La réussite d'un média tient avant tout en sa ligne éditoriale. Vestiaires en est l'illustration. Après six ans d'activité, ce magazine spécialisé BtoB compte 12 000 abonnés, dont l'ensemble des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, et s'exporte aussi en Belgique, en Suisse ou encore au Québec.
La force d'un concept
Pourtant au départ de cette aventure, l'idée de Julien Gourbeyre semble folle et audacieuse. Après dix ans de journalisme sportif pur - il a couvert entre autres l'OL et l'ASSE pour un certain nombre de médias sportifs classiques locaux et nationaux - le fondateur du titre dresse un constat.
"En marge de mon activité, je côtoyais régulièrement des éducateurs de football amateur qui me faisaient part de leur déception de ne pas trouver dans la presse sportive de vrais conseils et de vrais articles sur la préparation physique ou mentale qu'ils pourraient mettre en application. Résultat, l'idée a germé. Pourquoi ne pas créer un magazine répondant à leur attente ?", explique-t-il.
Fallait-il encore trouver le concept et la bonne formule. Après deux ans de réflexion, il plaque tout et lance en janvier 2009 le premier numéro de Vestiaires. Six ans plus tard, ce magazine ultra spécialisé s'est imposé en France et dans les pays francophones comme la référence des coaches de foot qu'ils soient amateurs ou professionnels. Dès le départ, le concept de Vestiaires repose une équation simple.
"Il fallait aborder l'ensemble des centres d'intérêts des éducateurs de foot : préparation physique, mentale, médicale, conseils tactiques, techniques, etc. le tout abordé par des professionnels. J'ai donc fait appel à des médecins, des préparateurs physiques ou encore des diététiciens pour faire les articles mais aussi à des entraîneurs de clubs professionnels. Rapidement, le mix a pris" précise Julien Gourbeyre.
12 000 abonnés
En six ans, des entraîneurs comme Laurent Blanc, Didier Deschamps, Jean Fernandez, Claude Puel ou encore Guy Roux sont non seulement devenus des interlocuteurs mais aussi des prescripteurs du magazine. En juin 2013, c'est dans les colonnes de Vestiaires que Zidane déclara pour la première fois son souhait de devenir entraîneur professionnel. Un joli scoop.
Les trois premiers exercices comptables seront délicats. "Il m'est arrivé de me demander si le journal allait passer la semaine", lâche Julien Gourbeyre. Mais aujourd'hui, les finances de l'entreprise sont stables. Le magazine compte 12 000 abonnés et le chiffre d'affaires s'élève à 500 000 euros. Les abonnements représentent à eux-seuls 50 % de celui-ci, la publicité 20%. Le dirigeant mise aussi sur la diversification. Il développe ainsi des produits dérivés (DVD, livres, guides, etc). Un axe essentiel pour pérenniser l'avenir du magazine. La société emploie 5 salariés à temps plein et une dizaine de pigistes.
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