Clap de fin pour le cluster logistique Rhône-Alpes

Retoqué lors des évaluations de la performance des clusters réalisée en 2014 et depuis privé de subventions régionales, le cluster logistique n'est pas parvenu à trouver sa place. Sa dissolution a été actée.
En 2014, le conseil régional avait privé ce cluster de la dite labellisation et ce faisant, mit fin aux subventions qu'il lui allouait.

Dans l'univers de la logistique, la nouvelle n'a surpris personne. Arc-bouté sur ses positions, incapable de trouver des accords avec les autres organisations de la filière logistique régionale, le cluster logistique a, selon les informations d'Acteurs de l'économie - La Tribune, mis fin à son existence mi-mars. L'épilogue d'une courte histoire dont la conclusion semblait déjà écrite depuis trois ans.

En 2014, le conseil régional avait privé ce cluster de la dite labellisation et ce faisant, mit fin aux subventions qu'il lui allouait. "L'évaluation, qui porte jusqu'à fin 2013, avant le changement de gouvernance, a confirmé l'absence de dynamique positive et la faiblesse de la coordination des acteurs de la filière à l'échelon régional. Il sera mis fin au soutien de la Région au terme de l'année 2014", expliquait Jean-Louis Gagnaire, alors vice-président de la région Rhône-Alpes, en charge de l'économie.

Pas d'alliance possible

Depuis, les équipes du cluster ont tenté tant bien que mal de sauver la face. Porté à la présidence en mars 2014, Eric Bonnac a affirmé vouloir rompre avec le précédent président, Noël Comte dont l'action était contestée. Il a engagé des négociations avec les autres acteurs de la filière logistique, notamment le pôle de compétitivité LUTB et le Pil'es (Pôle d'intelligence logistique du Nord Isère) comme le lui suggérait la Région. En vain.

"Nous n'avons plus aucun contact depuis au moins deux ans. Eric Bonnac considérait que rejoindre LUTB reviendrait à noyer les transporteurs dans un ensemble où ils perdraient de la voix, donc les discussions ont rapidement tourné court", explique Bernard Modat, président de LUTB.

Philippe Grand, président de pôle de compétitivité jusqu'à l'an dernier est plus tranché : "Nous avons vite senti qu'il n'y avait aucune appétence de la part d'Eric Bonnac pour nous rejoindre, c'est bien dommage", regrette-t-il. Même analyse du côté du Pil'es où les échanges ont aussi très vite pris fin. Du côté du cluster, difficile de savoir pourquoi ces contacts n'ont pas été fructueux et encore moins pourquoi la dissolution a été prononcée : Eric Bonnac refuse pour l'instant de s'exprimer sur la fin du cluster logistique. "Nous communiquerons plus tard", se borne-t-il à indiquer.

Reste les faits, alors que les filières logistiques auvergnate et rhônalpine ont su se retrouver pour adopter une bannière commune l'an dernier en créant le Réseau Logistique Auvergne Rhône-Alpes, le cluster logistique était une fois de plus absent...

Privé de 80 % de son budget

Difficile donc de survivre en étant totalement isolé. Et plus encore sans ressources, puisque la fin des subventions régionales avait amputé le cluster de 80 % de son budget. Même si Eric Bonnac revendiquait "plus de 80 adhérents", - alors que la Région lors de son évaluation n'en dénombrait qu'une cinquantaine -  au moment de sa prise de fonction à la tête du cluster, les cotisations n'auront pas suffit à maintenir la structure en vie.

D'autant que, selon nos informations, une majorité d'adhérents n'aurait pas renouvelé leur adhésion en 2015. Cette incapacité à boucler son financement a précipité la descente aux enfers qui s'est logiquement conclue par la dissolution du cluster logistique.

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