L'industrie en Auvergne-Rhône-Alpes perd 10 000 emplois par an

Le constat est sans appel. Depuis 2008, les suppressions d'emplois industriels sont continues, indique l'Insee dans un rapport publié mi-mars. Toutefois, cette baisse ne touche pas de la même façon l'ensemble de la région. Les zones géographiques spécialisées dans les secteurs porteurs de l'industrie tirent leur épingle du jeu.
Image d'illustration : Industrie manufacturière.

Hausse de la productivité, baisse du volume de production et surtout externalisation des activités. L'ensemble de ces facteurs expliquent la chute du nombre d'emplois dans l'industrie dans la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis le début des années 2000, selon une étude publiée par l'Insee mi-mars. Depuis cette date, "l'industrie de la région perd en moyenne 10 000 emplois par an", détaille l'Insee.

L'organisme a plus particulièrement étudié la période allant de 2008 à 2013. Ainsi, fin 2013, 489 000 emplois industriels hors intérim sont présents en Auvergne-Rhône-Alpes. Soit une baisse de 11 % par rapport à 2008. Une variation qui reste toutefois inférieure à l'ensemble de la France métropolitaine (-12 %) et place ainsi Auvergne-Rhône-Alpes à la première place des régions en termes de volume d'emploi dans le secteur de l'industrie.

"Nous perdons des effectifs, c'est certain. Et ce pour une raison : l'industrie crée plus de valeurs, car nous mettons davantage d'intelligence artificielle dans ce que nous fabriquons", indique Thierry Barrandon, directeur général de Métallurgie rhodanienne. Par ailleurs, "ce qui comptait auparavant dans les effectifs de la métallurgie, comme par exemple la recherche et développement, est désormais passé au tertiaire du fait d'externalisations."

Zones géographiques

Selon les secteurs, ces variations d'emplois sont différentes. L'emploi augmente dans certaines niches, comme le travail du cuir ou les produits métalliques pour le bâtiment. A l'inverse, "la baisse est plus forte dans la fabrication de matériel de transport", note l'Insee.

Au niveau géographique, les zones historiquement spécialisées dans des secteurs industriels précis - comme Thiers avec la coutellerie, Ambert pour le tressage, Oyonnax avec les plastiques ou encore la Vallée de l'Arve et le décolletage - sont les plus touchés par la perte d'emplois industriels, même si ce secteur représente toujours 35 à 40 % des emplois. Seule la zone d'emploi d'Ambert fait exception grâce au développement plus récent de l'industrie pharmaceutique.

Trois raisons pour expliquer la chute de l'emploi industriel

Diverses raisons peuvent expliquer la perte d'emploi. Même à niveau de production égal, l'emploi industriel baisse sous l'effet des gains de productivité. Une évolution qui s'explique par l'automatisation dans l'industrie manufacturière. Autre facteur, le volume de production industrielle a chuté de 10 % depuis 2009. En cause ? La concurrence internationale et son impact en perte de compétitivité. Si la délocalisation de certaines entreprises en est une conséquence, "elle a un impact moindre que celui que l'on imagine généralement", fait savoir l'Insee. L'emploi industriel baisse également en raison d'externalisations d'activités. 15 500 emplois ont ainsi été créés entre 2008 et 2013 dans le tertiaire, dont une partie relève de l'externalisation industrielle.

De fait, l'emploi industriel progresse légèrement dans les zones d'emplois qui se sont spécialisées dans des secteurs porteurs, comme Montélimar "où dominent des secteurs peu sensibles aux cycles conjoncturels comme l'énergie (centrales nucléaires), les industries agroalimentaires et les produits de luxe". A Clermont-Ferrand également l'emploi s'est maintenu au niveau de 2008.

Hausse des cadres et ingénieurs

Cette évolution de l'industrie dans la région a des répercussions sur la structure des emplois dans le secteur. Parmi les emplois perdus sur la période 2008-2013, les trois quarts sont des emplois ouvriers. Depuis 1999, leur part dans l'emploi industriel est passée de 57 % à 44 %, en raison notamment des gains de productivité. Les ouvriers non qualifiés sont les plus touchés. La baisse des postes d'employés accompagne au même rythme celle des ouvriers.

A l'inverse, la proportion de cadres et ingénieurs passe de 10 % à 20 % des emplois industriels entre 1999 et 2013. Il s'agit de la seule catégorie dont les effectifs croissent légèrement (+5%) entre 2008 et 2013. "L'évolution inverse de l'emploi entre les emplois de conception (ingénieurs) et de fabrication (ouvriers) est symptomatique de la mutation industrielle en cours depuis quelques décennies", analyse l'Insee.

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Commentaires 5
à écrit le 15/03/2017 à 21:06
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Alors il fout quoi wauquiez. Il parle il parle, il mange bien, bon repas etc....... ah oui il a toujours sa veste rouge, et hoche de la tête dans tous les sens. Ah oui il veut la clause Molière, à part ça il dort, et quand il se réveille il jape dans...

à écrit le 15/03/2017 à 18:51
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Alors il font quoi les chambres de commerce? les agence de l’état? les conseils économique de la région?. je vous le donne en mille DES RÉUNIONS , ils se passent des dossiers. Mais si vous en trouvez 1 qui décide dans le sens de l'emploi dites le moi...

le 17/03/2017 à 11:10
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3e livre blanc de la filière bois de l'Ain, création de la filière Numéribourg qui rassemble les acteurs du numérique, création de la filière aéraulique, frigorifique et thermique, création du premier Fablab de l'Ain à Ambérieu-en-Bugey… Tout cela ce...

à écrit le 15/03/2017 à 18:39
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Mais avec M. Wauquiez tout va aller mieux.....il a été secrétaire d'État au ministère du travail, il sait comment faire. Il a notamment instaurer la clause Molière.....qui va ravir les patrons du BTP de sa région....à suivre donc....

à écrit le 15/03/2017 à 17:57
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"et surtout externalisation des activités". Ce qui ne dérange pas les cadres apparemment.Faut dire que beaucoup participent à ces délocalisations d'emplois d'ouvriers et d'employés.D’où l'anglais obligatoire à l'embauche pour eux , cela facilite e...

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