Hôpitaux  : l'armée fait blocs communs avec les HCL

L'hôpital militaire Desgenettes de Lyon va transférer ses activités de chirurgie et réanimation lourde sur le site de l'hôpital Edouard Herriot. Les HCL déménageront, à leur tour, l'hôpital Henry Gabrielle, de réadaptation fonctionnelle, sur Desgenettes. Ce partenariat renforcé s'appuie sur la constitution d'équipes "civilo-militaires".

L'hôpital militaire Desgenettes de Lyon ne connaîtra pas le sort du Val-de-Grâce dont la fermeture progressive est programmée en 2017.

"Cet hôpital va perdurer à Lyon. Les armées en ont grand besoin et il contribue à l'enseignement opérationnel du service de santé des armées*. Toutefois ses activités vont être reconditionnées et redimensionnées", a campé le médecin général Jean-Marc Debonne, directeur central des services de santé des armées, lors d'une conférence de presse le 29 juin.

Cette restructuration entre dans le cadre national du plan "service de santé des armées 2020", présenté en 2014.

Elle "s'inscrit dans un partenariat renforcé avec les Hospices Civils de Lyon et la constitution d'équipes civilo-militaires", a explicité J-M Debonne.

Pas de retard pour le pavillon H

Ainsi, la chirurgie et les soins critiques associés de Desgenettes migreront dans le site presque voisin de l'Hôpital Edouard Herriot où se construit le nouveau pavillon H (15 000 mètres carrés) dédié à ces activités et à l'imagerie interventionnelle.

"Ce transfert n'aura pas d'impact sur l'ouverture fixée début 2018", a assuré Dominique Deroubaix, directeur général du CHU lyonnais.

"L'absorption des  activités de chirurgie de Desgenettes (4 800 interventions en 2015) par les blocs opératoires paraît surmontable compte tenu du concept imaginé. L'exercice sera un peu plus compliqué pour la réanimation car, d'emblée, nous avons pris le parti de densifier les lits", a-t-il poursuivi.

Un décongestionnement s'effectuera dans un bâtiment situé dans "la proximité immédiate et relié par une galerie".

Maintien d'un service d'urgences

Dans la logique de cette réorganisation, les urgences chirurgicales lourdes de Desgenettes seront prises en charge par HEH. Toutefois, a assuré Véronique Vallon, directrice générale de l'Agence régionale de Santé (ARS), cet hôpital d'instruction des armées continuera d'offrir à la population "un service d'accueil des urgences médicales consistant, à la hauteur actuelle", soit près de "30 000 passages" en 2015. Médecine interne et consultations externes auprès d'une patientèle plus large seront également conservées.

"Desgenettes doit rester un hôpital expert dans les blessures par balle et autres agressions chimiques etc", a martelé le Général Debonne.

Renforcement du pôle post traumatique

De même, sera maintenu un pôle-post traumatique avec séquelles physiques et psychiques graves. Pôle appelé à être amplifié avec le projet d'accueillir à Desgenettes l'hôpital Henry Gabrielle (réadaption fonctionnelle ), implanté à Saint-Genis Laval, au sud de Lyon.

"Les problèmes de cet hôpital vieillissant étaient régulièrement abordés lors des conseils de surveillance des HCL, depuis quelques années", a rappelé le sénateur maire Gérard Collomb qui préside cette institution.

Rénover sur place aurait coûté autour de 45 millions d'euros selon des estimations à grandes mailles.

La solution de déménagement adoptée sera moins onéreuse mais non encore chiffrée :

"Nous en sommes à la définition de la programmation de ce gros projet dont je n'imagine pas le début des travaux avant 2019-2020", a poursuivi le dg.

Réduction de postes

Bien sûr, cette évolution de l'hôpital Desgenettes se traduira par des suppressions de postes. Les effectifs actuels de "725 personnes seront ramenés à 525 à échéance 2020", a précisé le général Debonne. "Mais il n'y aura aucune brusquerie dans cette démarche. Nous nous donnons le temps".

Quant à l'esprit qui présidera à cette coopération "civilo-militaire", il s'agit de "faire des équipes mixées et non juxtaposées", a insisté Dominique Deroubaix.

Par ailleurs, toutes les parties ont souligné la rapidité des discussions ayant abouti à ce "scénario de consensus". L'ARS a indiqué que ce travail sur ce volet hospitalier avait  commencé en janvier.

Quelques chiffres
Desgenettes : 80 % de l'activité avec les civils alors qu'il avait initialement vocation à répondre aux besoins des militaires et des appelés.
Henry Gabrielle : 175 lits et 9 places de jour
309 agents paramédicaux et 26 médecins
HEH : 24.500 interventions chirurgicales en 2015 et 65. 553 passages aux urgences.

*L'Ecole de Santé des Armées de Bron, officiellement créé le 1er juillet 2011 est l' héritière des deux écoles de Lyon et Bordeaux.

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Commentaires 2
à écrit le 03/07/2016 à 9:21
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L'armée française n'a plus les moyen d'entretenir des hôpitaux sur tous le territoire , mais cela conduits à une redistribution des cartes au niveau nationnal.... La question est de. Savoir si l'offre de santé publique sera en messure de maintenir le...

à écrit le 03/07/2016 à 9:21
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L'armée française n'a plus les moyen d'entretenir des hôpitaux sur tous le territoire , mais cela conduits à une redistribution des cartes au niveau nationnal.... La question est de. Savoir si l'offre de santé publique sera en messure de maintenir le...

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