MaaT Pharma, le regard tourné vers sa prochaine levée de fonds

Après avoir annoncé une levée de fonds de 10 millions d'euros, la startup biotech MaaT Pharma, spécialisée dans la microbiothérapie, se penche sur ses prochaines étapes : essais cliniques, pré-industrialisation, commercialisation. Elle vise pour cela un nouveau tour de table de "20 à 35 millions d'euros".
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(Image d'illustration) (Crédits : DR)

Encore une belle levée de fonds pour une biotech lyonnaise. Après les 25 millions d'euros de EyetechCare, MaaT Pharma a signé hier un tour de table important : 10 millions d'euros, après un premier round en décembre 2014 de deux millions d'euros.

Cette nouvelle étape va permettre à la jeune pousse lyonnaise, installée à Gerland, d'accéder à la prochaine phase de son développement, les essais cliniques, après avoir validé les essais précliniques en 2015.

"Le début des essais cliniques sur humains, en phase 1, est prévu pour le premier semestre 2017. Environ 100 à 150 patients seront concernés, répartis dans cinq hôpitaux, dont un lyonnais", explique pour Acteurs de l'économie - La Tribune, Hervé Affagard, cofondateur et président de la structure.

Régénérer la flore intestinale

L'entreprise attend cependant la validation de l'Agence nationale de sécurité du médicament pour lancer ses tests. Celle-ci devrait arriver "prochainement", suite au dépôt de dossier réalisé début 2016.

La startup, fondée en 2014, développe un traitement qui vise à traiter les maladies graves liées aux déséquilibres du microbiome intestinal. Ce déséquilibre, ou dysbiose, est provoqué par les"traitements massifs, comme les chimiothérapies, nécessaires en cas de leucémie ou pour certains autres cancers", explique Hervé Affagard. Ce déséquilibre peut engendrer des infections opportunistes ou des bactéries multi-résistantes.

Ainsi, MaaT Pharma développe une solution qui s'appuie sur la microbiothérapie autologue. "En restaurant le microbiote intestinal, nous gommons les effets négatifs de ces traitements."

"Un tour de table signe de maturité du projet"

Pour cette opération financière, l'entreprise a élargi son champ d'investisseurs, associant des acteurs scientifiques, industriels et financiers. Cette composition souligne "la cohérence et la maturité du projet, notamment par l'association de spécialistes et des acteurs plus généralistes", estime le président.

Ainsi, aux côtés de Seventure Partners (qui demeure le plus gros investisseur) et l'Inra, tous deux partenaires historiques de la jeune pousse, MaaT Pharma a fédéré CM-CICI Innovation, "leader de ce deuxième tour de table", et le laboratoire Biocodex, une société pharmaceutique spécialisée.

Grâce à son expérience et expertise, ce dernier partenaire permettra également à l'entreprise lyonnaise de "sécuriser son étape de pré-industrialisation et de mise sur le marché", explique Hervé Affagard. Signe que la jeune pousse, qui se développe sur un rythme effréné, est déjà tournée vers les prochaines étapes de son développement.

Parmi celles-ci, la phase 2 des tests cliniques est planifiée pour la mi 2018. Son objectif sera de gagner de "l'efficacité produit", avant une troisième et dernière phase de test en 2021. La même année, MaaT Pharma espère pouvoir commercialiser son produit, et n'exclut pas de s'associer (ou de se faire racheter ?) avec un plus gros "laboratoire pharmaceutique", afin d'assurer la production en quantité du médicament.

Une prochaine levée de fonds entre "25 et 35 millions d'euros"

Ces prochaines échéances nécessiteront de nouveaux financements. "Théoriquement, nous avons deux ans de visibilité financière par rapport à notre plan. Mais dans cette industrie, tout va très vite", souligne le cofondateur. Ainsi, la prochaine levée de fonds,  d'un montant beaucoup plus significatif - "entre 25 et 35 millions d'euros" -, devrait intervenir rapidement .

Et MaaT Pharma a déjà des touches avec des investisseurs, cette fois-ci du côté de Boston. Finaliste du programme Big Booster, la jeune pousse a profité de son voyage américain, au mois de février, pour rencontrer de potentiels financeurs.

Lire aussi : Big Booster : les startups françaises à l'heure américaine

Créer une filière française du microbiome humain

Au niveau du potentiel marché, la startup avance uniquement des chiffres européens. Elle estime que "par rapport au prix de vente moyen et au nombre potentiel de client, les revenus possibles sont de l'ordre de 400 millions d'euros, soit un marché de niche", analyse Hervé Affagard.

Mais la jeune pousse ne compte pas s'arrêter à ce premier médicament. Celui-ci doit être la preuve qu'un "nouveau paradigme médical" est possible autour du rôle joué par le micriobiome sur la santé et le bien-être. Innovation de rupture, cette nouvelle méthode ouvre des horizons médicaux "apportant des solutions qui jusqu'alors n'existaient pas".

Et la France, est semble-t-il, en pointe sur ce créneau :

"Elle possède des qualités exceptionnelles dans le domaine du microbiome humain. Il faut aller vers la construction d'une vraie filière", avance-t-il.

De quoi permettre à un plus grand nombre de personnes de retrouver un équilibre thérapeutique. Une ambition qui tombe à pic : la déesse égyptienne Maât, qui a donc inspiré le nom de la startup, symbolisait à l'époque antique, l'équilibre universel du monde.

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