Kem One inaugure un investissement stratégique à 160 M€

Ce projet localisé à Lavera (Bouches-du-Rhône) a été lancé il y a trois ans. Il est stratégique pour réduire la consommation d'énergie et améliorer la rentabilité du troisième producteur européen de PVC. Alain de Krassny est fier d'avoir redressé le groupe sans toucher aux effectifs.

Après le redressement, les investissements. Kem One SAS, numéro trois européen du polychlorure de vinyle (PVC), inaugure ce jeudi après-midi à Lavera, dans les Bouches-du-Rhône, de nouveaux équipements stratégiques : le changement des deux électrolyses produisant le chlore, entrant dans la composition du PVC. Une opération qui représente un budget de 160 millions d'euros en incluant les dernières finitions. L'une des électrolyses utilisant le mercure ne répondait plus aux normes et l'autre dite à diaphragme était particulièrement énergivore. Ces deux procédés ont été remplacés par une technologie à membrane.

25 % d'énergie consommée en moins

"Notre objectif en 2014, quand nous avons lancé le projet, était d'améliorer l'Ebitda du groupe de 40 millions d'euros. La forte baisse du prix de l'énergie nous a déjà fait gagner 10 millions d'euros", explique Alain de Krassny, PDG de l'entreprise, ex-filiale de Akerma vendu ensuite à l'américain Gary Klesch*.

Toujours est-il qu'avec ce nouvel outil d'électrolyse du sel, la consommation d'énergie est abaissée de 25 % par rapport au fonctionnement précédent. La capacité de 300 000 tonnes sera prochainement atteinte, selon le dirigeant. "Toutefoisnotre politique n'est pas de produire au maximum mais d'adapter les quantités aux besoins du marché. Nous pouvons optimiser les volumes et les frais variables", commente Alain de Krassny, "Outre les économies réalisées la qualité du produit est améliorée".

Un terminal d'éthylène à Fos ou Lavera ?

Une deuxième opération, encore conditionnelle, est au stade des études préalables. Il s'agit de la création d'un terminal d'éthylène, à Lavera ou à Fos-sur-Mer, une dépense estimée à 70 millions d'euros.

"Nous ne sommes pas intégrés au niveau de cette matière première", rappelle le PDG.

L'arrêt pendant sept semaines, en 2015, du vapocraqueur de Lavera, dont il est dépendant, a privé Kem One de 20 millions d'euros de marge (sic). "Si Total ne nous garantit pas un partenariat sécurisé, nous devrions démarrer la construction du terminal l'an prochain", confie-t-il.

Suivra l'électrolyse de Fos (entre 80 et 100 millions d'euros) sous réserve que la conjoncture demeure bien orientée.

Un redressement sans toucher aux effectifs

Kem One, sis à Lyon, s'achemine vers un chiffre d'affaires consolidé de 850 à 900 millions, en 2017, versus 800 millions en 2016. Les prévisions tablent, surtout, sur la poursuite de l'amélioration des résultats.

"Nos équipes sont très motivées. Depuis trois ans nous avons fait de beaux progrès eu égard à la fiabilité de nos installations et nous poursuivons nos travaux de maintenance", met en avant Alain de Krassny. "Je suis content de moi car j'ai respecté mon engagement de ne pas redresser la société sur le dos des salariés. Les effectifs (1258 personnes en France aujourd'hui) ont été maintenus".

Jean-Michel Rovida, délégué central CFDT confirme le bon climat social et salue "les gros efforts dans le domaine de l'alternance (40 à 45 contrats) et un accord handicap très ambitieux".

* Kem One a été repris à la barre du tribunal de commerce de Lyon en décembre 2013. Alain de Krassny s'était alors associé à 50/50 avec le fonds Open Gate Capital. Ce dernier détient aujourd'hui 10 % des actions de Kem One SAS, activité amont de Kem One. En ce qui concerne la partie aval, cédée plus tard par Gary Klesch, Kem One Innovative, elle est contrôlée à 70 % par Open Gate Capital tandis que Alain de Krassny possède une participation de 30 %.

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