d'urologie de l'hôpital universitaire de Rangueil à Toulouse, le rôle de l'HIFU est confirmé dans "la gestion du cancer de la prostate basée sur la préservation de la qualité de vie et de l'efficacité".
Forte croissance de l'HIFU
Les résultats sont là : "Notre activité HIFU, qui a représenté ¼ de nos revenus en 2015, a connu une croissance mondiale de 80 % sur les six premiers mois de l'année", observe Marc Oczachowski, PDG de l'entreprise EDAP TMS.
La dernière version de l'appareil baptisée "Focal One", commercialisée en France et dans le reste de l'Europe depuis 2013, garantit "le traitement focal le plus abouti actuellement", appuie Sébastien Crouzet, chirurgien urologue à l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon.
"Aux Etats-Unis nous avons soumis notre dossier d'homologation de Focal One auprès de la FDA (Food and Drug administration) en avril dernier sur la même base que l'Ablatherm", indique le dirigeant.
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L'Ablatherm, correspondant à la génération précédente, a obtenu, lui, l'agrément de cette administration américaine en novembre 2015 au terme d'un très long processus.
Nombreux projets outre-Atlantique
A ce jour, "nous avons installé une dizaine de machines, principalement sur la côte est, mais aussi en Californie et au Texas", détaille Marc Oczachowski. "Les ventes vont aller crescendo. De grands hôpitaux et institutions nous ont fait part de projets d'achat".
Pour l'heure les patients (aux USA) payent cette intervention de leur poche et selon le PDG, ce potentiel se chiffre à "plusieurs milliers de personnes". Le remboursement par Medicare, la sécurité sociale locale, pourrait intervenir en 2018. D'ores et déjà la filiale d'EDAP TMS basé à Austin, dans le Texas, a vu le nombre de ses collaborateurs plus que doubler : 15 aujourd'hui contre 5 ou 6 en début d'année.
Recrutements en France
De même EDAP TMS embauche à Vaulx-en-Velin pour répondre aux besoins de fabrication générés par l'augmentation des commandes. Les effectifs lyonnais approchent aujourd'hui "120 à 130 personnes", dit le PDG. Au total dans le monde, "nous avoisinerons les 200 salariés fin 2016", en Allemagne, Italie, Corée, Japon, Malaisie, Russie...
L'entreprise cotée au Nasdaq depuis 1997 continue également de faire évoluer ses appareils dans le domaine de la lithotritie (ondes de choc ultrasons pour les calculs urinaires et biliaires), son activité historique. Par ailleurs, ses équipes de R&D poursuivent leurs travaux cliniques, avec l'appui de l'Inserm, pour appliquer la technologie HIFU aux métastases du foie.
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